La Churascaïa
La Churascaïa, appelée plus communément La Chu est une boîte de nuit mythique située à Vauvert (Gard).
La Churascaïa | |
Création | |
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Disparition | |
Fondateurs | Jean Lafont |
Site web | www.lachurascaia.org |
Fondée en 1965 par le manadier Jean Lafont et rachetée en 1997 par Louis Nicollin, elle ferme ses portes en 2013. Cependant, elle rouvre épisodiquement à certaines périodes de l'année.
Historique
Années 60-70
La Churascaïa est inaugurée le , « de 8 heures du soir au lendemain matin »[1], par Jean Lafont[2], route des Saintes-Maries-de-la-Mer à Vauvert[3]. Elle tire son nom, choisi par Marc Doelnitz[4], de la churrascaria, une spécialité brésilienne[5]. Lafont en confie la gestion à Mario Costabel[6]. Il crée dans le même temps, à proximité immédiate de la Churascaïa, le restaurant Les Trois Cousines avec Jacqueline Bonafé dite Bobo[7].
Au fil du temps, la discothèque devient un lieu très fréquenté et connu des nuits du sud de la France, attirant aussi bien les noctambules locaux que les vedettes du show-biz[8], et des clients de toutes les classes sociales[9]. Lieu de tolérance où l'homosexualité est acceptée dans des années de « gaullisme pudibond », elle a, à en croire Jacky Siméon, « fait plus pour la libération des mœurs locales que le mouvement hippie des années soixante-dix », et anticipé le slogan de Mai 68 « jouir sans entraves »[9]. Pour Costabel, « les gens venaient surtout pour draguer des filles »[10].
Incendie et réouverture
Le , la paillote part en fumée après un incendie[11]. Elle est reconstruite sous la direction de l'architecte catalan Ricardo Bofill[12], et rouvre en 1983[13].
Dans les années 1980, eu égard à la législation en vigueur, la discothèque s'augmente d'un spectacle nocturne de travestis[14].
Elle est rachetée par Louis Nicollin en 1997 à Jean Lafont, en même temps que la manade Combet[13].
Période actuelle
La Churascaïa ferme ses portes en [15], mais rouvre dès lors épisodiquement[12], notamment en période estivale.
La discothèque fête notamment ses cinquante ans en [16]. Ses réouvertures épisodiques répondent aux souhaits exprimés par de nombreuses personnes regrettant sa fermeture [12].
Plusieurs disc jockeys se sont succédé à l'animation des soirées de la Chu : Monique Gélin, la première année, Christian Pelatan de 1966 à 1985, Jean-Paul Boï, Thierry Véa et Didier Sabatier de 1993 à 1997 [17]. Philippe Corti y a aussi mixé quelquefois les années 1980-90[3].
Lors de ses réouvertures, la Chu rassemble ses anciens Dj [12] pour remixer les sons de l'époque.
Postérité
La discothèque est devenue, au fil du temps, un lieu mythique. L'écrivain Sylvain Prudhomme, notamment, en a fait le cadre de son roman, inspiré de faits réels, intitulé Légende, paru en 2016[18],[19].
L'écrivain (et raseteur) Jacky Siméon consacre également un chapitre à ce lieu légendaire dans son ouvrage Jean Lafont : le roi de Camargue (2019) ainsi que le journaliste Hocine Rouagdia, dans son livre Jean Lafont, paru également en 2019.
Références
- Rouagdia et al. 2019, p. 144.
- Hocine Rouagdia, « Gard : Jean Lafont, le célèbre manadier et créateur de La Churascaia, est mort », sur midilibre.fr,
- Marie Huret, « La Churascaia, l'épopée légendaire d'un night-club où tout était permis », sur Marianne, (consulté le )
- Rouagdia et al. 2019, p. 147.
- Siméon 2019, p. 100.
- Siméon 2019, p. 102.
- Rouagdia et al. 2019, p. 159.
- Arnaud d'Arcy, Hervé Sallafranque et Philippe Thomain, Le célèbre manadier Jean Lafont est mort, sur francebleu.fr, 13 janvier 2017.
- Siméon 2019, p. 101.
- Rouagdia et al. 2019, p. 145.
- Siméon 2019, p. 105.
- Jérôme Diesnis, « Gard: La Churascaia, boîte mythique, fête ses 50 ans », sur 20minutes, (consulté le )
- Eric Delhaye, Tsugi, Musique d’avant-garde et fête de la saucisse : la Churascaia, c’était ça sur tempsreel.nouvelobs.com, 7 décembre 2013.
- Siméon 2019, p. 106.
- Sébastien Garnier, La Churascaia, c'est fini, sur francebleu.fr, 20 septembre 2013.
- Fabien Arnaud, « Camargue : Churascaia, la diva a 50 ans », sur MidiLibre.fr,
- Siméon 2019, p. 107.
- Na.C., « Légende », sur Télérama, (consulté le )
- Jean-Marie Gavalda, « Un livre pour revivre les folles années de la "Chu", mythique discothèque gardoise », sur midilibre.fr, (consulté le )
Annexes
Sources
- Sylvain Prudhomme, Légende, Paris, Gallimard, 2016 (ISBN 978-2-07-014951-3) (présentation en ligne) — l'argument est un documentariste projetant de travailler sur La Churascaïa.
- « Mario, le maître de la Churascaïa », dans Jacky Siméon (préf. Carole Delga), Jean Lafont : le roi de Camargue, Vauvert, Au diable Vauvert, , p. 99-107.
- Hocine Rouagdia (dir.) (préf. Benoît Duteurtre, ill. Stéphane Barbier), « La Churascaïa : la vie rêvée », dans Jean Lafont, Nîmes, Atelier baie, (ISBN 978-2-919208-51-7), p. 143-149.
- Entretien de Mario Costabel avec Leïla Mebarek, « Fiers d'eux - présentation en ligne », France Bleu Gard Lozère, .