Léon Moret
Léon Moret, né le à Annecy (Haute-Savoie), mort le à Grenoble (Isère)[1], est un géologue et professeur d'université français.
Naissance |
Annecy (Haute-Savoie) |
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Décès |
Grenoble (Isère) |
Domicile | Grenoble |
Nationalité | Français |
Domaines | Géologie, sciences de la Terre |
Institutions | Université de Grenoble, Académie des sciences |
Diplôme | Doctorat en médecine ; doctorat ès sciences |
Formation | Université de Lyon ; université de Strasbourg |
Biographie
Ses deux grands-pères étant médecins, il s'inscrit à la faculté de médecine de Lyon, où il soutiendra sa thèse de doctorat en 1919[2],[3],[4].
Mobilisé en au titre du service militaire, après le déclenchement de la première Guerre mondiale, il est au front le de la même année, et sera démobilisé en . Durant la guerre, il remplit successivement les fonctions de médecin auxiliaire, médecin aide major de 2e classe et médecin aide major de 1re classe. En 1916 puis 1917, il est cité à l'ordre du régiment puis de l'armée et obtient la Croix de guerre avec étoile de vermeil pour actes de bravoure et de dévouement. En 1933, il sera promu chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire[5],[4].
Attiré par les sciences de la terre, il obtient en 1919 un poste d'assistant auprès de Maurice Gignoux (1881-1955), titulaire de la chaire de géologie à la faculté des sciences de Strasbourg, où il poursuivra son cursus jusqu'à la licence et au doctorat es sciences naturelles en 1926[2],[4]. La collaboration avec Maurice Gignoux se poursuivra longtemps car au milieu des années 1920, ils sont tous deux nommés à la faculté de sciences de Grenoble. En 1953, lorsque Maurice Gignoux prend sa retraite, Léon Moret, doyen de cette faculté depuis 1949, lui succède en tant que directeur du laboratoire de géologie[2],[6],[4]. Des liens personnels sont même apparus entre eux, comme le déclarera Léon Moret en 1955 dans l'éloge funèbre de Maurice Gignoux : « Qu'il me soit permis de rappeler qu'il était plus encore pour moi et que je lui étais attaché par d'étroits liens familiaux et une amitié sans nuages, vieille de plus de 30 ans »[7].
En dehors de quelques expéditions plus lointaines, notamment au Maroc, en Cyrénaïque, en Russie, en Corse et en Belgique, il consacre l'essentiel de sa carrière scientifique à l'étude des Alpes (France, Italie, Suisse)[3],[8].
En 1949, il est élu correspondant de l'Académie des sciences, dont il devient membre non résidant en 1957[9],[6].
Il meurt à Grenoble en 1972. Reynold Barbier (1913-2001), membre de l'Académie des sciences, prononce son éloge funèbre[8]. Début 1973, un autre membre, Marcel Roubault (1905-1974), publie dans les Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences une Notice nécrologique sur Léon Moret, membre non résidant[10].
Publications
La base SUDOC/IdRef répertorie 279 ouvrages auxquels il a participé, dont 251 en tant qu'auteur[11]. La plupart de ses ouvrages sont illustrés de sa main[2],[12].
Sélection d'ouvrages
- Souvenirs d'un naturaliste (1970)
- Annecy et son lac, paysages et souvenirs (1968)
- Une conspiration contre nos paysages (1967)[13]
- Précis de géologie. 5e édition revue avec une bibliographie mise à jour... (1967)
- Précis de géologie, à l'usage des candidats à la licence ès sciences, au S.P.C.N. et aux grandes écoles. 4e édition... (1962)
- Géologie stratigraphique (1960) de Maurice Gignoux avec Léon Moret (1890-1972) comme Éditeur scientifique
- Précis de géologie, à l'usage des candidats à la licence ès sciences, au S.P.C.N. et aux grandes écoles. 3e édition... (1958)
- Maurice Gignoux (1957)
- Inauguration de plaques commémoratives de Déodat de Dolomieu et d'Élie Cartan (1957)
- Institut de France. Académie des sciences. Funérailles de Maurice Gignoux... à Grenoble le... 23 août 1955. Discours (1956)
- Remise de l'épée d'académicien à monsieur Louis Néel... (1956)
- Précis de géologie (1955)
- Tableau de l'activité scientifique d'une faculté de province : Grenoble, 1955 (1955)
- Précis de géologie (1955)
- Un géologue dauphinois préromantique : Déodat Dolomieu (1953)
- Hommage à Louis Léger (1950)
- Précis de géologie, à l'usage des candidats à la licence ès sciences... (1947)
- Les sources thermominérales, hydrologie, géochimie, biologie (1946)
- Les Éboulements de terrains en montagnes et spécialement dans la région alpine (1945)
- Déodat Dolomieu (1944)
- Manuel de paléontologie végétale (1943)
- Manuel de paléontologie animale (1940)
- Description géologique du bassin supérieur de la Durance, itinéraires de Sisteron et de Grenoble à Veynes, Gap, Briançon, au Lautaret et au Galibier (1938)
- Contribution à la paléontologie des couches crétacées et éocènes du versant sud de l'Atlas de Marrakech (1938)
- Chambon. Sautet. Bissorte. Trois grands lacs de barrage alpestres (1936)
- Géologie du massif des Bornes et des klippes préalpines des Annes et de Sulens (Haute-Savoie) (1934)
- Les grandes subdivisions géologiques des Alpes françaises (1934)
- Saint-Gervais-les-Bains (Haute-Savoie). Historique des thermes. Nature et origine des eaux minérales. Suivi d'une note médicale des docteurs A. Desaux et M. Paillet (1933)
- Recherches géologiques dans l'Atlas de Marrakech (1933)
- Révision de la feuille de Saint-Jean de Maurienne au 80/000e (1930)
- Carte géologique provisoire de l'Atlas de Marrakech (1930)
- Révision de la feuille d'Annecy au 80.000e (campagne de 1926) (1928)
- Notice explicative d'une carte géologique de la Savoie et des régions limitrophes, à l'échelle du 200.000e (1928)
- Monographie géologique du Roc-de-Chère (lac d'Annecy) (1926)
- Contribution à l'étude des spongiaires siliceux du crétacé supérieur français (1926)
- Wilfrid Kilian et la géologie alpine (1926)
- Enquête critique sur les ressources minérales de la province de Savoie, précédée d'une esquisse géologique (1925)
- Contribution à l'étude des spongiaires siliceux du miocène de l'Algérie (1924)
Léon Moret a réalisé en collaboration avec Maurice Gignoux un ouvrage destiné au « grand public », édité en 1944, et réédité en 1952 sous le titre Géologie dauphinoise : Initiation à la géologie par l'étude des environs de Grenoble[14].
Distinctions et hommages
- Croix de guerre 1914-1918, étoile de vermeil (1917)
- Officier de l'ordre des Palmes académiques (1925)
- Officier de l'Instruction publique (1931)
- Chevalier de la Légion d'honneur (1933) ), à titre militaire
- Officier de la Légion d'honneur (1951), à titre civil (Éducation nationale)
- Commandeur de la Légion d'honneur (1961), à titre civil (Éducation nationale)[4].
De nombreuses distinctions scientifiques ont marqué sa carrière, notamment les prix Viquesnel et Gaudry de la Société géologique de France, le prix Fontannes de l’Académie des Sciences[2].
Il fut membre des sociétés savantes ci-après[3] :
- Académie des sciences : correspondant en 1949, membre non résidant de 1957 à 1972, remise de l'épée en 1958[15]
- Académie delphinale : élu membre en 1967[16]
- Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie[17]
- Académie florimontane: membre en 1929[18]
- Société géologique de France : vice-président
- Société scientifique du Dauphiné : président
- Société géologique de Belgique
- Geologica Belgica
- Comité consultatif de l’Enseignement supérieur.
La ville de Grenoble a donné son nom à un jardin situé entre la rue Saint-Laurent et la Bastille[19].
À Annecy, une voie se nomme « Passage doyen Léon Moret »[20].
Bibliographie
- Notice sur la carrière et les travaux scientifiques de Léon Moret, in Archives de l'Académie des sciences, Paris, 1946 et 1953-1955
- Remise de l'épée d'académicien à M. Léon Moret, doyen de la Faculté des sciences de Grenoble... le 14 juin 1958... (1958)
- Notice par J. Debelmas, in Dictionary of Scientific Biography (DSB), 1970-1990, 18, supplément II, p. 655-656
- Notice nécrologique sur Léon Moret, par M. Roubault, in Comptes rendus de l'Académie des sciences (CRAS) 276, 1973, p. 30-34 (in Vie académique)
- Notice sur la vie et l’œuvre de Léon Moret, par F. Gallais, in Comptes rendus de l'Académie de sciences (CRAS) 280, 1975, p. 84-85[3]
Références
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Archives départementales de Haute-Savoie – État-civil, « 1890 - Naissances : Léon Moret (avec reports mariage et décès) », 4 E 2782, sur archives.hautesavoie.fr (consulté le ).
- Patrimoine du Dauphiné, « Léon Moret (1890-1972) », Biographie, carrière, sur patrimoinedudauphine.fr (consulté le ). .
- Comité des travaux historiques et scientifiques (Institut rattaché à l’École nationale des chartes), « MORET Léon Marie Louis », Biographie, œuvre, sur cths.fr (consulté le ). .
- Base de données Léonore, « Titulaires de la Légion d'honneur : Notice Léon Moret », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr, Archives nationales (consulté le ). .
- Archives départementales de Haute-Savoie – Registres militaires, « Notice descriptive : 1 R 787 - MORET, Léon-Marie-Louis – 1910 », 1 R 787, sur archives.hautesavoie.fr (consulté le ).
- Annales des Mines, « Léon MORET (1890-1972) », Courte biographie, sur www.annales.org (consulté le ).
- Léon Moret, Académie des sciences, « Funérailles de Maurice Gignoux : Discours de M. Léon Moret » [PDF], sur www.academie-sciences.fr, (consulté le ).
- Reynold Barbier, « Éloge funèbre de Léon Moret » [PDF], sur geologie-alpine.ujf-grenoble.fr, (consulté le ).
- Institut de France – Académie des sciences, « Les membres du passé dont le nom commence par M : Moret (Léon, Marie, Louis) », sur www.academie-sciences.fr (consulté le ) : « Élu correspondant le 27 juin 1949 (section de minéralogie), puis membre non résidant le 25 novembre 1957 ».
- Marcel Roubault, Notice nécrologique sur Léon Moret, membre non résidant (Biographie), (OCLC 819202789).
- Identifiants et Référentiels pour l'enseignement supérieur et la recherche (IdRef), « Moret, Léon (1890-1972) : Auteur », sur www.idref.fr (consulté le ).
- On trouve même parfois sur le marché de l'art quelques-unes de ses toiles et de ses aquarelles.
- Il écrit dans l'introduction : « Dans quelques décennies, nos descendants n’auront plus comme horizons à contempler que la géométrie attristante des usines et des bâtiments d'habitation modernes, véritables carcasses où triomphent le béton et la ferraille. Je sais que beaucoup de mes contemporains accueillent avec enthousiasme cette perspective, persuadés qu’ils sont que la progression ininterrompue de la technique est un grand germe de bonheur pour l’humanité. […] Nos villes en s’accroissant, parfois avec incohérence, détruisent des banlieues charmantes, oblitèrent des espaces verts et s’étendent comme un véritable chancre de béton ».
- Maurice Gignoux et Léon Moret, Géologie dauphinoise : initiation a la géologie par l'étude des environs de Grenoble, Paris, Masson, , 391 p. (OCLC 757381650, notice BnF no FRBNF32466139).
- BnF – Catalogue collectif de France, « Notice R. 12817 : Remise de l'épée d'académicien à monsieur Léon Moret : doyen de la faculté des sciences de Grenoble », sur ccfr.bnf.fr (consulté le ).
- Académie delphinale, « Membres titulaires de l’Académie Delphinale depuis 1906 : Fauteuil N°28 – Léon Moret 29/04/1967 » [PDF], sur www.academiedelphinale.com (consulté le ).
- Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, « Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie : Nécrologie – M. le doyen Léon Moret, membre effectif (...) décédé en 1972 », sur gallica.bnf.fr, (consulté le ), p. 23.
- Académie florimontane (Annecy), « Académie florimontane - Liste des membres : Revue savoisienne – Section scientifique : (...) Léon Moret », sur gallica.bnf.fr, Revue savoisienne : journal publié par l'Association florimontane d'Annecy, (consulté le ), p. VI.
- Ville de Grenoble, « Parc Léon Moret : Parcs et Jardins - Secteur 2 », sur www.grenoble.fr (consulté le ).
- Gralon, « Plan passage doyen Léon Moret (Annecy) », sur www.gralon.net (consulté le ).
Liens externes
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