Joëlle Aubron

Joëlle Aubron, née le à Neuilly-sur-Seine et morte le dans le 15e arrondissement de Paris[1], est une militante d'Action directe coupable du meurtre du général Audran et du PDG de Renault, Georges Besse.

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Joëlle Aubron
Terroriste d'extrême gauche
Information
Nom de naissance Joëlle Jeanne-Marie Guillemette Aubron
Naissance
Neuilly-sur-Seine
Décès
Paris 15e
Sentence Réclusion criminelle à perpétuité
Actions criminelles Attentats
Assassinats
Hold-ups
Affaires Action directe
Victimes Gabriel Chahine (1982)
René Audran (1985)
Georges Besse (1986)
Période 1980-1987
Pays France
Arrestation
Complice Jean-Marc Rouillan
Nathalie Ménigon
Georges Cipriani
Régis Schleicher

Biographie

Issue d'une famille bourgeoise, elle passe une enfance sans histoire jusqu'au baccalauréat où elle échoue deux fois[2]. Elle commence à alterner travail temporaire et participation à des squats à Paris où elle rencontre des militants d'extrême gauche.

En 1979, elle participe avec Jean-Pierre Tillenon, un intime, à une rencontre célébrant le solstice organisée par le Centre d'études doctrinales Julius Evola[3] (lié au GRECE).

Sa participation à Action directe s'affirme en 1980 où elle est déjà familière des membres du futur noyau dur de l'organisation.

Arrêtée le avec son compagnon Mohamed Hamami, elle est condamnée à quatre ans de prison pour recel et détention d'armes[4]. En août 1982, le groupe Action directe est dissous. En 1982, elle épouse Régis Schleicher, autre membre d'Action directe, dont elle divorcera par la suite. Ayant bénéficié d'une remise de peine à la suite de son mariage, elle est libérée le . Elle reprend la gestion d'une librairie anarchiste, puis passe à la clandestinité en 1985, au moment où le groupe se radicalise ; il s'allie avec le groupe terroriste allemand Fraction armée rouge. Elle participe dès lors à plusieurs attaques organisées par Action directe, en particulier l'assassinat du général René Audran le et celui de Georges Besse le . Joëlle Aubron est considérée comme directement responsable avec Nathalie Ménigon de ces deux assassinats sans que l'on puisse préciser les rôles respectifs[5].

Durant sa cavale, elle est notamment cachée par Tillenon[3].

Arrêtée avec ses compagnons Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon et Georges Cipriani le dans une ferme à Vitry-aux-Loges (Loiret), elle est condamnée en 1989 et 1994 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de dix-huit ans. Elle est incarcérée à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) puis transférée comme Nathalie Ménigon à la prison de Bapaume (Pas-de-Calais) en .

Après avoir été opérée d'une tumeur au cerveau, elle est libérée le et sa peine est suspendue par la loi du relative aux droits des malades.

En 2005, elle apparaît dans le documentaire Ni vieux, ni traîtres, de Pierre Carles et Georges Minangoy.

Elle meurt le , à l'âge de quarante-six ans, d'un cancer ayant provoqué des métastases vers le cerveau[6].

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Elle passera un bac philo en prison en 1983.
  3. Nicolas Lebourg, Le monde vu de la plus extrême droite : du fascisme au nationalisme-révolutionnaire, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Études », , 260 p. (ISBN 978-2-35412-075-7, lire en ligne), p. 215.
  4. Roland Jacquard, Les Dossiers secrets du terrorisme. Tueurs sans frontières, Éditions Albin Michel, , p. 224.
  5. Fanny Bugnon, Les "amazones de la terreur". Sur la violence politique des femmes, de la Fraction armée rouge à Action directe, Paris, Payot, , 234 p. (ISBN 978-2-228-91314-0, lire en ligne)
  6. Isabelle Sommier, La violence révolutionnaire, Les Presses de Sciences Po, , p. 9.

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