Jules-Armand Hanriot

Jules-Armand Hanriot (1853-1930) est un artiste peintre, graveur et illustrateur français.

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Biographie

Jules-Armand Hanriot naît le à Arpajon[1].

Il devient un élève d'Isidore Pils dont il fréquente l'atelier sans être inscrit aux Beaux-Arts de Paris[2].

Produisant à ses débuts des portraits et des paysages à l'huile, puis des nus féminins et des marines, il expose au Salon à partir de 1877, deux portraits de femme et deux eaux-fortes[3], puis au Salon des artistes français dès 1881, devenant sociétaire en 1883. Hanriot livre également des gravures au Paris à l'eau-forte (1876) dirigé par Richard Lesclide. La Gazette des beaux-arts et surtout L'Artiste publient également ses gravures : Hanriot collabore étroitement aux ouvrages d'Arsène Houssaye.

En 1877, il a une aventure avec Suzanne Leenhoff, l'épouse d'Édouard Manet : celui-ci, qui avait accueilli le jeune peintre parmi ses proches, chez lui, et l'avait même recommandé, menace désormais de le tuer s'il s'approche de sa femme. Dès lors, Hanriot va se faire plus que discret, et en effet, il semble disparaître[4]...

Tout en quittant Paris pour poursuivre une carrière de peintre de marines (semble-t-il vers Arcachon), il accélère sa production d'eaux-fortes pour, entre autres, Marc de Montifaud, auteure qui aura des ennuis avec la justice du fait de ses écrits érotiques et surtout anticléricaux : là aussi, les éditions se font « sous le manteau ». Le tireur pour ces gravures-là est l'imprimeur-graveur Auguste Delâtre, proche des impressionnistes, et associe un certain « Max Van Ruyss »[5].

Il grave des images pour des périodiques comme L'Univers illustré (1887) et livre une lithographie d'après Henner à L'Estampe moderne (1897-1899).

Il dessine et grave des planches historiques pour l'éditeur de livres scolaires Armand Colin à partir de 1892.

Hanriot réapparaît dans les salons de peinture[6], entre autres au Salon des indépendants (1905-1910), au Salon d'automne de 1910, avec des nus féminins. Son dernier Salon des artistes français est celui de 1920-1921.

Il meurt le , 16 rue Choron, dans le 9e arrondissement de Paris[1] (et non en 1877 ou 1921 comme l'indiquent certains catalogues de vente).

Ouvrages illustrés

  • Marc de Montifaud, Les romantiques, portrait de Victor Hugo gravé par Hanriot, 1878.
  • Arsène Houssaye, Molière, sa femme et sa fille, Paris, Dentu, 1880.
  • Marc de Montifaud, Les Nouvelles drolatiques, série en 10 volumes avec dix frontispices gravés, Paris, Paris [et Bruxelles], J. Cusset imprimeur, 1880-1883.
  • Crébillon fils, Le Hazard du coin du feu, précédé d'une notice par Marc de Montifaud et d'une eau-forte de Hanriot, Paris [Bruxelles], Charles Gilliet[7], 1880.
  • François-Timoléon de Choisy, Aventures de l'abbé de Choisy habillé en femme, précédé d'une notice et de documents inédits par Marc de Montifaud et d'une eau-forte de Hanriot, Paris, C. Gilliet, 1880.
  • Mémoires d'une demoiselle de bonne famille rédigés par elle-même, revus, corrigés, élagués, adoucis et mis en bon français par Ernest Feydeau, frontispice en noir et en sanguine gravé par Hanriot, Londres, A. R. Williams [Bruxelles, Charles Gilliet, imprimerie Clerbaut, Liberani et Cie], 1877.
  • Eaux-fortes pour illustrer les contes de Caylus, compositions de Henri-Joseph Dubouchet, gravures de Hanriot, Paris, Albert Quantin, 1881.
  • Charles Aubert, série « Les Frileuses », eaux-fortes, Paris, Chez tous les libraires, 1884.
  • Charles Aubert, série « Péchés roses », , eaux-fortes, Paris, Chez tous les libraires, 1884.
  • Charles Aubert, série « Les nouvelles amoureuses » [I à XIII], eaux-fortes, Paris, Chez tous les libraires, 1882-1885 — curiosa d'abord publiées en fascicules, repris en petits volumes, illustrés avec Paul-Eugène Mesplès, et enfin publiés en volume chez Marpon-Flammarion[8].
  • Charles Ponsonailhe, Sébastien Bourdon, sa vie et son oeuvre : d'après des documents inédits tirés des archives de Montpellier, eaux-fortes par Hanriot, Édouard-Antoine Marsal et G. Boutet, Paris, Jules Rouam, 1886.
  • Arsène Houssaye, Contes pour les femmes [cinq fascicules], eaux-fortes, Paris, Marpon et Flammarion, 1888.
  • J. Chancel, Le Pari d'un lycéen, Paris, Armand Colin, 1902.

Conservation

Le British Museum possède en son fonds une centaine d'eaux-fortes signées Hanriot, en différents états, se partageant entre gravures d'interprétation et images originales[9].

La Bibliothèque nationale de France conserve, elle, moins d'une dizaine de pièces[10].

Une marine intitulée Vue du bassin, se trouve à la bibliothèque municipale d'Arcachon[11].

Notes et références

  1. Acte de décès sur le site des Archives de Paris 9e, le 21 mai 1930, acte n° 609 dressé le 22/05/1930, vue 28/31
  2. (en) « Jules-Armand Hanriot », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).
  3. Notice de la Base Salons, Musée d'Orsay, en ligne.
  4. (de) Biographie de Manet, sur Destobesser.com.
  5. Max Van Ruyss, notice du catalogue général du British Museum], en ligne.
  6. (en) Notice Hanriot sur Idbury Prints.
  7. Notice sur l'éditeur semi-clandestin bruxellois Charles Gilliet, dans Jean-Pierre Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1880 et 1920, Paris, Chez l'auteur rue Jacques Calot, 2002, p. 12.
  8. Les nouvelles amoureuses, 1re livraison, Paris — sur Gallica.
  9. Inventaire Hanriot, catalogue général du British Museum, moteur de recherche.
  10. Notice Jules-Armand Hanriot, du catalogue général de la BnF.
  11. Peinture en ligne, sur Histarcachon.

Voir aussi

Bibliographie

  • « Hanriot (Jules) », dans Henri Beraldi, Les Graveurs du XIXe siècle, Paris, L. Conquet, 1888, volume VIII, p. 58.
  • (en) « Jules-Armand Hanriot », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  • « Hanriot (Jules-Armand) », dans André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre : Peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs, illustrateurs, plasticiens aux 19e et 20e siècles, Paris, Galerie Roussard, 1999 (ISBN 9782951360105).

Liens externes

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