JT-60

Le JT-60 (JAERI - Japan Atomic Energy Research Institute - Tokamak 60) est un tokamak installé au Japon depuis 1985, à l'Institut de la Fusion de Naka, ville de la préfecture d'Ibaraki située au nord de l’aéroport international de Narita.

JT-60
Administration
Pays Japon
Préfecture Ibaraki
Ville Naka
Opérateur Institut de recherche de l'énergie atomique japonaise
Spécifications techniques
Type Tokamak
Rayon majeur 3.4 m
Rayon mineur 1 m
Volume de plasma 90 m³
Champ magnétique 4 T
Puissance de chauffage 15 MW
Temps de confinement 28.6 s
Courant dans le plasma 3 MA
Température du plasma 520 MK
Histoire
Date de mise en service 1985 - 2010
Divers
Site web www-jt60.naka.jaea.go.jp/english/index-e.html

Cette machine est pour l'essentiel contenue dans un cube de 16 mètres d'arête. Le tore dans lequel le plasma est chauffé a un diamètre minimal de 1 mètre et s'étend sur 2,4 mètres. Il contient 90 m³ de plasma soumis à un champ magnétique de 4 teslas fourni par des bobines supraconductrices. Ce réacteur est équivalent au JET européen.

Résultats obtenus

Le JT 60 a permis la réalisation d'avancées significatives sur la voie de la fusion : un chauffage record des ions (520 millions de degrés) mais surtout un rendement de la réaction supérieur à 1 (1,05 dès 1996, soit 5 % d’énergie produite en plus de celle consommée par le fonctionnement du réacteur, valeur portée à 1,25 en 1998 pendant 1/100 de seconde).

Le , l'Agence japonaise de l'énergie atomique a annoncé que le JT-60 a réussi à maintenir un plasma pendant une durée record de 28,6 secondes.

Ce réacteur est le premier à avoir atteint le “break-even”, point au-delà duquel l'énergie produite par fusion est supérieure à l'énergie consommée par le réacteur.

Recherches

Les recherches actuelles au JT60 s’orientent vers une amélioration du rendement des opérations de fusion et, à la suite de la localisation d’ITER à Cadarache, le JT60 devrait recevoir des fonds afin d'être fortement modernisé et amélioré.

Son successeur supraconducteur, plus grand, est le JT60SA construit sur le site de Naka . La construction s’est achevée le 30 mars 2020, il aura fallu 15 années d'efforts pour finaliser ce tokamak.  Le JT60SA a été conduit en partenariats entre l'Europe et le Japon, il est le plus grand tokamak au monde avant la mise en fonction d'Iter.

JT-60U (Mise à Jour)

Au cours des expériences sur plasma au deutérium (combustible D – D) en 1998, des conditions de plasma ont été atteintes qui auraient atteint le seuil de rentabilité - le point où la puissance produite par les réactions de fusion est égale à la puissance fournie pour faire fonctionner la machine - si le combustible D – D ont été remplacés par un mélange 1: 1 de deutérium et de tritium (combustible D – T). JT-60 n'a pas les installations nécessaires pour manipuler le tritium; seul le tokamak JET au Royaume-Uni dispose de telles installations à partir de 2018. Dans la terminologie de la fusion nucléaire, le JT-60 a atteint des conditions qui, en D – T, auraient fourni un facteur de gain d'énergie de fusion (le rapport de la puissance de fusion à la puissance d'entrée) Q = 1,25[1],[2]. Une réaction de fusion nucléaire autonome nécessiterait une valeur de Q supérieure à 5[3].

En 2005, des tuiles en acier ferritique (ferromagnétisme) ont été installées dans l'enceinte à vide pour corriger la structure du champ magnétique et donc réduire la perte d'ions rapides[4],[5]. Le 9 mai 2006, la JAEA a annoncé que le JT-60 avait atteint une durée de plasma de 28,6 secondes[4]. Le JAEA a utilisé de nouvelles pièces dans le JT-60, ayant amélioré sa capacité à retenir le plasma dans son puissant champ magnétique toroïdal. Le futur objectif principal du JT-60 est de réaliser un fonctionnement en régime permanent à bêta élevé en utilisant de l'acier ferrique à radio-activation réduite dans un régime sans collision.

JT-60SA (Mise à Jour)

Il était prévu que le JT-60 soit démonté puis mis à niveau vers le modèle JT-60SA en ajoutant des bobines supraconductrices au niobium-titane d'ici 2010. Il est destiné à pouvoir fonctionner avec le même plasma de forme qu'ITER. Le solénoïde central utilisera du niobium-étain (en raison du champ magnétique plus élevé (9 Tesla)).

La construction du tokamak JT-60SA a officiellement commencé en 2013 et s'est achevée au printemps 2020[6]. En mars 2021, il a créé un champ toroïdal tel qu'attendu, avec un courant de 25,7 kA[7].

Références

  1. (en) Clery, Daniel., A piece of the sun : the quest for fusion energy (ISBN 978-1-4683-1041-2 et 1-4683-1041-0, OCLC 1128270426, lire en ligne)
  2. (en) THE JT-60 TEAM, HIGH PERFORMANCE EXPERIMENTS IN JT-60U REVERSED SHEAR DISCHARGES, 8 p. (lire en ligne)
  3. (en) « NSTX Research Program Five Year Plan for 2009-2013 » [PDF], sur https://nstx-u.pppl.gov (consulté le )
  4. « News Release - Japan Atomic Energy Agency », sur www.jaea.go.jp (consulté le )
  5. (en) « Long sustainment of high-confinement, high-pressure plasma in the JT-60 tokamak » [JPG], sur https://www.jaea.go.jp/english/news/p06052303/all.jpg (consulté le )
  6. « JT-60SA: World's largest superconducting tokamak completed! », National Institutes for Quantum and Radiological Science and Technology,
  7. (en-GB) « 02.03.2021 – JT-60SA successfully reaches its full design toroidal field – JT-60SA » (consulté le )

Liens externes

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