Jean Verdeil

Jean Verdeil (né en 1935[1]) est un universitaire français.

Pour les articles homonymes, voir Verdeil.

Carrière

Carrière d’un Enseignant-Chercheur Enseignant. Baccalauréat 1952 ; Pion oct.1954-Dec. 1955 ; instituteur dec. 1955-oct. 1962 ; professeur d’enseignement général oct.1962-oct.1963 ; Ipésien oct 1963-1965 ; maîtrise de lettres modernes oct.1965-oct. 1966 ; stages capes agrégation lettres modernes oct. 1966-oct 1967 ; professeur agrégé lycée Daudet Nîmes oct. 1967-Nov 1968 ; assistant littérature générale et comparée faculté des lettres LYON2 nov 1968- nov 1974 ; maître-assistant oct 1974-oct 1976 ; maître de conférences oct 1976- ; docteur d’état es lettres et sciences humaines  ; 2004-2014 enseignant en mission GREF département de français Faculté des lettres université de Khartoum ; depuis 2008 Directeur de recherches Faculté des lettres université de Khartoum. Pendant sa carrière entre les cours et les stages, a enseigné dans les niveaux suivants : Classe enfantine, CP, CE1, CE2, CM1, CM2, classe de fin d’études, 6e, 5e, 4e, 3e, 2e, 1er, Terminale, licence, maîtrise, capes, agrégation.

Chercheur Maîtrise : développement de l’opposition Etre/Faire 1966 Thèse de doctorat : les notions de rôle, de personne et de personnage dans le théâtre contemporain occidental. 1986 Le travail du metteur en scène Aleas Lyon 1995 ; analyse du travail des principaux metteurs en scène lyonnais Les analyses suivantes sont faites à partir des 4ème de couverture. Dionysos au quotidien.presses universitaires Lyon 1998. En sous titre essai d’anthropologie théâtrale. C’est la reprise de la thèse de doctorat. Le sous-titre indique clairement l’orientation des recherches : quelle place le théâtre tient-il dans l’histoire humaine. Lien entre les cultes de possession, grecs ou actuels, et le besoin d’être un autre. L’abri et l’édifice. En sous titre Histoire d’une compagnie Bruno Carlucci et le théâtre de la Satire. La Satire fait partie des compagnies de la seconde décentralisation. Comment le théâtre de représentation est sorti des grandes villes pour apporter une autre culture dans les banlieues La comédie de l’amour. Aleas Lyon 2003. L’occitanie, nous dit Denis de Rougemont, invente l’amour passion au XIIe siècle. Mais pourquoi à cette époque ? Cherchant à comprendre ce phénomène, cet ouvrage montre l’alternance permanente entre deux discours, celui d’amour/toujours et celui du temps qui passe et détruit tout. Il se conclut sur la notion de genre développé par Judith Butler : dans l’ici et maintenant, j’appartiens au genre dont le suis en train de jouer le rôle. L’acteur et son public.L’Harmattan. Paris 2009.Une importante mise au point. Il y a les cultes de possession, comme le culte de Dionysos, que l’on retrouve sur toute la planète, du boramei cambodgien au vaudou haïtien en passant par le zar égyptien ou soudanais. Il y a aussi le théâtre de possession où, comme en Inde, l’acteur devient d’abord le dieu qu’il incarne, avant de passer sur scène. Après l’acteur grec et l’acteur latin, l’Europe a suivi un autre chemin. La grande époque du théâtre en Europe fut celle de la Renaissance et du début du XVIIe siècle. La fonction du théâtre était de faire prendre conscience au spectateur que le monde est un théâtre. Mais les deux guerres mondiales ont érodé cette fonction sociale, qui a disparu le jour où des artistes ont décidé que l’art n’avait pas à être utile. Pourtant les deux grands théoriciens praticiens du théâtre, Antonin Artaud et Bertolt Brecht, ont vu dans le théâtre le moyen d’échapper à l’aliénation pour Brecht, à ce double qui prend notre place dans la vie selon Artaud. Mais si le théâtre de représentation ne se veut plus utile, les millions de membres du théâtre amateur cherchent plusieurs heures par semaine à échapper à ce double puisque, comme le dit Nicolas Evreinov, l’essentiel est de ne pas être nous-même.

La dramaturgie du quotidien. L’harmattan Paris 2014. L’auteur, qui a animé pendant une vingtaine d’années un atelier théâtre, propose à la fois une réflexion théorique : à quoi peut servir un atelier-théâtre, et une approche pratique à travers les analyses d’exercices réalisées par les étudiants.

L'affaire

À partir de 1967, il est professeur de lettres au lycée Alphonse-Daudet, et se fait noter pour son atypisme ; il cherche à instaurer une véritable proximité avec ses élèves. Pour ce faire, il organise des soirées à son domicile, où les discussions roulent sur des sujets littéraires et politiques, mais aussi où du hachisch circule, consommé par les élèves aussi bien que par Verdeil lui-même et sa femme Simone[2]. Cela se produit notamment durant Mai 68, mouvement auquel il prend une part active[2].

L'affaire éclate en , alors qu'il est maître-assistant à l'université de Lyon ; il est alors inculpé avec sa femme pour « organisation de fumeries de stupéfiants »[2],[3]. Il est mis en liberté provisoire deux semaines après[4]. À Nîmes, si certains son « attitude indigne », un comité « de soutien et de solidarité scolaire » se forme, composé d'une quarantaine de lycéens de Daudet[2], qui doit faire face à des heurts avec des militants d'extrême droite[5]. Le cas est comparé à celui de Gabrielle Russier, qui avait défrayé la chronique peu auparavant[2],[6],[7],[8],[9].

En , il est condamné à un an de prison avec sursis, mais est amnistié[10].

Ouvrages

  • Le Travail du metteur en scène : un exemple, Lyon, Lyon, Aléas, 1995 (ISBN 2-908016-50-8).
  • Dionysos au quotidien : essai d'anthropologie théâtrale, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1999 (ISBN 2-7297-0623-2).
  • L'Abri et l'Édifice : 1965-2001 et au-delà : histoire d'une compagnie, Bruno Carlucci et le théâtre de la Satire, Lyon, Aléas, 2001 (ISBN 2-84301-041-1).
  • La Comédie de l'amour : entre l'angoisse et le jeu, Lyon, Aléas, 2007 (ISBN 978-2-84301-188-7).
  • L'Acteur et son public : petite histoire d'une étrange relation, Paris, L'Harmattan, 2009 (ISBN 978-2-296-09311-9).
  • La Dramaturgie du quotidien : l'atelier théâtre, une micro-société expérimentale, Paris, L'Harmattan, 2014 (ISBN 978-2-343-04095-0).

Références

  1. http://www.isni.org/0000000078323230.
  2. JEAN-PIERRE QUÉLIN, « M. Jean Verdeil avait voulu garder le contact avec ses élèves », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
  3. « M. VERDEIL RESTE DÉTENU MAIS CINQ INCULPÉS SONT LIBÉRÉS », Le Monde, (lire en ligne).
  4. « M. JEAN VERDEIL EST MIS EN LIBERTÉ PROVISOIRE », Le Monde, (lire en ligne).
  5. Le Monde, « Incidents lors d'une réunion à Nîmes », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
  6. http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS0258_19691020/OBS0258_19691020_031.pdf, http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS0258_19691020/OBS0258_19691020_032.pdf et http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS0258_19691020/OBS0258_19691020_033.pdf.
  7. « L'affaire Verdeil et les devoirs des professeurs Deux hypocrisies », Le Monde, (lire en ligne).
  8. « L'affaire Verdeil et les devoirs des professeurs Agissements condamnables », Le Monde, (lire en ligne).
  9. « La société de tolérance » , sur nouvelobs.com, L'Obs, (consulté le ).
  10. JEAN-PIERRE QUELIN, « LES PEINES AVEC SURSIS prononcées dans l'affaire Verdeil sont couvertes par l'amnistie », Le Monde, (lire en ligne).

Liens externes

  • Portail de la littérature française
  • Portail du théâtre
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.