Kenelm Digby

Kenelm Digby () est un philosophe anglais, assez éclectique.

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Biographie

Il est né à Gayhurst dans le Buckinghamshire. Il est le fils de Everard Digby.

Célèbre par son esprit et sa science, il jouit de la faveur de Charles Ier d'Angleterre et s'attache à ce prince pendant la guerre civile. Emprisonné par ordre du Parlement, il obtient sa liberté, vient en France et est chargé par Charles Ier de plusieurs missions. Il se lie d’amitié avec Descartes et l'engage à chercher un moyen de prolonger indéfiniment la vie. Il se rallie à Cromwell et reste sans emploi à la Restauration.

Après la fin tragique de son père, il avait été élevé dans la religion anglicane, mais l'avait abandonnée pour le catholicisme en 1635, et avait écrit en faveur de sa nouvelle foi. Après avoir joué un rôle important lors des révolutions qui agitèrent l’Angleterre au milieu du XVIIe siècle, il se consacre exclusivement à la science, comme membre de la Royal Society.

Il est considéré comme l'inventeur de la bouteille de vin moderne, de couleur verte ou brune (protégeant le liquide de l'action altérante de la lumière) et à goulot renforcé d'une bague. Digby était en effet propriétaire d'une verrerie.

Il est mort à Londres en 1665.

Philosophie

Il partage en physique les convictions de son temps et croit à l'alchimie. Expliquant tout par les causes occultes, la fermentation, les effluves, il pense guérir, avec la « Poudre de sympathie », préparation de vitriol pulvérisé et calciné censée agir, même à distance, sur les plaies et les blessures. Il écrit à Montpellier un Discours touchant la guérison des plaies par la poudre de sympathie (1658), très en vogue à la cour de Jacques Ier d'Angleterre, qui rappelle les curieuses expériences de Paracelse.

Selon l'historien de l'écologie Donald Worster, il est à l'origine de la notion d'« économie de nature », reprise par le botaniste Linné et qui a eu une importance considérable pour le développement de l'écologie végétale. Le mot économie est alors utilisé pour désigner à la fois la gestion des affaires domestiques et les desseins de Dieu[1].

Œuvres

On a de lui :

  • De la nature des corps, 1644;
  • De la nature et des opérations de l'âme, 1644;
  • Two Treatises: Of Bodies and of Man’s Soul, 1643;
  • Letters between Lord George Digby and Sir Kenelm Digby Concerning Religion, 1651;
  • A Discourse concerning Infallibility in Religion, 1652;
  • Institutiones peripateticae ad mentem Kenelmi, Lyon 1646, London, 1647; Paris, 1655, publiées par son ami Thomas White (1593–1676) sous le pseudonyme de Thomas Anglus.
  • Demonstratio immortalitatis animae rationalis, Paris, 1651, deuxième édition, Paris 1655, avec une préface de Thomas Anglus.

Il a légué 238 manuscrits à la bibliothèque bodléienne.

Portraits de Sir Digby et son épouse par Antoine van Dyck

1633
1634

Notes et références

  1. Donald Worster, Les pionniers de l'écologie, Paris, Édition sang de la Terre, 1992. Édition originale : Nature's Economy, Cambridge University Press, 1977, p. 55-56

Bibliographie

Œuvres

  • Two Treatises, in the One of which, the Nature of Bodies, in the Other, the Nature of Mans Soule, is looked into : in Way of Discovery, of the Immortality of Reasobable Soules (Paris, 1644)
  • A discourse concerning Infaillibility in Religion, Paris, 1652.
  • Discours fait en une célèbre assemblée, par le chevalier Digby... touchant la guérison des plaies par la poudre de sympathie, Parius, 1658, rééd. Librairie spiritualiste 1895.
  • Discours sur la vegetation des plantes, fait par le Chevalier Digby, le , en presence de Messieurs de l'Académie Royale d'Angleterre. Paris: Chez la veuve Moet, 1667. (A Discourse concerning the Vegetation of Plants, Londres, 1660).
  • Theatrum Sympatheticum, In quo Sympathiae Actiones variae, singulares & admirandae tam Macro-quam Microcosmicae exhibentur... Opusculum luctu jucundum & utilissimum; Digbaei, Papinii, Helmontii... Editio altera, priori emendatior. Thomae Fantini, 1661.* Discours fait en une celebre Assemblée, par le chevalier Digby... touchant la Guerison des Playes par la Poudre de Sympathie.. Paris, Chez Augustin Courbé et Pierre Moet, 1658, Charles Osmont, Paris, 1681. L’intérêt de son ouvrage réside non seulement dans ce qui concerne la Poudre de Sympathie elle-même, mais dans les exposés qu’il fait de certains phénomènes non expliqués, tel que le pouvoir de l’imagination des femmes enceintes, ainsi que d’un certain nombre de superstitions campagnardes.
  • Remèdes souverains et expérimentés avec plusieurs autres secrets et parfums curieux pour la conservation de la beauté des dames, Paris, Cavelier, 1684.
  • Nouveaux secrets expérimentés, tirés des mémoires de M. le chevalier Digby, avec son discouirs touchant la poudre de sympathie, 2 vol., La Haye, 1700. Contient au t. II le Discours fait en une célèbre assemblée... avec beaucoup de remèdes et rare [sic] secrets tirés des mémoires du chevalier Digby, avec aucuns secrets pour la conservation de la beauté des dames (Utrecht, 1681).
  • Private Memoirs of Sir Kenelm Digby, Londres, Saunders and Ottey, 1827-1828.

Études

  • Robert Amadou, Un chapitre de la médecine magnétique. La poudre de sympathie, Nizet, 1956.
  • R. T. Petersson, Sir Kenelm Digby, The Ornement of England, 1603-1665, Londres, Harvard University Press, 1956.

Source partielle

Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Kenelm Digby » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)

Liens externes

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