Joseph Jaquet (homme politique)

Joseph Jaquet, né le à Estavannens et mort le à Echarlens, est une personnalité politique suisse.

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Famille

Catholique, issue d'une famille originaire d’Estavannens, Joseph est le fils de Jean-François Jaquet (1781–1862), modeste agriculteur, et de Léonida Sudan, fille de Casimir. Joseph épouse, le , Élise Gremaud, née en 1830, fille de Pierre Gremaud, agriculteur aisé et juge au Tribunal de la Gruyère.

Biographie

Le père de Joseph lui apprend les rudiments de la lecture, de l’écriture et du calcul lorsqu’il est domestique à Paris, jusqu’en 1830. Joseph fréquente ensuite l’école primaire d’Echarlens de 1830 à 1837. Il étudie le latin chez Hubert Thorin, futur conseiller d'État (1845–1847) et la philosophie sous la direction du Père Rothenflue. Il suit l’école de Droit de Fribourg, d’abord comme auditeur (1845–1846), puis comme étudiant régulier (1846–1847).

Mêlé à une insurrection anti-radicale qui échoue, il doit s’exiler du canton de Fribourg (1848–1852). Il exerce le préceptorat en Autriche et il étudie le droit à Munich. Revenu à Fribourg, il termine ses études juridiques chez le professeur Fracheboud. Il est licencié en droit (1855), breveté notaire (1855) et patenté avocat (1856). Il a effectué des stages chez les notaires Toffel et Perrier (1852–1853) et chez l’avocat Louis Wuilleret (1856–1857), leader des conservateurs fribourgeois. Il a en outre passé avec succès l’examen de capacité à l’établissement du cadastre (1852). Il est lieutenant au moment de la guerre du Sonderbund (1847), major en 1860, commandant le 118e bataillon. Il est aussi grand juge militaire.

Jaquet est président du Tribunal de la Gruyère (1857–1867), tout en exerçant le notariat. Il est vice-président (1857–1861), puis président (1861–1867) de la Cour d’assises du premier ressort (Gruyère, Glâne, Veveyse). Il est ensuite avocat-notaire à Echarlens (1867–1874). Il refuse son élection au Tribunal cantonal le .

Populaire, Jaquet est député de la Gruyère (1861–1886), terminant premier des élus en 1866, 1871 et 1876. Il est conseiller aux États de 1868 à 1872, puis conseiller national de 1872 à 1884. Ami d’Hubert Charles, Jaquet lui succède au Conseil d'État le , quand il est élu avec 66 suffrages sur 69. Il gère la Direction de l’Intérieur (1872–1874). Il travaille à la révision de la Constitution cantonale de 1873 et à celle de la loi sur les communes et paroisses de 1874. Il contribue à calmer le séparatisme moratois en faisant accepter par le Grand Conseil une loi sur « le culte évangélique réformé ». Mal remis d’un accident cardio-vasculaire et hostile à la montée des conservateurs ultramontains, Jaquet quitte le Conseil d'État en 1874, ce qui, en le ménageant, lui garantit une longue et plus paisible existence.

Jaquet est actif dans le soutien aux intérêts de sa région. Il cautionne pour 3000 francs le chemin de fer Bulle–Romont (1864–1868) et soutient la réalisation de la route Bulle–Boltigen. Il est actif au sein du Crédit gruyérien. Jaquet a laissé des éléments historiques intéressants dans ses « Souvenirs d’un Gruyérien » en quatre volumes qui couvrent la période 1822–1879, non sans quelques cancans. Jaquet s’éteint le à Echarlens, un jour avant son 78e anniversaire.

Source

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