Jacob Epstein

Sir Jacob Epstein () est un sculpteur américain qui a surtout travaillé en Angleterre. Il fut un pionnier de la sculpture moderne, dont les œuvres souvent controversées repoussaient les limites de ce que l'art pouvait montrer.

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Biographie

Jacob Epstein photographié par George Charles Beresford (1924).

Jacob Epstein était le fils d'une famille de réfugiés juifs de Pologne à New York, fuyant la misère et les persécutions[1]. Attiré par la sculpture, il entre dans une fonderie de New York et suit, le soir, des cours de modelage. En 1902, il décide de se rendre à Paris pour étudier à l'Académie Julian et à l'École des beaux-arts. Durant son séjour, il s'intéresse de près aux sculptures du Louvre qui l'influenceront. Il quitte ensuite Paris pour Londres en 1905, où une visite au British Museum le persuade de s'installer.

En 1921, il rencontre Kathleen Garman avec qui il passera le reste de sa vie et aura trois enfants.

Travaillant surtout en solitaire, à l'exception d'un bref passage dans le groupe des vorticistes, ainsi que membre de The London Group, Epstein recevra diverses commandes, souvent controversées, jusqu'à la fin de sa vie. En 1954, il est décoré de l'ordre de l'Empire britannique.

Il meurt à Londres le .

Il est le beau-père de Lucian Freud (1922-2011).

Carrière

La victoire de saint Michel sur le diable.

En 1908, il reçoit sa première commande : une série de dix-huit statues pour la façade de l'édifice Charles Holden de la British Medical Association, provoque un scandale en raison de la nudité des sujets et de leur représentation non conventionnelle, notamment empruntée à la sculpture de l'Inde. Bien qu'inspirés des poèmes de Walt Whitman, ces personnages, exécutés en quatorze mois, attirent à leur auteur une hostilité qui sera constante tout au long de sa carrière. Les statues survécurent à une violente campagne de dénigration, mais elles furent néanmoins gravement endommagées vingt ans plus tard.

La sculpture qu'il réalise en 1911 pour la tombe d'Oscar Wilde au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, déclenche la polémique en raison de l'exhibition, jugée indécente, de parties génitales sur l'ange qui surplombe le caveau. Epstein reçoit toutefois les encouragements de Brancusi à poursuivre sa démarche. Epstein favorise la pratique qui consiste à sculpter directement la matière au lieu d'exécuter une copie d'un modèle en argile. Selon le grain et la forme de la pierre, le sculpteur adapte la forme finale, dans le respect de la nature de son matériau.

The Rock Drill dans sa forme originale.

Sa sculpture The Rock Drill de 1913, conservée à la Tate Gallery[note 1], de Londres, est une de ses œuvres les plus connues. Elle avait été conçue à l'origine comme un personnage déshumanisé, aux formes simplifiées, reflétant le pessimisme sur l'avenir de l'humanité et surmontant un véritable marteau-piqueur. Epstein choisira par la suite de ne conserver que la partie supérieure. Il délaisse bientôt le côté abstrait de ses figures pour adopter une approche plus réaliste. Ses portraits et ses thèmes religieux lui vaudront cependant des critiques acerbes de laideur, de déformation et d'irrespect des personnages religieux. Il rétorquera que la beauté est partout et que l'important est de favoriser l'émotion.

Principales œuvres

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le War Artists Advisory Committee (en) le charge de créer un buste du Premier ministre britannique Winston Churchill. Entre une dizaine et une quinzaine de modèles sont fondus. L'un d'eux est offert au président américain Lyndon B. Johnson en 1965. En 2001, le Premier ministre britannique Tony Blair offre un exemplaire au président George W. Bush, qui l'installe dans le Bureau ovale. Le successeur de Bush, Barack Obama, le déplace dans la salle des Traités de la Maison-Blanche. En 2017, Donald Trump le réinstalle dans le bureau présidentiel, mais son successeur Joe Biden le retire en 2021[1].

Notes et références

Notes

  1. On trouve également une copie en bronze, coulée en 1962, au Museum of Modern Art de New York.

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Epstein, Jacob : Let there be sculpture: an autobiography, Michael Joseph, Londres, 1940.
  • Buckle, Richard : Jacob Epstein: sculptor, Faber, Londres, 1963.
  • Gardner, Stephen : Jacob Epstein: Artist Against the Establishment, Joseph, Londres, 1992.
  • Cork, Richard : Jacob Epstein, Tate Gallery Publishing, Londres, 1999.
  • Rose, June : Demons and Angels: A Life of Jacob Epstein, Carroll & Graf, New York, 2002.
  • Gilboa, Raquel ...And There Was Sculpture; Jacob Epstein's Formative Years (1880-1930), London, 2009.
  • Gilboa Raquel, ...Unto heaven will I ascend; Jacob Epstein's Inspired Years (1930–1959), London, 2013
  • Gilboa, Raquel, Epstein and 'Adam' Revisited, The British Art Journal, Hiver 2004, p. 73-79.
  • Gilboa, Raquel, Jacob Epstein's model Meum: Unpublished drawings, The Burlington Magazine, CXVII, 837-380.

Liens externes

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