Angry young men

Angry young men[1] [ˈæŋɡɹi jʌŋ mɪn][2] (litt. « jeunes hommes en colère »), est une expression utilisée par la presse britannique pour désigner un groupe d'auteurs dramatiques et de romanciers apparus durant les années 1950.

Même si leur influence se fait toujours sentir aujourd'hui, l’expression est devenue rapidement obsolète et n'est plus guère associée qu'à des œuvres datant du milieu des années 1950 au début des années 1960.

Histoire

Reprenant le titre d'une autobiographie (1951) de Leslie Allen PaulLeslie[note 1], l'expression angry young men est utilisée pour la première fois dans des journaux britanniques à la suite du succès de la pièce La Paix du dimanche (Look Back in Anger) de John Osborne (1956), dont le réalisme sans concession bouleverse la scène britannique. De même que la critique avait parlé de kitchen sink painters (« peintres d'évier de cuisine ») à propos du « réalisme anti-artistique » des peintres britanniques des années 1940-1950[3], notamment John Bratby, elle parle désormais de « kitchen sink dramatists ».

En rupture avec une certaine forme d'intellectualisme et avec ses diktats, extérieure aux idéologies aussi bien communiste que libérale, cette génération est constituée d'une nouvelle élite issue des Grammar Schools[4], qui se heurte à un système social où les préjugés favorisent toujours l'élite traditionnelle. Les héros de leurs romans ou de leurs pièces sont généralement issus de milieux modestes et portent sur la société, notamment sur l’establishment, un regard cynique et désabusé[5].

Relayées par le cinéma, les œuvres de John Osborne, de John Braine (1922-1986)[note 2], de Kingsley Amis[note 3], d’Alan Sillitoe[note 4], ou de Keith Waterhouse [note 5] touchent un large public et accompagnent la Nouvelle Vague du cinéma britannique (le Free Cinema). Leurs héros sont des anti-héros, des rebelles mais des rebelles sans cause, mus par leur rejet des barrières sociales ou des conventions qui les entravent, ils sont les working class heroes.

En 1976, le chanteur américain Billy Joel intitule une de ses chansons Prelude/Angry Young Man. Elle figure sur l'album Turnstiles.

Caractéristiques littéraires

Les angry young men utilisent une langue simple et directe.

Ils ne sont pas attirés par les styles du type « l'art pour l'art » comme le roman expérimental, ni par l'abstraction formelle.

Écrivains associés au mouvement

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • François Laroque, Alain Morvan et Frédéric Regard, Histoire de la littérature anglaise, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », 1997 [ (ISBN 2130481426)].
  • (en) Leslie Allen Paul, Angry Young Men, Londres, Faber & Faber, .
  • (en) Harry Ritchie, Success Stories, 1988. Histoire du mouvement vu sous l'angle du phénomène médiatique.
  • (en) Humphrey Carpenter, The Angry Young Men: A Literary Comedy of the 1950s, 2002. Suite de biographies anecdotiques.
  • (en) Colin Wilson, The Angry Years, 2007). Autobiographie et portraits détaillés de personnalités classées parmi les angry young men.

Notes et références

Notes

  1. Leslie Allen Paul : fondateur des Woodcraft Folk, un mouvement pour la formation professionnelle des jeunes, influencé par le scoutisme
  2. Room at the Top (Les Chemins de la haute ville), qui vaut un oscar à Simone Signoret.
  3. Jim-la-chance (1954), porté à l'écran en 1957
  4. Saturday Night and Sunday Morning, adapté en 1960 par Karel Reisz ; The Loneliness of the Long Distance Runner, en français La Solitude du coureur de fond, adapté en 1962 avec Tom Courtenay.
  5. Billy Liar (1963), aussi avec Tom Courtenay, .

Références

  1. Parfois abrégée en anglais sous la forme Angries
  2. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  3. François Laroque et al., p. 681
  4. Ibidem, p. 689-90
  5. Ibidem.
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