John Hancock

John Hancock, né le à Braintree (Massachusetts) où il est mort le , fut le président du second Congrès continental, au cours duquel il signa en premier la Déclaration d'indépendance des États-Unis. De 1780 à 1785, il fut le premier gouverneur de l’État du Massachusetts.

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John Hancock

John Hancock.
Fonctions
4e et 13e président du Congrès continental
Prédécesseur Peyton Randolph
Successeur Henry Laurens
Prédécesseur Richard Henry Lee
Successeur Nathaniel Gorham
1er et 3e gouverneur du Massachusetts
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Thomas Cushing
Prédécesseur James Bowdoin
Successeur Samuel Adams
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Braintree (Massachusetts)
Date de décès
Lieu de décès Hancock Manor (en) (Boston, États-Unis)

Biographie

Jeunesse et famille

John Hancock est né à Braintree dans un quartier qui fait aujourd’hui partie de la ville de Quincy. Très jeune, il est devenu orphelin à la suite de la mort de son père, et est adopté par son oncle paternel, Thomas Hancock, un riche marchand de la Nouvelle-Angleterre. Après avoir étudié à la Boston Latin School, il a intégré l'Université Harvard où il a obtenu son diplôme en 1754, à l'âge de 17 ans. Il a travaillé ensuite pour son oncle. De 1760 à 1764, Hancock a vécu en Nouvelle-Angleterre où il a tissé des liens avec des clients et des fournisseurs des chantiers navals de son oncle. Peu après son retour d'Angleterre, son oncle meurt et il a hérité de sa fortune et de ses affaires, devenant ainsi l’un des hommes les plus riches de la Nouvelle-Angleterre. Après la mort de sa tante en 1776, il a hérité également de la propriété foncière importante Hancock Manor.

Hancock a épousé Dorothy Quincy (la tante de Dorothy Quincy, les deux portant les mêmes noms, cette dernière étant l’arrière-grand-mère du poète américain, Oliver Wendell Holmes) avec qui il a eu deux enfants, Lydia Hancock, née en 1777, qui n'a vécu que dix mois et John George Washington Hancock, né en 1778, et qui n'a pas vu son neuvième anniversaire.

En raison de la célébrité de Hancock et de la fréquence de son nom de famille, un nombre important d’Américains persistent à croire qu’ils sont ses descendants, parmi eux, on peut citer l’écrivain Ernest Hemingway[1]. Les deux seuls enfants légitimes connus de Hancock étant morts avant l’adolescence, ceci apparaît de premier regard impossible.

Début de sa carrière révolutionnaire

John Hancock, vers 1776.

En tant qu'élu de la mairie de Boston, et en tant que représentant à l’Assemblée générale de la Colonie de Massachusetts (et un commerçant très riche), Hancock, s'est tout naturellement opposé à une loi anglaise nommée la Stamp Act de 1765 (l'Acte ou la Loi portant sur le timbre fiscal), qui avait comme objectif d'imposer l'achat d'un timbre fiscal coûteux pour conclure tout contrat commercial, afin d'enrichir la Couronne anglaise.

Cette loi encore nommée la Stamp Act est finalement rejetée, mais de nouvelles lois (comme les Townshend Acts) ont imposé des taxes lourdes sur les biens de consommation afin d'enrichir la métropole et la Couronne anglaise aux dépens des colonies britanniques en Amérique du Nord. À la suite du passage de ces nouvelles lois fiscales, Hancock a commencé à pratiquer la fraude fiscale en dissimulant du verre, du plomb, du papier et du thé dans son commerce, sans avoir payé les taxes obligées par la Couronne anglaise. En 1768, lors de son retour de l'Angleterre, son navire Liberty est saisi par les Douanes britanniques au motif de non-paiement des droits de douanes. À cause de la saisie de son navire et de sa marchandise (dont les riverains de Boston dépendaient), une émeute s'est déclenchée à Boston.

Ses activités commerciales légales et moins avouables ont aidé à financer la résistance à l'Administration coloniale britannique dans la région, ce qui a mené à une plaisanterie des Bostoniens qui disaient :

« Sam Adams écrit les lettres (aux journaux) et John Hancock en paie les timbres[2] »

La révolution américaine

À ce moment-là, n’étant qu'un financier de la Résistance américaine à la tyrannie de la Couronne anglaise et son administration coloniale locale, Hancock est devenu ensuite un critique influent de ces deux dernières. Le , durant le quatrième anniversaire du massacre de Boston, il a prononcé une allocution célèbre, qui a vivement critiqué l'Administration coloniale anglaise et la Couronne anglaise. Cette même année, il est élu à l’unanimité à la Présidence du Parlement provisoire de Massachusetts (anglais : Provisional Congress of Massachusetts), dans lequel il a également présidé le Conseil de sécurité. Sous la présidence de Hancock, la Colonie de Massachusetts s'est dotée d'une armée de résistants contre l'Administration coloniale, nommée les Minutemen, et a lancé un boycott du thé, importé par la Compagnie britannique des Indes orientales, qui a mené à la fameuse Boston Tea Party.

En avril 1775, en sachant que l'Administration coloniale britannique cherchait à les emprisonner, Hancock et Samuel Adams ont quitté Boston pour ne pas se faire arrêter; ils se sont ensuite cachés à la maison Hancock-Clarke à Lexington, Massachusetts. Peu après leur fuite, le célèbre Paul Revere, après avoir observé l'arrivée des soldats anglais à Boston (nommés les "Manteaux rouges" à cause de leur uniforme), est venu les chercher aux environs de minuit avant que les troupes britanniques aient démarré les batailles de Lexington et Concord. Le général Thomas Gage a ordonné l’arrestation de Hancock et Adams pour trahison. Après la bataille, une proclamation par l'Armée et l'Administration coloniale britannique a promis d'accorder la grâce et commuer les peines de tous les combattants et révolutionnaires qui auraient juré allégeance à la Couronne anglaise, sauf pour Hancock et Adams (dont en partie l'origine de l'interdiction dans la Constitution fédérale américaine d'un "Bill of Attainder": aucune loi fédérale ne peut cibler une personne particulière ou un groupe de personnes particulier).

Le , Hancock est élu Président du Second Congrès continental, succédant à Peyton Randolph. Il a exercé ce mandat jusqu’au , dès lors Henry Laurens lui a succédé.

Lors du premier mois de sa présidence, le , Hancock a commissionné George Washington en tant que Commander in Chief de l’Armée continentale (c'est-à-dire, Général de la nouvelle Armée révolutionnaire américaine). Un an après, il a envoyé au Général Washington une copie de la résolution du Congrès, du , appelant à l’indépendance (Lee Resolution) ainsi qu’une copie de la Déclaration d’indépendance.

Hancock était le seul à signer la Déclaration d’indépendance le , les 55 autres membres du Congrès ne l'ont signé que le 2 août. Il a également demandé au Général Washington qu'il fasse lire la Déclaration à l’Armée continentale. Selon une légende populaire, il aurait signé son nom en gros et le plus clairement possible, afin de s’assurer que le roi George III puisse lire sa signature personnelle sans ses lunettes, ce qui fit de son nom aux États-Unis un éponyme de « signature ». Cependant, d’autres sources présument que Hancock signait toujours de la même façon, en gros.

De 1780 à 1785, puis de nouveau de 1787 à 1793, il est gouverneur du Massachusetts. Les talents d’orateur de Hancock ont entraîné l’admiration de ses contemporains, mais dès que les hostilités de la révolution ont éclaté, il fut surtout reconnu pour son habileté à lever des fonds et obtenir des provisions pour les troupes américaines. Malgré ses talents commerciaux, il eut cependant quelques difficultés à assurer les requêtes pressantes, en bétail, du Congrès continental visant à nourrir les bouches affamées de l’Armée. Le , le Général Washington a averti Hancock :

« Je ne devrais pas ennuyer votre Excellence, avec de telles requêtes réitérées concernant l’approvisionnement, si la sécurité de nos postes sur cette rivière, et par conséquent l’existence même de l’Armée n’étaient pas en jeu. De par les extraits, ci-joints, d’une lettre du Major-Général Heath, vous comprendrez notre situation actuelle et nos perspectives. Si la fourniture en bétail réclamée par les réquisitions du Congrès de votre État ne sont pas régulièrement livrée à l’Armée, je ne pourrai plus me considérer comme responsable du maintien des garnisons en dessous de West Point, New York, ou du maintien du moindre régiment sur le terrain. »[3].

Alors que la crainte d'une révolte des classes populaires devant l’accroissement constant des inégalités devient la préoccupation primordiale des milieux privilégiés, il défend un système de justice axé sur la défense de la propriété. Devant la chambre des représentants de l’État, en 1793, il déclare que l'objet du droit criminel est le maintien du « bon ordre » et de la « sécurité de la propriété ». Auparavant les affaires liées à la propriété étaient généralement associées au code civil[4].

Hommages posthumes et anecdotes

Un des principaux gratte-ciels de Chicago (le John Hancock Center) et une tour de Boston (la John Hancock Tower) portent actuellement son nom. Il était aussi membre de la franc-maçonnerie[5].

Dans le film Benjamin Gates et le Trésor des Templiers, le nom de John Hancock est aperçu quand le héros du film, interprété par Nicolas Cage, regarde la déclaration d'indépendance.

Dans le film américain Hancock (2008), le héros du film, interprété par Will Smith, porte le nom de Hancock. On apprend au cours du film que le héros, frappé d’amnésie, a choisi ce nom quand, alors qu’il allait sortir de l’hôpital, l’infirmière lui demanda de signer son bon de sortie, lui disant d’apposer son « Hancock » ; l’expression est commune aux États-Unis pour désigner une signature, une référence à la signature par John Hancock de la Déclaration d’indépendance. Cette expression n’existant pas en français, la version traduite lui fait dire qu’au moment de signer le registre, il voit un portrait de John Hancock au mur, il décida d’en faire son nom (séquence visible à la quarante-neuvième minute du film).

Dans le jeu Fallout 4 (2015), un personnage se nommant Hancock est maire de la ville fictive de Goodneighbor située dans le quartier de la Old States House de Boston.

Notes et références

  1. (en) David Bardallis, « Ernest Hemingway and Art Subsidies: A Farewell to Alms », Mackinac Center for Public Policy.
  2. Fradin et McCurdy 2002.
  3. United States Library of Congress, 1781.
  4. Frank Browning et John Gerassi, Histoire criminelle des États-Unis, Nouveau monde, , p. 160
  5. (en) « A list of Famous Freemasons ».

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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