Joyce Bamford-Addo

Joyce Adeline Bamford-Addo, née en 1937, est devenue la présidente du Parlement du Ghana, de 2009 à 2013, après une carrière de magistrate. De par son mandat de présidente, elle a été durant cette période la troisième personnalité politique du Ghana, par ordre d'importance. Elle était également la première femme présidente de parlement dans l'Afrique de l'Ouest. Auparavant, elle a servi en tant que juge de la Cour Suprême.

Biographie

Née le à Accra, Joyce Bamford-Addo effectue ses formations primaires et secondaires dans des établissements scolaires et pensionnats catholiques, à Cape Coast et à proximité. Elle poursuit ensuite au Royaume-Uni pour des études supérieures, et effectue des études de droit à l'Inner Temple à Londres. Elle est admise au barreau anglais en 1961[1]

Bamford-Addo revient au Ghana après avoir travaillé au Royaume-Uni durant une année. Elle est inscrite au barreau ghanéen en 1962. En 1963, elle travaille comme procureur gravissant progressivement les échelons au sein de cette fonction. Elle est nommée Directrice des poursuites publiques en 1976, un poste qu'elle occupe pendant 10 ans. Son expérience en droit et en administration lui valent de siéger au sein de conseils d'administration, de conseils judiciaires et d'organisations nationales et internationales, dont la Guilde des avocats catholiques, la Fédération internationale des femmes juristes, l'Association du Barreau du Ghana ainsi que l'Association des avocats du Commonwealth (Commonwealth Lawyers Association). Elle représente également le Ghana à la Commission des Nations unies sur la condition de la femme. En 1991, elle est nommée par Jerry Rawlings juge de la Cour Suprême du pays. En parallèle, toujours en 1991, elle devient la deuxième vice-présidente de l'Assemblée consultative du Ghana, une assemblée constituée pour rédiger de ce qui est devenu la constitution de 1992, approuvée par référendum en et entrée en fonction le . Elle prend sa retraite de la Cour Suprême et de la magistrature en [1].

Aux côtés de Barack Obama en visite au Ghana en 2009

À la suite de l'élection présidentielle ghanéenne de 2008 et des élections législatives qui suivent, marquées par un bon fonctionnement démocratique et une alternance au pouvoir, elle est élue par acclamation présidente du parlement pour la cinquième législature de la Quatrième République du Ghana, le [2],[3],[4]. Elle devient le troisième personnage de l’État, première femme en Afrique de l'Ouest à se voir confier une telle charge et deuxième femme en Afrique, après Rose Mukantabana élue présidente de l’Assemblée nationale rwandaise en [5],[6]. Le , elle accueille, avec John Atta Mills, le président américain Barack Obama qui, pour sa première visite en Afrique subsaharienne depuis son entrée en fonction en janvier de la même année, est venu s'exprimer devant le parlement ghanéen, donnant ainsi en exemple le mode de gouvernance en vigueur dans ce pays[7],[8].

Cette accession de Joyce Bamford-Addo au plus haut niveau du pouvoir législatif, deux ans après l'accession de Georgina Wood à la tête de la plus haute instance judiciaire ghanéenne, rehausse en partie le positionnement du Ghana sur la question de l'égalité entre les femmes et les hommes. En gagnant l'indépendance vis-à-vis de l'ancienne puissance coloniale britannique dès 1957, le Ghana s'est montré un des premiers pays africain à acquérir son autonomie, après l'Éthiopie et le Libéria. Il est considéré comme un des États ayant le fonctionnement le plus pacifique. Mais il se classe moins bien sur le plan de la représentativité des femmes au sein du pouvoir. Au début des années 2010, les femmes ne détiennent que 19 mandats de député sur 230 au Parlement national (8,3%). Au sein du pouvoir exécutif, sur 25 ministres, il n'y a que cinq femmes, et aucune parmi les 28 secrétaires d’État et ministres délégués. Le Ghana se classe nettement derrière le Rwanda, leader sur la question de la présence féminine au sein du pouvoir politique, mais aussi derrière l'Afrique du Sud, le Mozambique, l'Ouganda, le Burkina Faso et le Niger[9].

La présidence de l'Assemblée par Joyce Bamford-Addo est marquée par un fonctionnement serein de cette institution, dirigée à la fois avec douceur et fermeté. À quelques reprises, suite à l'absence simultanée du pays de son président Mills et de son vice-président John Mahama, elle s'est trouvée en position d'avoir à prendre la direction du pays par intérim, si besoin, prêtant serment à ce titre, comme le stipule les paragraphes 8, 11 et 12 de l'article 60 de la constitution[10],[11]. Le , elle quitte cette présidence du parlement, comme prévu dès le départ, à l'issue de la cinquième législature, quatre ans après y avoir été élue. Elle se retire, à 75 ans, de la vie politique, et laisse la présidence de l'Assemblée à Doe Adjaho[12],[13].

Notes et références

Notes

    Références

    1. (en) « Joyce Adeline Bamford-Addo Profile », Ghana Web
    2. (en) « Fifth Parliament makes history », Ghana Web, (lire en ligne)
    3. « Investiture du président élu, John Atta-Mills », Radio France internationale, (lire en ligne)
    4. « Mme Bamford-Addo, première femme présidente du Parlement au Ghana », African Manager, (lire en ligne)
    5. « En hausse. Joyce Bamford-Addo », Jeune Afrique, (lire en ligne)
    6. (en) « Grandma Joyce is Historic Speaker », Ghanaian Chronicle, (lire en ligne)
    7. (en) « Obama urges good governance in Africa », CBC News, (lire en ligne)
    8. « Au Ghana, Obama appelle l'Afrique à se prendre en main », L'Express, (lire en ligne)
    9. (en) « In Ghana, it’s lip service to women empowerment », Vanguard (Nigeria), (lire en ligne)
    10. (en) « Joyce Bamford Addo Is President Of Ghana », Ghana Web, (lire en ligne)
    11. (en) « Speaker of Parliament is Acting President of Ghana », The Chronicle, (lire en ligne)
    12. « Ghana : Adjaho élu président de l’Assemblée Nationale », Togo Portail, (lire en ligne)
    13. (en) « Justice Mrs.Joyce Bamford Addo Bids Farewell To MP's As Fifth Parliament Dissolves », Peace FM, (lire en ligne)

    Liens externes

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