La Fornarina

Le Portrait d'une jeune femme (La Fornarina) (en italien, Ritratto di giovane donna (La Fornarina)) est une peinture exécutée entre 1518 et 1519, et habituellement attribuée à l'artiste de la Renaissance Raphaël. C'est une peinture à l'huile sur bois de 85 × 60 cm conservée à la galerie nationale d'art antique du Palais Barberini de Rome (Italie).

Pour le film d'Enrico Guazzoni, voir La fornarina (film).

Histoire

Il est probable que la peinture ait été dans l'atelier du peintre au moment de sa mort en 1520, et qu'elle ait été modifiée et vendue par son apprenti Jules Romain[1]. Au XVIe siècle ce portrait est dans les appartements de la comtesse Santaiora, une noble Romaine, et passe dans les mains du duc de Boncompagni avant d'intégrer la galerie nationale.

On considère généralement que le peintre a réalisé le portrait de sa légendaire amante, dont il aurait également fait un portrait connu sous le nom de La donna velata conservé à la Galerie Palatine du Palais Pitti de Florence. La femme est identifiée au XIXe siècle comme étant la fornarina la boulangère ») Margarita Luti, fille du boulanger (fornaio en italien, fornaro dans le dialecte de Rome) Francesco Luti da Siena. Néanmoins sa vraie identité est toujours débattue[2].

Description

La femme est représentée à buste, assise portant un turban de style oriental orné d'un bijou et les seins nus. Elle fait le geste de se couvrir le sein gauche, ou de le recouvrir avec sa main droite, et est illuminée par une forte lumière. Elle porte, à son bras gauche, un ruban étroit qui porte la signature de l'artiste RAPHAEL VRBINAS. Son regard est tourné vers la gauche. En arrière-plan, le décor est constitué par un buisson de myrte, plante qui renvoie au mythe de Venus.

Analyse

Ici, la jeune femme fait figure d'exception et de sensualité. Ses yeux sont légèrement tournés sur le côté, ils laissent entrevoir davantage de grivoiserie que la nudité des seins ; le geste du bras retenant mal le voile apparaît innocent. L'utilisation du voile transparent dans la peinture de la Renaissance servait à provoquer le désir plutôt que sauvegarder la pudeur. La Fornarina, « fille du boulanger », serait l'amante de Raphaël. Ce dernier épris de passion pour cette jeune femme aurait déclaré son amour à travers la toile. En regardant le tableau, on remarque un bracelet au bras gauche de la femme. On peut y lire : « Raphaël Urbinas ». Le bijou perd en coquetterie, d'artifice il devient une marque de possession. Il signe ici son tableau et pose son appartenance. Le bracelet est une sorte de sceau de l'amour.

Une analyse aux rayons X a démontré que l'arrière plan était à l'origine un paysage dans le style de Léonard de Vinci à la place de buisson de myrte.

Attribution

L'attribution à Raphaël est de plus en plus discutée. Les commissaires de l'exposition du Louvre et du Prado 2012-2013 dédiée aux dernières années de l'activité du peintre mettent en évidence le différent traitement du corps et de la tête du portrait et doutent que le tableau puisse être entièrement autographe[3].

Hommages

Jean-Auguste-Dominique Ingres, influencé par les œuvres du maître, fit un tableau de Raphaël, avec la Fornarina sur ses genoux, dans son atelier, devant le tableau en cours d'exécution.

Le peintre anglais William Turner la représente en inspiratrice des travaux de Raphaël au Vatican[4].


Gustave Flaubert, dans son Dictionnaire des idées reçues en dit « c'était une belle femme, inutile d'en savoir plus long ».

Notes et références

  1. (it) « la fornarina »
  2. (it) « Il_mistero_della_fornarina_chi_era_la_donna_che_strego_raffaello », sur Repubblica.it,
  3. Henry et Joannides (2012), p. 290
  4. Turner, tate Britain

Sources

Articles connexes

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