Jacques Bouvet

Jacques Bouvet est un industriel et dirigeant d'entreprise français.

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Polytechnicien, ingénieur du corps des Mines, d'abord sidérurgiste (années 1970-85), directeur général d'USINOR, puis Président d'Usinor-Aciers, il a été amené à prendre la direction d'entreprises dans des contextes de mutations, technologiques, industrielles, économiques, environnementales.

Nommé Président de l'AFME, Agence Française pour la Maîtrise de l'Énergie (1986), il la pilotera jusqu'à la naissance de l'ADEME. Il est ensuite créateur et président du premier éco-organisme français, Éco-Emballages (devenu depuis CITEO).

Ensuite président du groupe Charbonnages de France, il conduira la fin des activités charbonnières/ minières en France, en même temps que l'autonomisation des activités électriques économiquement rentables, ultérieurement cédées.

Il est également président du Port de Dunkerque, puis président de KSB France, président du GEP (Groupement des Entreprises Parapétrolières), président du Centre technique des industries mécaniques.

Administrateur, puis Président d'AINF, il en organise au début des années 2000, la transformation en une association de soutien à la prévention des risques professionnels.

Il est président du Cercle Entreprises et Santé, qu'il a cofondé en 2006, et cofondateur fin 2018 de l'Observatoire de l'Éthique des Pratiques.

Biographie

Carrière

Jacques Bouvet a fait ses études au lycée Condorcet à Paris, à l'École Polytechnique et à l'École des Mines de Paris, dont il est sorti comme Ingénieur au corps des Mines.

Il a commencé sa carrière professionnelle en Allemagne dans une mine de charbon du bassin d'Aix-la-Chapelle, puis en Algérie où il a participé au développement et à la desserte algérienne du gaz d'Hassi RMel.

De retour en France, comme chargé de mission au Ministère de l'Industrie auprès du Directeur des Mines, il a travaillé aux premiers plans d'adaptation de la production charbonnière avec une interprétation élargie des règles du traité européen Charbon-Acier, interprétation devenue indispensable pour accompagner par des subventions d'État, en France comme en Europe, la récession de gisements géologiquement trop complexes pour être encore productifs dans une compétition internationale. Au même moment, l'importation du charbon des mines mondiales géologiquement plus favorables, donc plus aisément exploitables, profitait de transports maritimes en pleine évolution.

Jacques Bouvet poursuit sa carrière pendant 20 ans dans l'industrie sidérurgique au sein du groupe USINOR, comme directeur général d'Usinor, puis comme président d'Usinor-Aciers. Les défis sont alors ceux de grandes mutations technologiques : sidérurgie sur l'eau avec les nouveaux sites maritimes de Dunkerque et de Fos, révolution technique de la coulée continue de l'acier, avènement des mini-usines sidérurgiques. Mondialement, le modèle en avance à l'époque est celui du Japon et ses grandes usines portuaires, dont il analyse l'efficience.

L'industrie sidérurgique connaît alors des avancées considérables de technologies et de productivité, avancées qui vont se télescoper avec une récession mondiale de la demande d'acier. Cette difficile conjonction rend les équilibres de gestion périlleux, et va conduire la sidérurgie européenne à vivre pendant dix ans dans un contingentement piloté par la Commission Européenne,

La situation étant clairement celle d'une crise européenne, structurelle, et aussi sociale, une politique de subventions nationales va devoir supporter l'étalement d'ajustements d'effectifs devenus incontournables. Le Groupe Usinor est ainsi nationalisé en 1981. Il va s'agir alors de piloter les entreprises du groupe vers une sortie de crise, en retour à la compétitivité internationale, avec des outils technologiques renouvelés, et des structures commercialement adaptées à la concurrence mondiale.

En 1986, Jacques Bouvet est appelé à la Présidence de l'Agence Française pour la Maîtrise de l'Énergie (AFME)  ; l'agence fait face à des défis externes et internes importants. Il faut recentrer l'Agence sur ses missions essentielles et anticiper le tournant que va créer la perception scientifique de l'effet de serre, perception naissante puis s'imposant comme une donnée écologique majeure de la maîtrise de l'énergie ; il prépare l'agence à ses nouvelles missions qui vont donner naissance à l'ADEME. En , il lance EnR (European Energy Network), le club des Agences Européennes pour l'environnement et la maîtrise de l'énergie. (autour d'une charte européenne, ‘'10 pays européens s'unissent pour un objectif planétaire")

Fin 1991 et en 1992, dans le cadre des nouvelles prescriptions européennes pour le traitement des déchets ménagers et de leur déclinaison dans l'appareil législatif français (décrets Lalonde du ) ), il mène la mission de préfiguration, puis fonde avec les industriels de la grande consommation la structure Éco-Emballages, première structure française qui concrétise la responsabilité étendue des entreprises en matière environnementale. « le , les statuts d'Éco-emballages, société anonyme a but non lucratif sont déposés. Une entreprise 100% privée, et 100% dédiée à l'intérêt général, est née » Il démarrera et présidera durant trois ans cette structure qui soutient contractuellement l'effort de collecte, traitement et de recyclage des emballages.

Fin 1993, Jacques Bouvet devient Président du Groupe Charbonnages de France. Pendant quatre ans, avec une tutelle d'Etat aux pulsions contradictoires, il va répondre à une double mission dans la conduite du groupe  :

  • d'une part la mission de gérer au mieux, (social vs économie) le coûteux programme de fermeture de tous les sites charbonniers français, dans la sécurité, et selon l'échelonnement permis par les politiques sociales nationales.
  • d'autre part, comme tout groupe industriel, la mission de renforcement de la compétitivité pour le noyau des activités industrielles du groupe qui demeurent bien concurrentielles : en particulier ses centrales électriques, qu'il autonomise et filialise pour constituer le second pôle producteur d'électricité de France, et aussi la production décentralisée d'électricité (bagasse de canne à sucre à La Réunion).

De 1997 à 1999, il est Président du Port Autonome de Dunkerque. Le défi est de renforcer l'attractivité du port en développant les trafics de conteneurs et de pondéreux, avec l'ouverture du port Ouest et le regroupement de moyens jusqu'ici divisés entre les opérateurs grutiers du port et les manutentionnaires employeurs des dockers.

De 1997 à 2004, il est appelé au Conseil de Surveillance du groupe allemand KSB.AG et à la présidence de sa filiale française (ex Pompes Guinard).

En 2000, Jacques Bouvet est élu à la présidence du CETIM, le Centre Technique des Industries Mécaniques : l'objectif, face à la mondialisation, est d'en renforcer les capacités d'innovation sur les sites français, et le rayonnement international.

Parallèlement, il est élu en 1999 Président du GEP (Groupement des Entreprises Parapétrolières, aujourd'hui EVOLEN) ; le contexte est plus encore qu'ailleurs celui d'une vision mondiale, et il s'agit de faire rayonner les efforts de R & D et d'innovation des entreprises françaises de la filière, et de soutenir et pérenniser la dynamique à l'export des fournisseurs d'équipements et de services à l'industrie des hydrocarbures

Administrateur puis Président de l'Association Interprofessionnelle de France pour la Santé et Sécurité au Travail (AINF), Jacques Bouvet, dans les années 2000, organise la cession des activités marchandes d'inspection-contrôle d'AINF au groupe Socotec, et recentre la structure sur ses activités associatives de prévention des risques professionnelles et de promotion de la Santé-Sécurité au Travail par l'appui à la recherche, à l'enseignement et aux initiatives locales auprès des PME.

Pour contribuer à la compréhension franco-allemande, aussi sur un plan culturel, Jacques Bouvet a également été administrateur, puis président (1994-2006) de la SAIHA, Société des Amis de l'Institut Historique Allemand à Paris.

Jacques Bouvet est Président d'honneur d'Eco-Emballages, du Port de Dunkerque, du CETIM, du GEP, et d'AINF.

Aujourd'hui, il est Président du Cercle Entreprises et Santé, qu'il a co-fondé en 2006, association sans but lucratif autour de l'évolution et l'avenir de la relation au travail et des impacts réciproques santé-travail. Il est également co-fondateur fin 2018 de l'Observatoire de l'Éthique des Pratiques.

Distinctions

Notes et références

    Annexes

    Bibliographie

    • 1976 : Les Mini-usines sidérurgiques - Annales des Mines
    • 1987 : Pour une offre de qualité . Pétrole Information,
    • 1988 : L'AFME vivra, mais elle doit se battre - Bâtiment Énergie, (entretien)
    • 1988 : Les trois priorités de l'AFME - Énergie plus, (entretien)
    • 1988 : Énergie Changement - Revue de l'Énergie
    • 1988 : L'Europe et l'Énergie (comité de la Conférence Mondiale de l'Énergie)
    • 1988 : Mobiliser l'intelligence des énergies - Revue de l'Énergie,
    • 1989 : Forum - World Energy Conference 14th congres. Énergie et Information
    • 1990 : Comparer les coûts énergétiques - La Gazette,
    • 1990 : Une grande plate forme d'informations et d'échanges . Énergie plus
    • 1995 : "Coal Energy and environmental protection"
    • 1998 : "L'atmosphère, bien intouchable et matière première"

    Liens externes

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