La Chute finale


La Chute finale (sous-titré Essai sur la décomposition de la sphère soviétique) est un ouvrage d'Emmanuel Todd publié en 1976 aux éditions Robert Laffont. L'auteur, alors âgé de 25 ans, y décrit la décomposition du système communiste et la chute inéluctable qui attend l'Union soviétique[1]. Ce livre constitue un rare exemple de prospective totalement validée par les faits et a donné rétrospectivement à son auteur une grande autorité dans l'analyse des faits sociaux, économiques et géopolitiques.

La Chute finale
Auteur Emmanuel Todd
Pays France
Éditeur éditions Robert Laffont
Date de parution 1976

Présentation

Dans cet ouvrage, Emmanuel Todd rend compte de la complète fausseté des statistiques officielles soviétiques et aborde le sujet par des méthodes détournées tel un archéologue. Par exemple, plutôt que de prendre les chiffres bruts (forcément surestimés ou sous-estimés selon les nécessités de la propagande), il regarde plutôt les tendances que ces statistiques ne peuvent totalement dissimuler. En outre certains indicateurs comme les taux de suicides, même corrigés à la baisse, sont tellement énormes qu’ils suggèrent une profonde souffrance psychologique de la population. En particulier, il constate la hausse de la mortalité infantile en URSS, fait unique pour un pays industrialisé et développé, d'où il déduit que toute sa structure technique et industrielle est en train de régresser vers une décrépitude irréversible (fait révélateur, l'Union soviétique avait d'ailleurs cessé de publier les chiffres depuis 1974). Emmanuel Todd se penche aussi sur la littérature populaire comme la science-fiction, peu censurée, mais riche d’enseignements sur l’état d’esprit de la société.

En se basant sur des bizarreries comme la livraison en provenance de l’Est d’une cargaison de chaussures... pour le pied droit, il en conclut à une complète désorganisation de l’appareil de production planifié. Que penser d’une industrie incapable de mener à bien une opération aussi simple que de fournir des chaussures en état ?

Il prédit ainsi, avec une grande justesse, l’écroulement du bloc de l’Est sous la pression des classes éduquées, à forte conscience politique, de la partie européenne de l'empire soviétique, rejoignant en cela Andreï Amalrik qui dès 1970, dans son essai L'Union soviétique survivra-t-elle en 1984 ?, estimait que les amorces de libéralisation du système communiste constituaient moins un signe de régénération que l'annonce de son prochain effondrement.

C’est Hélène Carrère d'Encausse qui tirera la plus grande notoriété de cette prédiction avec un autre ouvrage sur le même thème[2], mais avec un raisonnement différent : en effet, elle expliquait l'implosion imminente de l’URSS par la séparation des populations musulmanes d'Asie centrale[3].

Notes

  1. Vincent Giret, « Emmanuel Todd, la fin de l’étoile rouge », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  2. Hélène Carrère d'Encausse, L'Empire éclaté, Paris, Flammarion, 1978, 320 p.
  3. Christian Makarian, « Qu'est-il arrivé à Emmanuel Todd? », sur lexpress.fr, (consulté le ).
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