Jingū

Jingū (神功皇后, Jingū Kōgō, 169 - 269) fut, selon la légende, impératrice-consort (Kōgō, bien que ce titre n'existe en fait que depuis 702) de l'empereur Chūai et fut régente de la mort de son mari en 209 jusqu'à l'accession au trône de son fils, Ōjin, en 269.

Légende

Selon la légende rapportée par le Kojiki et le Nihon shoki, à la mort de son époux, elle mène une armée à la conquête des Trois Royaumes de Corée, avec l'oracle d'Amaterasu et Sumiyoshi-sanshin[1] et l'aide des joyaux magiques du dieu Ryūjin, avant de revenir victorieuse trois ans plus tard et de mettre au monde Ōjin (elle aurait donc porté cet enfant pendant trois ans), et d'assurer la régence pendant 60 ans, affrontant plusieurs rébellions.

La légende de l'invasion de la péninsule coréenne est issue de l'interprétation traditionnelle de la stèle de Kwanggeto découverte en Mandchourie, qui proclamait la domination de Koguryo sur la Mandchourie et sur la partie nord de la Corée. Des études plus poussées ont révélé que cette interprétation traditionnelle était basée sur des conjectures puisque plusieurs lettres, critiques pour la compréhension du texte, manquaient et que le contexte correspondrait plus avec les voisins immédiats de Koguryŏ, Silla et Paekche. Paekche avait de très étroites relations avec le Japon, incluant des échanges entre les deux cours, et fut la principale source d'introduction de la culture continentale au Japon.

La plupart des historiens, y compris japonais, rejettent la légende de Jingū, son règne ayant pu être inventé pour expliquer l'interrègne de 200 à 270 qu'enregistrent le Kojiki et le Nihon shoki. Cependant, cette légende atteste de l'existence de rapports entre le Yamato et les royaumes de Corée au IVe siècle.

Toutefois, une légende extérieure au Nihon shoki et au Kojiki existe, dans les anciennes chroniques de la province de Bizen. Alors que Jingū traversait par bateau la mer intérieure, elle fut attaquée soudainement par un buffle géant qui venait de la mer. Mais pour protéger l'impératrice, le dieu de Sumiyoshi apparut sous la forme d'un homme âgé, qui saisit la bête par les cornes et la projeta au loin sur une plage. L'endroit fut nommé Ushimarobi en l'honneur de cet événement, mais le nom fut au fil des siècles corrompu en Ushimado, où un port se trouvait dans le temps. Des légendes similaires, où des taureaux sont vaincus en les attrapant par les cornes se retrouvent un peu partout en Eurasie ; elles auraient pu être apportées au Japon pendant l'ère Yayoi, en même temps que les brassages ethniques et les technologies nouvelles[réf. nécessaire].

Selon certains auteurs se basant sur le Nihon shoki, elle peut être assimilée à la Himiko des légendes chinoises.

Notes et références

  1. Kojiki, «Rouleau intermédiaire»

Voir aussi

Bibliographie

  • Louis Frédéric, Le Japon, dictionnaire et civilisation, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1419 p. [détail des éditions] (ISBN 2-221-06764-9)

Articles connexes

Liens externes

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