Journée nationale des mémoires de la traite et de l'esclavage et de leurs abolitions

La Journée nationale des mémoires de la traite et de l'esclavage et de leurs abolitions (anciennement dite journée commémorative du souvenir de l'esclavage et de son abolition) est consacrée en France au souvenir des souffrances infligées par l'esclavage et à ses abolitions, au XIXe siècle pour la plupart des pays, au XXe siècle pour quelques autres, à la suite de l'adoption de la loi Taubira en 2001.

Commémoration organisée en 2013 à Pierrefitte-sur-Seine en présence du maire Michel Fourcade.

Choix de la date du

La proposition de loi initiale de Christiane Taubira avançait le en référence à la condamnation par le congrès de Vienne, le , de la traite négrière transatlantique, « répugnant au principe d'humanité et de morale universelle ». Faute de consensus, le choix de cette date est renvoyé à un comité[1].

La date de commémoration est l'objet de dix-huit mois de débats. L'historien Marcel Dorigny rappelle les raisons du choix de ne pas retenir le , ni le , dates respectives de la première (décret du ) et de la seconde (décret du ) abolition de l'esclavage en France[2].

Sur proposition de Maryse Condé, présidente du Comité pour la mémoire de l'esclavage, le président de la République Jacques Chirac fixe cette date au , jour de l'adoption en 2001 de la loi Taubira. En vertu du décret no 2006-388 du publié au Journal officiel le , la « journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition » est célébrée pour la première fois le [3].

D'autres dates

Toutefois, cette mémoire est aussi célébrée à d'autres dates dans certains départements : le à Mayotte, le en Martinique, le en Guadeloupe, le en Guyane et le (fête de la liberté) à La Réunion[3],[4] en vertu des décrets d'application de la loi du et instituant une telle journée, fériée, outre-mer[5],[6]. Le décret no 2012-553 du modifiant le décret no 83-1003 du , publié au Journal officiel le , ajoute les dates du à Saint-Martin et du à Saint-Barthelémy [7].

Dans une circulaire du relative à la traite négrière, l’esclavage et l’abolition, le Premier ministre François Fillon officialise également la date du comme la journée du souvenir des victimes de l’esclavage colonial, alors organisée depuis dix ans ce jour-là par des associations ultramarines en mémoire de l’abolition de l’esclavage le et de la marche silencieuse du qui a contribué à la mobilisation en faveur de la loi Taubira[8].

La loi sur l'égalité réelle outre-mer de instaure officiellement depuis 2017 le comme « journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial »[6]. L'historienne Myriam Cottias, qui a présidé, de 2013 à 2016, le Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage, déplore cette seconde date, estimant que cette double commémoration officielle porte en elle des mémoires « racialisées », avec un pour les Blancs abolitionnistes et un pour les Noirs victimes : « Avec le , on installe du particularisme, tandis qu’avec le on montre vraiment que toute la nation française est capable de se réunir autour de la mémoire de l’esclavage, qui comprend celle des abolitionnistes et des esclaves[6] ».

L'ONU fixe elle la « Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage » au , alors que l'UNESCO retient le en souvenir de la nuit du 22 au où éclata en Haïti une révolte d’esclaves, prélude à l'indépendance du pays[5]. Le , l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé par sa résolution 62/122 qu'à partir de 2008, le serait chaque année la Journée internationale de célébration du bicentenaire de l'abolition de la traite transatlantique des esclaves[9].

Annonce d'un musée

En 2016, le président de la République François Hollande annonce avoir décidé la création d'une « institution qui lui manque encore, une Fondation pour la mémoire des traites, de l'esclavage et de leurs abolitions ». Cette « source de promotion des valeurs de liberté, d'égalité, de tolérance », cette fondation doit diffuser « la connaissance de l'esclavage, de la traite, mais aussi tout le combat des abolitionnistes » et rassembler « toutes les mémoires et tous les Français ». Cette fondation doit réfléchir avec la mairie de Paris à l'édification d'un « mémorial aux esclaves et d'un lieu muséographique ». Une mission de préfiguration présidée par économiste franco-béninois Lionel Zinsou présidera la mission de préfiguration de cette fondation[10].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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