Jonkheer
Jonkheer, et son équivalent féminin Jonkvrouw, désigne un titre d'appel et prédicat aux Pays-Bas. En Belgique, depuis, et suite à l’arrêt de la Cour de cassation en 1927, Jonkheer est jugé et considéré comme un vrai titre nobiliaire[1].
Étant donné que le titre d'écuyer, qui ne connaît pas d'équivalent féminin, est relégué à la fin du nom, précédé d'une virgule, le titre de jonkheer pourrait se traduire par « [prénom] [patronyme], écuyer », tandis que le titre de jonkvrouw ne se traduit pas. Dès lors les titres de jonkheer et jonkvrouw sont également utilisables en français.
L'administration belge considère les mots « jonkheer » et « écuyer », qui n'ont ni le même sens ni la même origine, comme interchangeables sur les cartes d'identité et les convocations électorales. Sur ces documents figure le mot « écuyer ».
Origine du titre
Quant à l'origine du titre de jonkheer, des milliers de chartes attestent qu'à l'époque médiévale, il était porté du vivant de leur père par les fils de seigneurs, de bannerets, de pairs et même de comtes, dans tout l'espace germanophone, auquel appartiennent incontestablement l'actuelle Région flamande de Belgique et l'actuel royaume des Pays-Bas, où l'on parle le diets, thiois ou niederdeutsch (bas-allemand). Les anciens prenaient toutefois soin de préciser le rang de la maison dont ces damoiseaux, fils cadets (puînés) ou en attente de succéder à leurs pères respectifs, étaient issus : s'il s'agissait d'une Maison baronniale, on écrivait par exemple « jung freyherr zu Herbenstein » (jeune baron ou libre-sire d'Herbenstein), tandis que si le père du jouvenceau était comte, on écrivait par exemple jonggraaf van Nassauwe (« jeune comte de Nassau »).
En effet, aux Pays-Bas (de même que dans de nombreuses parties de l'Europe continentale), seul le patriarche de la plupart des familles nobles portait le titre de noblesse attaché au fief (une seigneurie, une terre à bannière, une pairie, un comté) qui se transmettait à l'origine exclusivement par la descendance masculine. C'est pour cette raison que l'essentiel de la noblesse néerlandaise et belge ne portait pas (et ne porte jusqu'à ce jour) d'autre titre que celui de jonkheer, précédé du prédicat qui leur revient de droit: Hoogwelgeboren Heer. Ce prédicat, qui figurait également dans la plupart des actes de langue française (« haut et puissant seigneur »), a quant à lui complètement disparu dans les oubliettes de l'histoire nobiliaire francophone.
Équivalents
Il existe des équivalents dans d'autres pays européens, par exemple en Autriche (Edler) et en Allemagne (Junker), quoique ce dernier ait également, du fait de l'héritage de la Prusse, une connotation militaire absente dans le terme néerlandais.
Bibliographie
- DE GHELLINCK VAERNEWYCK, X., Petit traité de la noblesse en Belgique: II. 'Bibliothèque héraldique', Bruxelles, 1948.
- DE WIN, P., & JANSSENS, P., 'Orientation bibliographique - oriënterende bibliografie', in: Het Adelsrecht en de Raad van Adel (1844-1994)/Le Droit nobiliaire et le Conseil héraldique (1844-1994), Brussel/Bruxelles, 1994, p. 245-252.
- DE BELDER, J., 'Adel en burgerij 1840-1914', in: (Nieuwe) Algemene Geschiedenis der Nederlanden, XII, Bussum, 1977, p. 78-98.
- DE PESSEMIER ‘S GRAVENDRIES, P., Adel in Vlaanderen verleden, heden en toekomst, [Gent, 2010].
- JANSSENS, P., 'De restauratie van de adelstand in het Koninkrijk der Nederlanden', in: Belgisch Tijdschrift voor Nieuwste Geschiedenis, 12, 1981, p. 389 421.
- GÉRARD, J., & REMY, R.A., Histoire de la noblesse belge, Bruxelles, 1983.
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