Jean Malaquais

Wladimir Jan Pavel Malacki, dit Jean Malaquais, né le à Varsovie et mort le à Genève, est un romancier et essayiste d'origine polonaise et d'expression française.

Jean Malaquais
Nom de naissance Wladimir Jan Pavel Malacki
Naissance
Varsovie, Pologne
Décès
Genève, Suisse
Activité principale
Distinctions
Auteur
Genres

Biographie

De son nom complet Malacki Wladimir Jan Pavel Israël Pinkus, Jean Malaquais est d'origine juive. Il naît en 1908 dans une famille en rupture avec les traditions. Son père enseigne le latin et le grec. Il a un petit frère, Salomon Monniek.

À 17 ans, le bac en poche, il part à la découverte du monde, traverse l'Europe, se rend en Afrique et exerce pour survivre des dizaines de métiers. En France, il se lie avec Marc Chirik, oppositionnel au stalinisme, et devient un compagnon de route de groupes internationalistes. À la fin des années 1920, il se fait embaucher dans la mine de plomb et d'argent de La Londe les Maures - expérience qui lui fournira la matière de son premier roman Les Javanais. En 1935, il fait la rencontre d'André Gide, avec lequel il entretient une correspondance jusqu'en 1950. Gide l'encourage à écrire, le recommande auprès de directeurs de revues. Malacki fait paraître quelques nouvelles, puis en 1937, il se lance dans la rédaction de L'Île de Java, qui devient Les Javanais en 1939. Ce roman, inspiré de son expérience parmi les mineurs venus des quatre coins du monde, est édité chez les Éditions Denoël sous le pseudonyme de Jean Malaquais. Il obtient le Prix Renaudot en 1939 (face à Sartre pour Le Mur)

Apatride, d'origine juive et « marxien », il est pourtant mobilisé, contre son gré, durant la Seconde Guerre mondiale. Il détaille son expérience dans Journal de guerre. En danger de mort, il fuit à Marseille. En 1943, il part pour le Venezuela, le Mexique, puis pour les États-Unis, où il acquiert la nationalité américaine. En 1947, il publie Planète sans visa, grand roman de la France sous l'occupation.

Il participe en 1942 et après la guerre au groupe de la Gauche communiste de France (GCF) avec Marc Chirik, Clara Geoffroy, Robert Salama dit « Mousso », Serge Bricianer, Louis Évrard, Pierre Bessaignet.

Il traduit Norman Mailer, Les Nus et les Morts et publie, en 1953, un dernier roman Le Gaffeur, qui met en scène un personnage aux prises avec la Cité : celle-ci, après l'avoir privé de son domicile, de sa femme, de son travail, va jusqu'à lui retirer sa propre identité.

Il écrit une pièce de théâtre, La Courte Paille, qui n'est jouée qu'une fois en privé et n'est publiée qu'à titre posthume en 2000.

En 1960, il rencontre Elizabeth Deberdt-Malaquais, puis s'éloigne du roman pour se consacrer à la philosophie. Il s'intéresse notamment à Søren Kierkegaard. À la fin de sa vie, il effectue un grand travail de réécriture de ses romans.

Œuvre

Romans

  • Les Javanais, éditions Denoël, Paris, 1939 ; rééd. Phébus, 1998
  • Planète sans visa, Le Pré aux Clercs, Paris, 1947; rééd. Phébus, 2009
  • Le Gaffeur, Buchet-Chastel, Paris, 1953; rééd. Phébus, 2001; rééd. L'échappée, 2016

Autres publications

  • Journal de guerre, Éditions de la Maison Française, New York, 1943
  • « Deux nouvelles de Jean Malaquais », in Les Œuvres nouvelles 2, Éditions de la Maison Française, New York, 1943.
  • Coups de barre, recueil de nouvelles, Éditions de la Maison Française, New York, 1944. Édition en français : Paris : Le Cherche midi, 2008, 290 p. (ISBN 978-2-7491-1162-9)
  • Søren Kierkegaard : Foi et Paradoxe, 10/18, UGE, Paris, 1971.
  • « Le Nommé Louis Aragon ou le patriote professionnel », « Les Égaux », supplément à Masses, , no 7. Réédition, Éditions Syllepse, collection « Les Archipels du surréalisme », .
  • Correspondance (1935-1950) d'André Gide et Jean Malaquais, éditions Phébus, Paris, 2000 (ISBN 978-2859406103 et 9782859404635).
  • Correspondance 1949-1986 de Norman Mailer et Jean Malaquais, traduction française de Hélène Ancel, Paris : Le Cherche midi, 2008, 284 p. (ISBN 978-2-7491-1127-8)
  • La Courte paille, pièce en 4 actes, éditions Art et Comédie, collection Côté Scène, 1999.

Traductions

Notes et références

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Geneviève Nakach, Malaquais rebelle, Paris, Cherche midi, coll. « Documents », , 382 p.
    • Alain Leduc, Roger Vailland (1907-1965) : un homme encombrant, Paris, Harmattan, coll. « Socio-anthropologie », , 230 p. (ISBN 978-2-296-06511-6, lire en ligne), p. 107 et 108
    • Michel Olivier, Histoire de la gauche communiste de France, Paris, Éditions du CCI,
    • Michel Roger, L'enfer continue : de la guerre de 1940 à la guerre froide, la Gauche communiste de France (1942-1953), Éditions Ni patrie, ni frontières, , 331 p.
    • José Luis Arráez, « Camarade,... Mon très cher Maître,... Mon doux ami... étude sur la correspondance André Gide-Jean Malaquais », L'ull crític, nº 7, 2002 (Literatura epistolar : correspondències (s. XIX-XX), pp. 243-258.

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