Jules Héreau

Jules Edmond Hereau, dit Jules Héreau, né à Paris le [1],[2] à Paris, et mort dans cette ville (dans le 17e arrondissement) le [3], est un peintre, dessinateur et graveur français.

Biographie

Attribué à Jules Héreau, Ferme normande, huile sur toile, vers 1862, localisation inconnue.
« Rêverie », eau-forte pour un poème de Léon Laurent-Pichat, dans Sonnets et eaux-fortes (1869).

Jules Héreau est le fils de Edme-Joachim Hereau (1791-1836)[4], qui fut le directeur du Bulletin universel des sciences, et de Julie Louis.

En 1853, il est élève à l'école des beaux-arts de Paris[5] en section architecture puis se destine à la peinture.

Vers 1854, il fréquente un groupe de peintres — dont Jean-François Millet — qui se retrouvent à Barbizon, sous la direction de Charles Jacque et se réunissent à l'auberge du père Gaune[6].

À la fin de 1857, le dramaturge Eugène Scribe lui commande six panneaux peints muraux retraçant sa vie afin de les placer dans l’hôtel particulier qu’il vient de faire construire rue Pigalle[7],[8]. Ces panneaux sont actuellement exposés au château de Compiègne.

Sous le Second Empire, il est, avec Maxime Lalanne et Martial Potemont considéré comme « au premier rang des aquafortistes »[9] : il exécute entre autres une série de onze eaux-fortes pour Alfred Cadart, gérant de la Société des aquafortistes[10].

Il est médaillé au Salon en 1863 et 1868, où il avait commencé d'exposer dès 1855.

En 1868, Philippe Burty le requiert pour une gravure originale afin d'illustrer le recueil Sonnets et eaux-fortes ; il est proche de l'éditeur Alfred Cadart pour qui il produit pour L'Illustration nouvelle et L'Eau-forte en...[11],[12].

Lors des événements de la Commune de Paris, il prend la tête d'une délégation de peintres et entreprend de sauver le Louvre d'une mise à sac : plus tard, Maxime du Camp l'accusera d'avoir voulu y mettre le feu ; cette polémique fera du tort à Héreau[6].

Dans les années 1872-1875, il part peindre en Angleterre et aux Pays-Bas des vues urbaines très originales : une vente de ses toiles est organisée par la galerie Durand-Ruel en , présentée par Ernest d'Hervilly[13].

Décès accidentel

Il meurt dans un accident, à bord d'un train à impériale passant à l'époque sous la place de l'Europe, sa tête ayant heurté la paroi du tunnel dit « des Batignolles »[14]. Il était marié à la peintre de fleurs Constance Louise Darru[15], dont il a deux enfants. Une vente de bienfaisance fut organisée en à leur profit, sous la direction de la galerie Georges Petit et présentée par Philippe Burty[16]. La presse, dont l'éloge signée Henry Fouquier, souligna la « beauté impressionniste » de ses dernières toiles et la passion qu'il avait pour la nature et les paysages normands[6].

Il était ami des peintres Jongkind, Théodule Ribot et Besnus[10] : ce dernier rapporte dans ses souvenirs que Héreau « aimait graver ses planches d'après nature »[17].

Son atelier parisien se trouvait au no 59 boulevard Rochechouart.

Œuvres dans les collections publiques

Attribué à Jules Héreau, Scène animée au centre de Londres (vers 1872-1874), localisation inconnue.

Notes et références

  1. Et non en 1839 comme l'indique à tort la BnF : toute la presse annonce une naissance en 1829 lors de son accident, cf. infra le catalogue de vente de février 1880.
  2. Archives de Paris, acte de mariage n°282 dressé au 9e arrondissement le 03/04/1869, vue 12 / 31
  3. Archives de Paris, acte de décès n°1322 dressé le 27/06/1879, vue 8 / 31
  4. Catalogue de la BnF, notice en ligne.
  5. Cat’zArts — moteur de recherche en ligne.
  6. « La mort tragique de Jules Héreau », par Henry Fouquier, dans Le XIXe siècle, édition du lundi 30 juin 1879, page 2 — sur Gallica.
  7. « Eugène Scribe, le plus grand auteur dramatique du XIXe siècle », sur histoire-image.org, octobre 2006.
  8. Une autre version de l'histoire raconte que les panneaux étaient destinés au château de Séricourt que possédait Scribe, cf. Schurr et Cabanne, Le Dictionnaire des petits maîtres, Paris, Les éditions de l'amateur, 2014, page 518.
  9. Jean Dolent, Petit Manuel d'art à l'usage des ignorants, Paris, Alphonse Lemerre, 1874 — sur Gallica.
  10. J. Bailly-Herzberg (1985), Dictionnaire de l'estampe en France, page 152.
  11. Notice de L'Illustration nouvelle, du Catalogue général de la BnF.
  12. Notice de L'Eau forte en..., du Catalogue général de la BnF.
  13. Catalogue de vente, avril 1876 — sur Gallica.
  14. [PDF] Journal de la Ferté-Macé, 6 juillet 1879.
  15. Constance Louise Darru (1840-1899), native du Neubourg, cf. le Catalogue des ouvrages de peinture, sculpture, gravure lithographie et architecture refusés de 1863.
  16. Catalogue de vente, février 1880 — sur Gallica.
  17. Amédée Besnus, Mes relations d'artistes, Paris, Paul Ollendorff, 1898, page 177 — sur Gallica.
  18. Le musée salle par salle, notice en ligne.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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