Joseph Alfred Bellet du Poisat

Joseph Alfred Bellet du Poisat, né à le à Bourgoin (Isère) et mort le à Paris, est un peintre français.

Biographie

Il est né à Bourgoin-Jallieu, fils de Joseph Antoine Bellet du Poisat et de Clémentine Albert. Il a vécu jusqu'à l'âge de 7 ans dans le village de Meyrié, près de cette ville. Son père, contrôleur des contributions directes, a décidé de s'installer à Lyon, place Louis-le-Grand, actuelle place Bellecour, et suit les études à l'Institution des Minimes de Lyon. Il s'initie à la peinture à l'âge de 16 ans dans l’atelier d’Auguste Flandrin. À la demande de ses parents, il accepte d'étudier le droit à la faculté de Paris.

Joseph Alfred Bellet du Poisat étudie le droit à Paris en 1842. En 1845, il entre à l’École des beaux-arts de Paris, où il est l'élève de Jean-Louis Lacuria, de Michel Martin Drolling. Il collabore, entre autres, avec Eugène Delacroix.

Il prend un atelier dès son retour à Lyon. Il expose dès 1847 à Lyon au Salon de la Société des amis des arts imaginé par François Marie Artaud (1767-1838) et fondée en 1836[1], puis à Paris en 1855. Avec son cousin Pierre Gustave Girardon, il a perfectionné sa formation dans l'école de peintre de paysage que Victor Nicolas Fonville qu'il a ouverte en 1831.

Les Hébreux conduits en captivité, musée des Beaux-Arts de Lyon.

Ses premiers tableaux, comme la Liseuse de 1855, portent la marque de ses premiers maîtres. Puis, sous l'influence d'Eugène Delacroix qu'il a connu à Paris, il va aller vers le Romantisme avec des tableaux comme Entrée des Hussites au Concile de Bâle (1858), Les Belluaires (1860), Diogène et Laïs (1860). Il traite aussi des thèmes tirés de l'Ancien et du Nouveau Testament comme Les Hébreux emmenés en captivité (1865), Le Christ marchant sur les eaux (1878).

En 1857, il développe un style plus moderne et personnel avec un groupe d'ouvriers sur une route dans les Compagnons du devoir. Il passe des sujets historiques aux scènes intimistes aux portraits et aux paysages, du romantisme au réalisme.

Dans les années 1860, il fréquente François-Auguste Ravier et son cercle d'artistes.

Vers 1865, il quitte Lyon et s'installe définitivement à Paris en 1875. Edgar Degas peint son portrait en 1865[2].

Il a visité Alger, Constantine et plusieurs fois l'Italie. En 1872, il parcourt l'Espagne. Il fait des voyages en Provence, en Normandie et en Bretagne. Il passe quelques mois en Suisse, en Belgique et en Hollande. Il fait de nombreux croquis pendant ses voyages qu'il traduit sur des toiles à son retour en y montrant ses impressions. Cependant, Alfred Bellet de Poisat n'est pas un chef d'école impressionniste. C'est un coloriste qui peint ce qu'il voit en jouant avec sur les harmonies et les oppositions de tons qui l'impressionnaient.

C'est au cours d'un voyage à Rome au printemps 1883 qu'il a ressenti les premières douleurs au cœur. Sa dernière toile, La paie des maçons a été présentée au salon de Paris.

Sa peinture ne se limite pas à des sujets religieux ou mythologiques influencés par le romantisme, il peint aussi, à partir de 1865, des marines ou des paysages dont la vivacité des coloris font de lui un pré-impressionniste.

Après sa mort, sans descendant, il a fait de son cousin Pierre Gustave Girardon son légataire universel qui a reçu une centaine de tableaux.

Du 1er février au , 138 peintures ou dessins sont présentés à l'Exposition générale de Lyon[3].

Peintre méconnu, la première exposition rétrospective qui lui est consacrée est organisée au musée de Bourgoin-Jallieu en 2014, sous le titre Alfred Bellet du Poisat : du romantisme à l’impressionnisme ; elle regroupe environ 150 œuvres du peintre. Ce musée conserve un fonds d'œuvres de cet artiste[4].

Œuvres

  • Gil Blas et son compagnon rencontrant un comédien, 1847-1848.
  • La Barque à Caron, 1852-1853.
  • Intérieur d’école, 1854.
  • Les Pèlerins d’Emmaüs, 1855.
  • Vue de Jaffa, 1856.
  • Les Mages arrivant à Jérusalem, 1857.
  • Les trois bohémiens, 1857[5].
  • Entrée des Hussites au concile de Bale, 1858[6].
  • François Baglion de La Salle, prévôt des marchands, salle d’audience du palais de la Bourse de Lyon.
  • Prédiction du Christ sur le lac de Tibériade, 1862[7].
  • Le jeune Sculpteur dans son atelier, 1865.
  • Promenade, 1865.
  • Paysage fluvial, 1866.
  • Péniches à quai, 1866.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Charles Du Bus, Paul Chéron, Gazette des beaux-arts, Vol.1, 1861, p. 328.
  • Edmond Jumel, L'Œuvre de Bellet du Poisat, Méton, 1884.
  • G. P., « Bellet du Poisat », dans Lyon-salon, supplément illustré de L'Express de Lyon. Revue illustrée de l'Exposition des amis des arts de 1884, p. 9-10 (lire en ligne)
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, Ernest Gründ, Paris, 1924, tome 1, A - C, p. 486 (lire en ligne).
  • Sophie Monneret, L'impressionnisme et son époque: dictionnaire international, Denoël, 1981, p. 66.
  • Madeleine Rocher-Jauneau, Élisabeth Hardouin-Fugier, Étienne Grafe, Paysagistes lyonnais, 1800-1900, 1984, p. 70.
  • Madeleine Rocher-Jauneau, Élisabeth Hardouin-Fugier, Étienne Grafe, Portraitistes lyonnais, 1800-1914, 1986, pp. 55-56.
  • Bulletin des musées et monuments lyonnais, 1990, p. 43.
  • Élisabeth Hardouin-Fugier, La peinture lyonnaise au XIXe siècle, 1995 p. 260.
  • Jules Verne, Salon de 1857, édition de 2013, p. 53.
  • Beauffet Jacques, Boyer-Thiollier Christine, Alfred Bellet du Poisat- Du romantisme à l'impressionnisme, catalogue de l'exposition éponyme, Musée de Bourgoin-Jallieu, Lyon, Éd. Fage, 2014, 120 p.
  • Gérard Schurr, Pierre Cabanne, Les Petis Maîtres de la peinture (1820-1920) Les éditions de l'Amateur, 2014, p. 83, (ISBN 978-2-85917541-2)

Liens externes

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