Jules Rouard

Jules Rouard, né le à Achet (commune de Hamois, province de Namur, Belgique), mort le à Miécret (commune de Havelange, province de Namur, Belgique), fut un résistant, militaire et photographe belge[1].

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Biographie

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est membre de l'Armée secrète, mouvement de la Résistance intérieure belge. A ce titre, il prend part aux combats victorieux qui eurent lieu le à Jannée[2],[3] : 2000 à 2500 Nazis ayant encerclé un bois dont un groupe de l'Armée secrète avait fait sa base, et n'ayant essuyé aucun tir de réplique à leurs nombreuses rafales d'armes automatiques, y pénètrent en début d'après-midi, tandis que les maquisards, qui attendaient cet instant, déclenchent un feu nourri, surprenant l'ennemi qui perd 187 hommes, puis le groupe, tirant profit du brouillard, parvient à s'échapper, laissant 9 morts ou disparus sur le terrain[4].

Il s'enrôle volontairement dans le 16e bataillon de fusiliers belges, qui a été formé à Bon-Secours le , et mis à la disposition de l'armée américaine le [1],[5],[6].

C'est ainsi qu'il participe à la libération du camp de concentration de Buchenwald en . Le , alors que le commandement américain réquisitionne des notables de la ville voisine de Weimar pour "constater l'horrible réalité du régime porté au pouvoir en 1933", il prend une série de photos sur le vif qui constitue un témoignage exceptionnel sur le spectacle atroce qu'ont découvert les libérateurs du camp[6].

Pierre Johnson alias Pierre Jouffroy, résistant français déporté à Buchenwald, rapporte dans ses mémoires recueillis par sa fille que Jules Rouard y aurait « réalisé des centaines de photographies »[7],[8].

Après la guerre, Jules Rouard devient président de l'amicale des anciens combattants de Hamois[1], et administrateur de la Fraternelle des volontaires de guerre du 16e bataillon de fusiliers[2].

Photographies de Buchenwald

Quelques-unes de ses photos, parmi la trentaine disponible sur Wikimedia Commons, et dans l'article Wikipedia consacré à Buchenwald, toutes datées du  :

Des sociologues américains remarquent, en se référant à la 7e photo ci-dessus et à sa légende, qu'après leur libération, des prisonniers restent à l'extérieur, nus, en attendant d'être pris en charge médicalement[9].

Distinctions

Références

  1. « Avis de décès – Jules Rouard, 82 ans », sur www.inmemoriam.be, (consulté le ).
  2. « Écho des fraternelles », À l'avant-garde, no 139, , p. 33 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  3. Catherine Dethine, « Campagne des cent jours et fraternelle cinacienne, revivre le terrorisme en Condroz », Le Soir, (lire en ligne, consulté le ).
  4. Céline Sérusiaux, « Il y a 70 ans : le combat de Jannée et la rafle de Pessoux », Matélé, (lire en ligne, consulté le ).
  5. Paul Gennart, « 16ebataillon fusiliers, 1944-1645 : Les volontaires de guerre belges de la Libération », sur www.ordi-web.eu (consulté le ).
  6. Bénédicte Thiry, « Souvenirs : on l'appelait le bataillon fantôme... », Le Soir, (lire en ligne, consulté le ).
  7. Nelly Johnson, « Matricule 185785 : Buchenwald – Mémoire de la photographie », sur www.matricule185785.fr, (consulté le ).
  8. Nelly Johnson, Matricule 185785 : Montesson La Borde 1904-Paris 1996, NJART, , 154 p. (ISBN 2916476172 et 9782916476179, OCLC 953071401, notice BnF no FRBNF44493869, présentation en ligne).
  9. (en) Jules Rouard, « Buchenwald concentration camp », sur thesociologicalcinema.tumblr.com (consulté le ) : « Prisoners of the Buchenwald concentration camp are kept naked while waiting for surgery, April 16, 1945 ».
  10. « Les volontaires namurois reçoivent une citation du général Eisenhower », Vers l'Avenir, no 153, (lire en ligne [PDF], consulté le ).

Articles connexes

Liens externes

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