L'Espy
François Bedeau, dit L'Espy, est un comédien français, né vers 1603, mort le à Cuillé. Comédien ordinaire du Roi. Il finit sa carrière dans la troupe de Molière.
Biographie
Il était le frère cadet de Julien Bedeau, dit Jodelet. Il débuta avec lui comme pensionnaire ou apprenti dans la troupe de Fleury Jacob, puis à l'Hôtel de Bourgogne, passa au Théâtre du Marais dont il fut l'un des fondateurs et où il est monté sur scène pendant un quart de siècle.
Il entra le dans la troupe de Molière. Il demeurait à Paris, rue Fromenteau[1].
Comme il aimait parfois le faire, Molière créa pour lui, en utilisant son second surnom, le personnage de Gorgibus, bon bourgeois de Paris dans Les Précieuses ridicules et dans Sganarelle. L'âge aidant sans doute (il avait 20 ans de plus que Molière, qui le lui fait remarquer dans L'École des maris), il tint plusieurs fois des rôles de raisonneur, notamment auprès d'Arnolphe de L'École des femmes.
Le , âgé de plus de 60 ans, il prit sa retraite et se retira à « Vigray, près d'Angers», qu'il avait acheté de son vivant à son frère[2] (Vigré, commune de Cuillé dans la Mayenne), où il meurt après avoir abjuré le protestantisme[3].
La circonstance qui le fit chercher un lieu si retiré pour mourir, reste ignorée. On sait pourtant qu'il possédait avec son frère d'autres biens dans la même contrée. Il fait donation à Françoise Poisson[4] qu'il recognoist pour estre sa fille naturelle du lieu et closerie de la Fromagerie, située en la paroisse de Méral au pays d'Anjou, et dépendant de la terre de Vigrai qui lui appartient ainsi que des bestiaux et des semences qui se trouvent en ladit closerie[5]. Il est enterré le dans l'église de Cuillé[6].
Quelques-uns de ses rôles
- Gorgibus, bon bourgeois, dans Les Précieuses ridicules le ;
- Gorgibus, bourgeois de Paris, dans Sganarelle le ;
- Ariste dans L'École des maris le ;
- Damis, tuteur d’Orphise, dans Les Fâcheux le ;
- Chrysalde, ami d’Arnolphe, dans L'École des femmes le ;
Notes et références
- Dans la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois.
- Ce n'est point à Vigré de Saint-Martin-du-Bois (Maine-et-Loire)
- Une mention explicite de son décès est faite aux registres paroissiaux du Pertre, qui nous apprennent que ce comédien était protestant. Monsieur de l'Epy, vivant l'un des comédiens du roy et seigneur de Vigrés et autrefois de la Religion prétendue réformée, étant revenu de Paris et devenu malade fut inspiré par la grâce de Dieu à recognoistre la voie de son salut, dont il fit abnégation de la dite prétendue religion. Et après avoir receu la sainte communion et après l'extrême-onction, le tout avec emur jugement et contrition de ses pêchés, décéda à sa maison dudit Vigrès (1663)
- Il s'agit sans dote de Victoire-Françoise Poisson, fille de Raymond Poisson, dite Melle Dauvilliers.
- Son décès est relaté plus sommairement sur les registres de Cuillé :Honeste homme François Bediau, seigneur de Vigrais, a esté ensépulturé en l'église de Cuillé, le dixiesme septembre mil six cents souissante et trois
Sources
- Henry Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français, Bibliothèque de la revue Universelle Internationale Illustrée, Paris et Genève, 1902-1908
- Pierre Larousse Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle
- Théâtre complet de Molière, Le Livre de poche.
Liens externes
- « L'Espy », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)
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