Jacques-Antoine Bernard

Jacques Alexandre Antoine Bernard, dit Jacques-Antoine Bernard, né le à Paris et mort le dans la même ville, est une personnalité française, connu comme ancien directeur des éditions Mercure de France sous le nom de Jacques Bernard, et comme cinquième prétendant au trône d'Araucanie et de Patagonie sous le nom d'Antoine III, succédant à sa mère Laure-Thérèse Cros (Laure-Thérèse Ire).

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Biographie

Famille

Laure-Thérèse Cros (1856-1916), sa mère.

Jacques Alexandre Antoine Bernard est né le au 4 avenue de Clichy dans le 18e arrondissement de Paris[1]. Il est le fils de l'homme de lettres Louis Marie Bernard (1853-1907), issu d'une famille de banquiers, et de Laure-Thérèse Cros (1856-1916), quatrième prétendante au trône d'Araucanie et de Patagonie sous le nom de Laure-Thérèse Ire, elle-même fille d'Antoine-Hippolyte Cros (1833-1903) (troisième prétendant au trône d'Araucanie et de Patagonie sous le nom d'Antoine II), nièce du poète et inventeur Charles Cros (1842-1888) et du peintre et verrier Henry Cros (1840-1907), et cousine germaine du poète Guy-Charles Cros (1879-1956).

Il a deux frères : Étienne Bernard (1878-1936) et André Edmond Gabriel Bernard (1883-1942).

Vie privée

Marié trois fois, Jacques-Antoine Bernard a trois enfants, un par union :

Directeur du Mercure France et indignité nationale

Entré en 1906 aux éditions du Mercure de France, il en devient administrateur en 1935, à la mort d'Alfred Valette (1858-1935)[2].

Devenu directeur le , il tente d'évincer son prédécesseur Georges Duhamel (1884-1966), alors principal actionnaire.

Pour relancer la parution de la revue, il se tourne tout d'abord sans succès vers la collaboration[3], publie des auteurs antisémites comme Jean Jacoby, Léon de Poncins ou Christian de Carbon et rouvre la maison d'édition en août 1941. Devant les menaces, dès 1943, des journaux clandestins de la Résistance de faire lancer des enquêtes pour « établir les responsabilités de chacun et […] aider à l'action de la justice », il est écarté en septembre 1944[4]. Il est jugé le pour intelligence avec l'ennemi, et condamné à cinq ans de prison, à la confiscation de ses biens et à l'indignité nationale[3].

Prétendant au trône d'Araucanie et de Patagonie

En 1903, sa mère Laure-Thérèse Cros est désignée reine d'Araucanie et de Patagonie, succédant à son père Antoine-Hippolyte Cros. En 1916, au décès de celle-ci, Jacques-Antoine Bernard succède à son tour à sa mère, sous le nom d'Antoine III (en espagnol : Antonio III)[5].

Jacques-Antoine Bernard, qui ne se veut ni roi ni prince[6], se consacre moins à ses fonctions de monarque d'Araucanie et de Patagonie qu'à celles de directeur du Mercure de France et, comme sous sa mère Laure-Thérèse Cros, une sorte de régence est exercée par le Conseil des ordres royaux du Royaume d'Araucanie et de Patagonie[7].

Les prétendants au trône d'Araucanie et de Patagonie sont qualifiés de monarques et souverains de fantaisie[8],[9], [10],[11],[12] « n'ayant que des prétentions fantaisistes sur un royaume sans existence légale et ne jouissant d'aucune reconnaissance internationale. »[13].

Décès

Jacques-Antoine Bernard meurt le dans sa résidence parisienne du 14e arrondissement[1], âgé de 72 ans.

Succession

Philippe Boiry (1927-2014), successeur de Jacques-Antoine Bernard sous le nom de Philippe Ier.

Après la mort de Jacques-Antoine Bernard, le journaliste Philippe Boiry (1927-2014) se proclame nouveau prétendant au trône du Royaume d'Araucanie et de Patagonie, sous le nom de Philippe Ier, en invoquant une renonciation en sa faveur faite le par Jacques-Antoine Bernard. Cependant ses détracteurs considèrent sa démonstration comme « acrobatique », et nient que le royaume ait eu une quelconque activité après la mort d'Antoine-Hippolyte Cros dit Antoine II en 1903[14]. Par ailleurs, Les deux hommes n'ont pas de lien de parenté.

Selon l'écrivain Jean Raspail, cette abdication de la part de Jacques-Antoine Bernard n'est pas reconnue par les descendants d'Antoine-Hippolyte Cros[6].

Généalogie

Références

  1. Archives de Paris 18e, acte de naissance no 1451, année 1880 (avec mention marginale de décès)
  2. Digraphe, Volumes 73 à 78, Flammarion, (lire en ligne)
  3. « Chronologie Robert Denoël 1945 », sur thyssens.co (consulté le )
  4. Elisabeth Parinet, « L'édition sous haute surveillance durant l'Occupation », sur bnf.fr (consulté le )
  5. Bruno Fuligni, Politica Hermetica : Le souverain caché, t. 14, L'âge d'homme, (lire en ligne), p. 150.
  6. Jean Raspail, Adiós, Tierra del Fuego, Editions Albin Michel, , p. 353.
  7. Bruno Fuligni, L'Etat c'est moi : histoire des monarchies privées, principautés de fantaisie et autres républiques pirates, Editions de Paris, (lire en ligne), p. 104.
  8. Bruno Fuligni, Politica Hermetica Les langues secrètes, t. 13, L'Age d'homme, (lire en ligne), p. 135.
  9. Journal du droit international privé et de la jurisprudence comparée, (lire en ligne), p. 910.
  10. Henry Montaigu, Histoire secrète de l'Aquitaine, A. Michel, (lire en ligne), p. 255.
  11. Camille Lavoix,, Argentine : Le tango des ambitions, Nevicata, (lire en ligne).
  12. Bulletin de la Société de géographie de Lille, (lire en ligne), p. 150.
  13. Intermédiaire des chercheurs et curieux, (lire en ligne), p. 51.
  14. Bruno Fulligni, Politica Hermetica : Le souverain caché, Lausanne, L'âge d'homme, (lire en ligne), p. 150.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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