Laïd Lamrani
Laïd Lamrani est né le 3 novembre 1914 à Batna[1]. Bâtonnier de l'ordre des avocats[2] et ancien combattant de la Deuxième guerre mondiale puis membre du comité central du Parti communiste algérien[3], il rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale[4] avant d'être assassiné au maquis en 1955.
Biographie
Origine et formation
Laïd Lamrani est l’aîné d'une mère originaire de la région des oasis et de Biskra et d'un père commerçant (originaire de Jijel en Petite Kabylie) qui bénéficient d'une certaine aisance, ce qui lui permet de suivre des études de droit à Alger puis à Toulouse[5]. Il rejoint les Jeunesses communistes dans les années trente avant d'être mobilisé à deux reprises sur le front en 1939 et en 1942. À la Libération, il retourne sur ses terres décoré de la Croix de guerre et ouvre alors un cabinet d'avocat en 1945 à Batna [6], sa ville natale, dans laquelle il s'installe avec sa femme Hizia. À partir de cette date, il est le candidat communiste aux diverses élections de la région jusqu'en 1955 [6].
L'avocat
Surnommé « l'avocat des pauvres »[7], il défend à plusieurs reprises des membres de l'Armée de libération nationale (ALN) durant la guerre d'Algérie, dont le leader Mostefa Ben Boulaïd[8]. Plus largement, Me Lamrani défend de nombreux militants condamnés pour leurs actions où leur propagande anticolonialistes[9].
Le militant/combattant
Membre du PCA puis élu au comité central (la direction nationale), il se rapproche, malgré les pressions exercées par le parti[5], des nationalistes et de la lutte armée avec d'autres communistes comme Maurice Laban et Mohammed Guerrouf. Ainsi, dès 1954, il est en contact direct avec les chefs locaux du FLN (dont Ben Boulaïd, Berrahil et Si Slimane)[10]. En 1955, lui et ses compagnons (dont Maurice Laban entre autres) décident de prendre les armes pour rejoindre les maquisards[3] dans les Aurès. Il est à noter que son propre frère (Abelhamid Lamrani) est, à la même période, le bras droit de Mostefa Ben Boulaïd.
Sa disparition
C'est au maquis que Laïd Lamrani est assassiné aux côtés de l'ancien combattant des Brigades Internationales Georges Raffini[11]à la fin de l'année 1955, très certainement par des membres anti-communistes de l'ALN[12]. Selon la légende relatée par Tahar Ouettar dans son ouvrage L'As et confirmée dans la préface d'Henri Alleg, Laïd Lamrani serait mort égorgé pour avoir refusé de renier son engagement communiste [13]. Il est déclaré "mort au combat" à l'instar de tous ceux qui, comme lui, ont péri lors de ces purges[14].
Hommages
Considéré comme un martyr de la révolution algérienne, une rue porte son nom dans sa ville natale[2]ainsi qu'un lycée[15].
Références
- « LAMRANI Laïd [Dictionnaire Algérie] - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
- L'Humanité, 25 juillet 2005
- Gilbert Meynier, Histoire intérieure du FLN, Fayard, 2002, p.181
- Henri Alleg (sous la direction de), La guerre d'Algérie, Paris, Messidor, , p.113
- « LAMRANI Laïd [Dictionnaire Algérie] - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
- « LAMRANI Laïd [Dictionnaire Algérie] - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
- Jean-Luc Einaudi, Un Algérien, Maurice Laban, Le Cherche midi, 1999, P.106
- Jean-Pierre Marin, Au forgeron de Batna, L'Harmattan, 2005, p.230
- Alain Ruscio, Les communistes et l'Algérie, Paris, La Découverte, , p.430
- Alain Ruscio, Les communistes et l'Algérie, Paris, La Découverte, , p.268
- Gilbert Meynier, Histoire intérieure du FLN, Fayard, 2002, p.94
- Alain Ruscio, Les communistes et l'Algérie: Des origines à la guerre d'indépendance, 1920-1962, Paris, La Découverte, , p.4
- Tahar Ouettar, L'As, Temps Actuels, , p.3
- Alain Ruscio, Les communistes et l'Algérie, Paris, La Découverte, , p.331
- « Lycée Lamrani », sur Lycée Lamrani (consulté le )
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