Julia Pastrana
Julia Pastrana (1834, au Mexique - , à Moscou) a été connue comme « la femme-singe » ou « la femme la plus laide du monde ».
Biographie
Le lieu de naissance de Julia Pastrana n'est pas clairement connu. D'après certains rapports, Theodore Lent aurait trouvé dans une grotte, en compagnie de sa mère, un enfant souffrant d'hypertrichose universelle congénitale terminale (CGHT)[1], et l'aurait acheté à sa mère dans le but de l'exhiber en public. Par la suite, Julia put apprendre à chanter, à danser et à s'exprimer dans trois langues, à l'écrit et à l'oral.
Julia Pastrana, dont la taille était de 1,34 m environ[2], présentait d'autres particularités, outre sa forte pilosité. Elle avait des oreilles extraordinairement développées, un grand nez, une mâchoire fortement prognathe et, à ce que l'on raconte, deux doubles rangées de dents. Theodore Lent souhaitait l'exhiber en public sur les trois continents en tant que « femme-singe ».
Le fait qu'elle fut mariée n'est pas vérifié. Quoi qu'il en soit, au cours d'une tournée à Moscou, elle donna naissance le à un enfant, atteint, lui aussi, d'hypertrichose, qui mourut peu après la naissance. Julia Pastrana ne lui survécut que de quelques jours.
Sa destinée post mortem
Lent confia alors les deux cadavres au professeur Sokoloff, de l'université de Moscou, qui procéda à leur embaumement. Après s'être assuré que le travail avait été bien fait, Lent racheta les corps et continua son métier – présentant le cadavre de Pastrana dans l'un des costumes dans lesquels elle se montrait habituellement, avec l'enfant à côté d'elle placé sur un support comme un perroquet.
On raconte qu'en 1863 Lent trouva en Allemagne une autre femme présentant une certaine ressemblance avec Julia Pastrana, il l'épousa et l'inclut elle aussi dans son spectacle où il prétendait qu'il s'agissait de Zenora Pastrana, la sœur de la morte. Par la suite, Lent tomba dans la folie et fut interné dans un hospice de Russie.
Jusque dans les années 1970, les cadavres embaumés de Julia Pastrana et de son enfant furent montrés au public, avant que le gouvernement norvégien n'interdise cette exhibition et confisque les corps. En 1979, ils tombèrent un moment entre les mains d'un voleur, et, en 2009, ils se trouvent à Oslo où ils servent à la recherche et aux études. Des cas analogues à ce lusus naturae, comme Tognina Gonsalvus, ont été publiés en Europe depuis le XVIIe siècle.
En février 2013 la dépouille de Julia Pastrana, rendue au Mexique par l'université d'Oslo, a été enterrée dans le Sinaloa[3],[4].
Cinéma
Le réalisateur Marco Ferreri s'inspire de la vie de Julia Pastrana pour son film Le Mari de la femme à barbe (La donna scimmia), sorti en 1964.
Notes et références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Julia Pastrana » (voir la liste des auteurs).
- Avec agence, « Enfin la vérité sur la femme à barbe ! », 20 minutes, (lire en ligne, consulté le ).
- « Les restes de la "femme singe" reviennent au Mexique », sur RTL.fr (consulté le ).
- (es) « Llegan restos de Julia Pastrana a Sinaloa », El Occidental, (lire en ligne, consulté le ).
- La sombre histoire de la femme la plus laide du monde.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Christopher Hals Gylseth et Lars O. Toverud, Julia Pastrana. The Tragic Story of the Victorian Ape Woman, 2003.
- (es) Antonio Lerma Garay, Érase Una Vez en Mazatlán, Comisión Estatal para las Celebraciones del Bicentenario de la Independencia y Centenario de la Revolución. Culiacán Rosales, 2010, 217 p. (OCLC 724355221).
Articles connexes
Liens externes
- (en) Jokes and Stories from this months issue
- (es) Esto también es la historia de la mujer
- (en) The Independent du 21 décembre 2003, « Julia Pastrana: The Tragic Story of the Victorian Ape Woman by Christopher Hals Gylseth & Lars O Toverud »
- On trouvera une étude médicale sérieuse dans l'article (en) « Julia Pastrana: The Bearded Lady » par A.E.W. Miles, Honorary Curator, Odontological Museum, Royal College of Surgeons of London; Department of Oral Pathology, Dental School, The London Hospital Medical College, Turner Street, London El, Proceedings of the Royal Society of Medicine 1974;67(2):160–164.
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