Johannes Haller

Johannes Haller était le fils du pasteur luthérien Anton Haller (1833-1905) et d'Amalie Sacken (1838-1899). Le couple eut sept enfants. Anton Haller fut le premier pasteur de Keinis, en 1875 puis à Reval et de 1886 à 1889 et surintendant de la ville de Keinis.

Johannes Haller naquit en 1865 à Keinis sur l'île de Dagö, qui appartenait à l'Estonie, à cette époque, province de l'empire russe.

Selon les mémoires de Haller, les États baltes étaient une société « structurée par l'État, aristocratique-libéral »[1]. Son appartenance au monde protestant aristocratique du peuple germano-balte a contribué à forger son scepticisme envers le parlementarisme et la démocratie tout au long de sa vie[2].

En tant que professeur d'histoire médiévale, il enseigna à l'université de Marbourg (1904), à l'université de Giessen (1904-1913) et à l'université Eberhard Karl de Tübingen (1913-1932).

Haller était spécialiste de l'histoire médiévale de la papauté et de l'Église catholique. Avec son abondante édition de sources sur le Concile de Bâle, il a apporté une contribution précieuse à l'étude de l'histoire du Concile.

Il étendit ses recherches à l'histoire des relations franco-allemandes ainsi qu'à l'histoire contemporaine (L'ère de Bülow, Aus dem Leben des Fürsten Philipp zu Eulenburg-Hertefeld).

Il fut l'un des historiens les plus lus et les plus connus de son époque. Jusqu'aux années 1970, son travail a exercé une influence majeure sur la recherche et la société au Moyen Âge. Son œuvre monumentale, La Papauté. Idée et réalité, a été publiée en plusieurs volumes.

Haller était également considéré comme un expert de la Russie mais son caractère difficile et son penchant pour les polémiques firent de lui un historien à part.

Au début de la Première Guerre mondiale, il est passa d'un libéralisme aristocratique et au conservatisme. Son engagement dans le journalisme de guerre accrut sa notoriété et le mit en contact avec les dirigeants politiques et militaires de l'Allemagne.

Après la guerre, il rejeta fermement la République de Weimar. A partir de 1932, il plaça brièvement ses espoirs dans le nazisme. Ses relations avec le régime nazi à partir de 1933 furent marquées par une forte ambivalence. S'il salua les succès militaires allemands jusqu'en 1940, il rejeta la science national-socialiste et la politique de l'Eglise.