Jean Macé

Jean François Macé, né le à Paris et mort le à Monthiers (Aisne), est un pédagogue, enseignant, journaliste et homme politique français. Issu d'un milieu ouvrier, franc-maçon, il est l'un des fondateurs de la Ligue de l'enseignement.

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Biographie

Fils d’une famille d'ouvriers (son père est conducteur de voitures de roulage), Jean Macé poursuit une excellente scolarité au collège Stanislas de Paris. Très tôt, il travaille entre autres pour le journal La République. Contraint à quitter Paris après le coup d'État du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte, il trouve refuge en AlsaceBeblenheim, Haut-Rhin), où il applique sa conception de la pédagogie dans une école de jeunes filles. Enseignant, il a l’idée d’écrire pour les enfants des ouvrages de vulgarisation scientifique, comme L’Histoire d’une bouchée de pain, lettres à une petite fille sur nos organes et nos fonctions, publié en 1861 et qui connaît un grand succès. Il écrit aussi des articles dans L'Économiste français, hebdomadaire économique fondé en 1862 par Jules Duval (1813-1870).

Il œuvre pour l’instruction des masses en fondant le Magasin d'éducation et de récréation en 1864 avec l'éditeur Pierre-Jules Hetzel, puis en créant la Ligue de l'enseignement en 1866, qui se bat pour l’instauration d’une école gratuite, obligatoire et laïque. C'est à cette époque qu'il se lie d'amitié avec l'officier Louis-Nathaniel Rossel (futur délégué à la guerre de la Commune de Paris), partisan de l'éducation des classes ouvrières, puis Maurice Berteaux, député de Seine-et-Oise.

Tablier brodé et cordon de maître franc-maçon de Jean Macé.

Il est élu sénateur inamovible en 1883.

Jean Macé est initié en franc-maçonnerie au sein de la loge la Parfaite harmonie[1],[2]. Il fut actif aux loges de Mulhouse et de la Fidélité de Colmar et membre des Frères réunis à Strasbourg[3]. À la suite de la défaite de 1870, il influença le Grand Orient de France dans un sens patriote et chauvin[4].

Il est d'abord enterré à Monthiers (où il est mort et où demeure un cénotaphe rénové en 2005) avant que ses cendres ne soient transférées à Beblenheim[5] le .

Œuvres et publications

  • Premier, deuxième, troisième et quatrième discours d'un vrai républicain [signé Jean Macé, garde national du 11e arrondissement], impr. de Claye et Taillefer (Paris), 1848, lire en ligne sur Gallica.
  • L'arithmétique du grand papa : histoire de deux petits marchands de pomme (4e éd.), J. Hetzel (Paris), 18.., lire en ligne sur Gallica.
  • Histoire d'une bouchée de pain, ill. par Lorentz Froelich, J. Hetzel (Paris), 18.., lire en ligne sur Gallica.
  • Contes du Petit-Château, J. Hetzel (Paris), 1862, lire en ligne sur Gallica.
  • Le Fils de Giboyer, impr. de C. Decker (Colmar), 1863, lire en ligne sur Gallica.
  • Histoire d'une bibliothèque communale, impr. de C. Decker (Colmar), 1863,lire en ligne sur Gallica.
  • Conseils pour l'établissement des bibliothèques communales, Hetzel (Paris), 1864, lire en ligne sur Gallica.
  • Le Génie et la petite ville, [conte pour les grands enfants], Hetzel (Paris), 1868, lire en ligne sur Gallica.
  • La grammaire de mademoiselle Lili, [vignettes par Lorentz Froelich (1820-1908), gravure par Charles-Émile Matthis (1838-1893)], J. Hetzel (Paris), 1878, lire en ligne sur Gallica.
  • L'avènement du suffrage universel, A. Cinqualbre (Paris), 1879, lire en ligne sur Gallica.

Distinctions et hommages

Buste de Jean Macé, photographie de presse (négatif sur verre), Agence Roll, 1912.

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le [6].

En 1869, Jules Verne, auteur contemporain également édité chez Hetzel, met l'ouvrage de Jean Macé intitulé Les Serviteurs de l'estomac entre les mains du Pr Arronax dans Vingt Mille Lieues sous les mers[7].

Un monument à Jean Macé[8], réalisé par André Massoulle, fut inauguré le sur la place Armand-Carrel dans le 19e arrondissement de Paris[9]. Les éléments de bronze ont été fondus sous l'Occupation. Le piédestal du monument est resté en place pendant un certain temps, puis a été remplacé en 1961 par une borne de granit comportant un médaillon de bronze réalisé par Albert David.

La place Jean-Macé lui est dédiée à Lyon ; la mairie du 7e arrondissement et un marché s'y trouvent. Une gare et un arrêt de métro portent le même nom.

La place Jean-Macé lui est également dédiée à Cocheren en Moselle, ainsi qu'un collège et le gymnase municipal.

En 2015, Jean Macé est le vingt-et-unième personnage le plus célébré au fronton des 67 000 établissements d'enseignement français : pas moins de 235 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom, derrière Saint Joseph (880), Jules Ferry (642), Notre-Dame (546), Jacques Prévert (472) et Jean Moulin (434)[10].

En 2016, à l'occasion des 150 ans de la Ligue de l'enseignement, l'exposition « Jean Macé, le livre et les bibliothèques » se tient à l'Hôtel du département du Bas-Rhin[11].

Notes et références

Notes

  1. Réalisée sur papier albuminé, d'après négatif sur verre, format 8,5 x 5,8 cmExtrait de Album de référence de l'Atelier Nadar, vers 1900, vol. 2, lire en ligne sur Gallica.

Références

  1. Jean Bossu, « Jean Macé ».
  2. « Jean Macé, un franc-maçon », Texte intégral en ligne.
  3. Les frères réunis à Strasbourg au 19e siècle, Strasbourg, 2011 (ISBN 2915626855).
  4. François Caron, La France des patriotes, p. 263.
  5. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche midi, , 385 p. (ISBN 9782749121697, lire en ligne), p. 14.
  6. Jean François Macé dans la base de données Léonore.
  7. Vingt Mille Lieues sous les mers, éditions Hachette 1977, p. 159.
  8. Photo de la statue de Jean Macé dans le site Paris 1900. L'art nouveau.
  9. Détails dans le site personnel Yannick Deshogues.com : Un siècle d'hommages.
  10. « De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en France », sur lemonde.fr, (consulté en ).
  11. « Jean Macé, le livre et les bibliothèques : 150 ans de lecture populaire », sur laligue67.org (consulté le )

Bibliographie

  • Arthur Dessoye, Jean Macé et la fondation de la Ligue pour l'enseignement, Marpon et Flammarion (Paris) , [1883], texte intégral.
  • « Portrait et biographie de Jean Macé », édité par la Ligue de l'enseignement, Librairie de la France scolaire, 1895, texte intégral.
  • Arthur Dessoye, « Jean Macé », dans : Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire par Ferdinand Buisson, Hachette (Paris), 1911, Texte intégral en ligne, disponible dans le site de l'Institut français de l'Éducation.
  • Gabriel Compayré, Jean Macé et l'instruction obligatoire, P. Delaplane, Paris, 1903 ?, 104 p.
  • Prosper Alfaric, Jean Macé, fondateur de la ligue française de l'enseignement, Le Cercle parisien, Paris, 1955, 128 p.
  • André Lefebvre, « Jean Macé », [communication du ], Texte intégral.
  • Huguette Gilg, Marlène Laengy, Marie-Louise Jost et al., Un village, un homme, une idée, Jean Macé, Mairie de Beblenheim, 2003, 25 p. (éd. en complément de l'exposition consacrée à l'œuvre de Jean Macé à l'occasion des Journées du patrimoine, 20 et , Beblenheim)
  • Édouard Petit, Jean Macé : sa vie, son œuvre, A. Quillet, s.d., 531 p.
  • Roland Remer, Jean Macé et les origines messines de la Ligue de l'enseignement, Éd. Serpenoise, Metz, 2004, 213 p., (ISBN 2-87692-589-3).
  • Jean Michel Ducomte, Jean Macé, militant de l'éducation populaire, Privat, Toulouse, 2015, 288 p., (ISBN 270898411X).
  • Alain Froidefond, " Jean Macé, professeur de République " , l'Harmattan, Paris, 2016, 297 p., (ISBN 978-2-343-08352-0).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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