Jiajing

Jiajing (chinois : 嘉靖帝, né dans la province de Hubei le et mort à Pékin le ), de son nom personnel Zhu Houzong (朱厚骢), est le onzième empereur de la dynastie Ming (1521-1566). Il succède à son cousin Zhengde, mort sans héritier.

Cet article possède un paronyme, voir Jiaqing.

Ming Shizong
明世宗

Portrait assis de l'empereur Jiajing, musée national du Palais. Jiajing (1507-1567) vêtu d'une robe décorée de douze dragons. Le motif du dragon (à cinq griffes), symbole du pouvoir impérial, est réservé à l'empereur et à sa famille. Le soleil et la lune dessinés sur les épaules composent le caractère « ming » (« lumineux »), nom de la dynastie .

Naissance
Hubei
Décès
Pékin
Nom de famille Zhu (朱)
Prénom Houzong (厚骢)
Dates 1er règne
(45 ans, 7 mois et 27 jours)
Dynastie Ming
Nom de l'Ère Jiajing (嘉靖)
Dates de l'Ère
(45 ans, 7 mois et 27 jours)
Nom du temple Ming Shizong (明世宗)
Nom posthume
(complet)
Empereur Qintian Lüdao Yingyi Shengshen Xuanwen Guangwu Hongren Daxiao Su
欽天履道英毅聖神宣文廣武洪仁大孝肅皇帝
Nom posthume
(court)
肅皇帝

Biographie

Portrait de cour de Jiajing.

Comme son cousin, Jiajing se désintéressa du pouvoir, occupé par sa vie galante et la recherche de l'élixir d'immortalité par des rites taoïstes. Il laissa le pouvoir aux eunuques, enracinant un mode de gouvernement qui précipita le déclin de la dynastie. Sous son règne, les parties latérale et occidentale de la Cité interdite sont en pleine construction.

Il affronte victorieusement la bureaucratie de l'Empire au cours de dix-sept ans de Controverse sur les Grands Rituels[1], polémiques pour décider de la titulature posthume de ses parents. Jiajing réforme ainsi tous les grands rites et sacrifices impériaux, et n'hésite pas à utiliser la force contre les fonctionnaires réticents, comme en 1524. La bureaucratie chinoise se divise entre une minorité de partisans de l'empereur et les autres. Bien que la plupart des réformes rituelles de Jiajing soient rapidement abandonnées, la rupture entre la bureaucratie divisée en factions et l'empereur Ming est consommée. La situation perdure jusqu'à la fin de la dynastie en 1644[2].

Son intronisation fut l'occasion d'une querelle rituelle sur la fiction qu'il fallait employer pour légitimer cette succession inhabituelle : nombreux étaient les partisans de proclamer de façon posthume le nouvel empereur fils adoptif du père du précédent, donc le frère de ce dernier et son successeur légitime, mais le nouvel empereur préférait élever son propre père à la dignité impériale de façon posthume. Cette controverse suscita des protestations virulentes de plusieurs lettrés opposés à la volonté du nouvel empereur, car elle offrait une plus grande marge de manœuvre aux futurs candidats au pouvoir en cas de crise successorale, ce qui était particulièrement périlleux alors que l'empire se remettait de deux révoltes princières. Après dix années et plusieurs condamnations à l'exil de ses opposants les plus virulents (dont Yang Tinghe), Jiajing et ses partisans firent triompher leur position[3]. Le long règne de Jiajing fut une période faste sur le plan économique, en l'absence de catastrophes climatiques ou épidémiques, surtout après le milieu du siècle[4]. Ces années-là virent néanmoins l'arrivée de nouvelles menaces aux frontières septentrionale et orientale. Au Nord d'abord, les troupes du chef mongol Altan Khan firent plusieurs raids dans la région de Pékin, emportant un lourd butin, assiégeant Pékin quelques jours en 1550 puis enlevant une partie de l'actuel Shanxi aux Ming deux ans plus tard[5]. Sur le littoral de l'Est ensuite, les attaques de pirates désignés sous le terme de wakō furent virulentes dans les années 1540-1565, touchant sévèrement les riches régions du Sud (Nankin, Anhui, Zhejiang, Fujian). La réplique des Ming fut poussive : elle débuta seulement en 1555-1556, rétablissant l'ordre sans être pour autant en mesure de juguler complètement les attaques de pirates[6]. Pendant la seconde moitié de son règne, l'empereur victime de tentatives d'attentats par ses domestiques s'enferme dans un palais annexe de la Cité interdite et se tourne vers le taoïsme.

Il meurt à l'âge de 60 ans, possiblement d'un empoisonnement au mercure qu'il utilisait lors de ses rites taoïstes. Son fils Longqing lui succède.

Information personnelle

  • Père
  • Mère
    • Impératrice Cixiaoxian 

Épouses

TitreNom de jeune filleNaissanceDécèsPèreMèreEnfantsNotes
Impératrice Xiaojiesu
孝洁肃皇后
Chen (陳)15081528
Impératrice Zhang
張廢后
Zhang(張)?1534
Impératrice XiaoKe
孝恪皇后
Du(杜)15101554Ming Longqing
Zhu Zairhou

Liens internes

Notes et références

  1. (en) The Confucian Body par Joseph A. Adler, Kenyon College, China Review International, vol. 10, no. 2 (2003)
  2. Histoire du Monde, collectif sous la direction de George Jehel, édition du Temps p.317
  3. Brook 2012, p. 132-135.
  4. Brook 2012, p. 104-105.
  5. Gernet 2005, p. 161.
  6. Gernet 2005, p. 162 et 167.
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