Judenberater

Un Judenberater ou Judenreferent(en) (en français : « conseiller aux affaires juives ») opérant au sein du Judenreferat (en français : « service des affaires juives »), était un fonctionnaire SS supervisant la législation antijuive et les déportations de Juifs dans les pays sous leur responsabilité. Principaux architectes de la Shoah, la plupart d'entre eux étaient sous le commandement direct d'Adolf Eichmann[1],[2].

Rôle

Le Judenreferent n'était pas un « conseiller » au sens littéral du terme, car il était déployé exclusivement dans des États alliés ou vaincus pour promouvoir des mesures anti-juives et leurs expulsions, et participait directement aux activités anti-juives avant et pendant la Seconde Guerre mondiale[1],[3].

En France et dans plusieurs autres pays occupés par l'Allemagne, les conseillers juifs étaient soumis au commandement disciplinaire du Sicherheitspolizei. Dans des pays alliés tels que la Bulgarie et la Roumanie, ils étaient subordonnés à l'attaché de police (Polizeiattaché) ou à l'ambassadeur d'Allemagne[4]. Les « conseillers juifs » des SS reçurent exclusivement leurs instructions des Eichmannreferat, qui se tenaient au courant par le biais de « rapports d'activité réguliers et de comptes rendus de leurs actions »[3].

Selon Claudia Steur, les Judenberater peuvent être divisés en deux groupes : ceux comme Dannecker, Wisliceny, Brunner, Boßhammer et Abromeit étaient des confidents proches d'Adolf Eichmann et servirent de modèles aux autres « conseillers juifs ». Les autres furent lancés relativement tard dans la solution finale et leur « lutte pour le pouvoir, le prestige et la promotion sociale », fut un motif important pour leur participation ultérieure à l'Holocauste[5].

Liste (non exhaustive)

Notes et références

  1. Herbert F. Ziegler, A review to the book by Theodor Dannecker: Ein Funktionär der 'Endlösung' , Central European History, Vol. 32, No. 4, 1999. JSTOR:4546920
  2. Claudia Steur, Eichmanns Emissäre. Die ‚Judenberater‘ in Hitlers Europa, In: Gerhard Paul, Klaus-Michael Mallmann (eds.), Die Gestapo im Zweiten Weltkrieg, Darmstadt, 2000, pp. 403-436
  3. (de) Die Gestapo im Zweiten Weltkrieg: "Heimatfront" und besetztes Europa, Wiss. Buchges., , 404 p. (ISBN 9783534144778, lire en ligne)
  4. (de) Claudia Steur, Theodor Dannecker.: Ein Funktionär der 'Endlösung'., Klartext Verlagsges. Mbh, , 43 p. (ISBN 9783884745458, lire en ligne)
  5. (de) Die Gestapo im Zweiten Weltkrieg: "Heimatfront" und besetztes Europa, Wiss. Buchges., , 432-34 p. (ISBN 9783534144778, lire en ligne)
  6. Lieven Saerens: Rachel, Jacob, Paul et les autres : une histoire des Juifs à bruxelles. Trad. du néerlandais par Serge Govaert. Brüssel : Mardaga, 2014 (ISBN 978-2-8047-0210-6)
  7. Roland Ray, Annäherung an Frankreich im Dienste Hitlers?: Otto Abetz und die deutsche Frankreichpolitik 1930–1942, 2000, (ISBN 3486596098), Chapter 10, Section 4: "Motor der 'Endlosung' in FrankReich: Judenreferent Carltheo Zeitschel"
  8. Serge Klarsfeld, Joseph Billig, Georges Wellers, The Holocaust and the Neo-Nazi Mythomania (1978), p 12.
  9. Max Williams, Reinhard Heydrich: The Biography: Volume 1 (2001), p 61.
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