Izieux

Izieux est un quartier de la commune de Saint-Chamond, dans la vallée du Gier.

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Izieu.

Izieux
Administration
Pays France
Ville Saint-Chamond
Canton Saint-Chamond
Démographie
Population 10 029 hab. (1962)
Densité 619 hab./km2
Fonctions urbaines quartier de Saint-Chamond
Géographie
Altitude Min. 380 m
Max. 1 000 m
Superficie 1 620 ha = 16,2 km2
Transport
Gare Saint-Chamond

    C'est une ancienne commune de la Loire. Le , Saint-Chamond, Saint-Martin-en-Coailleux, Saint-Julien-en-Jarez, et Izieux ont fusionné pour former le « grand » Saint-Chamond.

    Toponymie

    Selon l'instituteur Jean Lapourré, historien de la ville d'Izieux, l'origine du nom Izieux provient de la divinité Isis, l'une de celles adoptées par les Romains, notamment par la garnison installée dans la région pour édifier la canalisation gigantesque des eaux du Gier vers Lyon[1].

    Géographie

    Cadastre napoléonien, Izieux, 1812.

    Localisation

    Izieux est situé au pied et au nord du Mont Pilat. Sa forme est grosso modo celle d'un triangle dont la pointe est au sud. Sa superficie est de 1 629 ha (soit 16,2 km2)[1]. Le territoire était borné par les communes de Saint-Julien-en-Jarez et Saint-Chamond au nord, par celle de Saint-Jean-Bonnefonds à l'ouest, par celles de La Valla-en-Gier et Saint-Martin-en-Coailleux à l'est.

    Hydrographie

    Izieux est traversé par la rivière Janon (affluent du Gier) dans le sens sud-ouest/nord-est, par le ruisseau du Langonand (affluent du Gier) qui forme sa limite nord, et par le Gier dans le sens sud-nord sur sa partie orientale ; on compte quatre autres ruisseaux : le Ricolin, la Combe Noire et la Fontchoreyre[n 1] (affluents du Janon), et l'Arlos (affluent du Gier).

    Relief

    L'altitude est comprise entre 380 m et 1 000 m[1].

    Morphologie géo-urbaine

    Le territoire d'Izieux est constitué de croupes et de vallonnements plus ou moins soulignés. Plusieurs vallons entaillent l'espace de cette ancienne commune : ceux du Gier, du Janon, du Langonand, du Ricolin et de la Fontchoreyre[n 1].

    Habitat

    Extrait du cadastre napoléonien, Izieux, 1812.

    Le territoire de la commune a longtemps été caractérisé par une répartition diffuse de l'habitat et la dispersion de la population. Au XIXe siècle, on compte de nombreux quartiers et hameaux[2].

    Population agglomérée

    Lors du recensement de 1886, les quartiers agglomérés sont : le bourg, le Bief, Pré-Château, Moulin Dyon, Le Creux, La Martinière, Moulin-Combat, Plat d'Izieux, Champ du Geai, Arlos, La Basse Bruyère. Ils représentent 3 887 habitants sur 6 181, soit 63 %.

    Population éparse

    Lors du recensement de 1886, les hameaux et fermes extérieurs aux sites agglomérés sont près d'une trentaine : La Garenne, Bachat, Haute Bruyère, Laya, Grange Payre, Langonand, Paradis, Philippière, Varizelle, Pont Nantin, Sorlière, Bouchardière, pont d'Arlos, Grange Badet, Ricolin, Les Barraques, La Terrasse, Fouey, Ocharra, La Brocharie, La Bénéchère, La Chabure, Les Égaux, Le Viaure, La Chalabrière, La Gamotte, Bujarrêt, La Rivoire, Bonzieux. Ils représentent 2 294 habitants sur 6 181, soit 37 %.

    Histoire

    Antiquité

    Une présence sur le site est recensée dès l'Antiquité, avec la garnison romaine aménageant le réseau de captation d'eau et de siphons plombés partant d'Izieux pour approvisionner par l'aqueduc du Gier Colonia Copia Felix Munatia Lugdunum, l'antique ville de Lyon.

    L'existence d'un aqueduc du Janon (ou de Quatre-Aigues) a été discutée.

    Moyen Âge

    Peu de documents subsistent sur la période médiévale d'Izieux. En , l'archevêque de Lyon, l'ancien doyen de la cathédrale archiépiscopal, Jean de Talaru, organise une visite pastorale qui dure des mois. Parmi les 400 édifices inspectés, par lui directement ou par ses délégués, figure "Ysieu". Le compte rendu de mission affirme qu'il y existe un prieuré de femmes dépendant de l'abbaye de Saint-Pierre, de Lyon ; que le prieuré est délabré ; et que le curé se nomme Jean Chalmaterii[3].

    Du XVIe au XIXe siècle

    Histoire d'Izieux, Jean Lapourré, 1921.

    Avant la Révolution industrielle

    De la fin du Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle, Izieux connaît une importante activité artisanale et proto-industrielle avec, notamment, le moulinage des soies et la fabrique de rubans. L'origine du moulinage des soies dans la région est attribuée à l'Italien de Bologne, Gayotti, qui émigra au début du XVIe siècle à Lyon puis à La Valla et à Saint-Chamond en emportant un moulin à soie[4]. Daprès Jean Lapourré, qui publie en 1921 : "La croix de pierre que l'on voit au commencement de la rue de la République, au Creux, a été érigée en l'honneur de Gayotti et le blason de ses descendants y est sculpté"[1].

    D'après l'industriel, fabricant de lacets, Ennemond Richard (1806-1873) : "Le premier métier à basse-lisse[n 2] avait, dit-on, été envoyé de Lyon à Izieux par les dames de Saint-Pierre de Lyon qui possédaient le fief d'Izieux et nommaient le curé ; un menuisier se fit constructeur de pareils métiers, et les maîtres ribandiers[n 3]de Saint-Chamond conservèrent longtemps avec vénération un très ancien métier portant l'inscription de : Izieu 1515"[5].

    Au XVIIe siècle, la population s'occupe à l'agriculture : laboureurs, journaliers ; et déjà à l'industrie : tisserands, tixotiers (tisseurs)[n 4], cloutiers (on rencontre aussi le terme clostriers), forgeurs de lames d'épée[6].

    XIXe siècle

    Grand développement pendant la révolution industrielle. Izieux est toujours connu pour ses fabriques de rubans mais aussi de clouteries[7].

    Les teintureries appartenant alors à la famille Chavanne, furent à l'origine de la connotation de briseur de grève du nom jaune en raison de la couleur du soufre utilisé comme fixateur de pigments, imprégnant les vêtements des journaliers engagés pour pallier les mouvements sociaux des grévistes.

    Personnalités

    Politique

    Listes des maires[8]

    Ancienne mairie d'Izieux, 2014.
    • François Blachon : 1790)1792
    • Pierre Roussier : 1792-1795
    • Jean-Baptiste Perrochia de la Sorlière : 1795-1808
    • Jean François Henri Royer de la Bastie : 1800-1829.
    • Charles-François Richard : 1829-1831.
    • Claude Bertail : 1831-1838.
    • Antoine Michel[9]
    • Pierre Antoine Périer : 1848- 1859.
    • Constant Taponnier : 1860-1865, 1865-1870.
    • Henri Louis Philippe Castel : 1870- ; 1870-1887.
    • François Gillet fils : 1887-1892.
    • Barthélémy Roblin : 1892-1895.
    • Pétrus Vial : 1896-1900, 1900-1902.
    • Michel Darmancier : 1902-1904.
    • Pierre Joannon : 1904-1908, 1908-1912, 1912-1919, 1919-1925, 1925-1929, 1929-1935, 1935 (mai-août).
    • Albert Ravachol : 1935-1942
    • Alfred Laroche : 1942-1944.
    • Marcel Peillon : 1944-1945.
    • Roger Baudy : : 1945-1946.
    • Joseph Chirat : 1946-1947.
    • Vincent Goujon : 1947-1964.

    Démographie

    Évolution de la population
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 6701 6681 7981 9842 4442 1402 4312 6842 798
    1856 1861 1866 1872 1876 1886 1891 1896 1901
    3 5033 6574 3854 3605 1946 1816 1416 7857 647
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    7 3988 2839 66210 31510 0959 7279 3009 25810 029
    (Sources : Cassini[10])

    Patrimoine

    Patrimoine industriel

    À l'époque de la révolution industrielle, le textile et en particulier les soieries furent à l'origine de la construction de bâtiments industriels aujourd'hui classés : teinturerie, soie et forge d'Izieux. Certains de ces sites (dont « la pépinière d'entreprise » ou CAAI) ont pu se reconvertir, parfois difficilement.

    Patrimoine religieux

    • L'église Saint-André : construite en 1379, détruite pendant les guerres de religion par les protestants du baron des Adrets ; reconstruite en 1581 ; démolie en 1869 ; nouvel édifice bâti de 1864 à 1868[1],[11].

    Notes et références

    Notes

    1. On trouve aussi les appellations Réchoreyre ou Réchaurière
    2. Sur le métier à basse-lisse, la tapisserie (ou : lisse) est horizontale ; sur le métier à haute-lisse, la tapisserie est verticale.
    3. À cette époque, les rubans s'appelaient des ribans, et les négociants qui les faisaient fabriquer s'appelaient des maîtres ribandiers
    4. On était souvent laboureur et tixotier.

    Références

    1. Jean Lapourré, Histoire de la ville d'Izieux, depuis ses origines, 1921.
    2. Recensements numérisés, en ligne sur le site des archives départementales de la Loire.
    3. Bulletin de la Diana, n° 3, tome 26, 1937, p. 278.
    4. Isidore Hedde, Saint-Étienne ancien et moderne, 1841, p. 27.
    5. Ennemond Richard, Recherches historiques sur la ville de Saint-Chamond, 1846, réédité par les Amis du Vieux Saint-Chamond, 1986, p. 39-40.
    6. Professions apparaissant dans les registres paroissiaux.
    7. Dictionnaire usuel et scientifique de géographie, G. L. Domeny de Rienzi, Paris, 1841, p. 562.
    8. "Les anciens maires de la commune d'Izieux", Michel Renard
    9. Fabricant de lacets, il habitait Le Creux ; cf. recensement de 1841, p. 22. Mort en 1872.
    10. Population avant le recensement de 1962 : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Index : communes par ordre alphabétique », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    11. L'Écho d'Izieux. petite revue des familles, janvier 1907, archives municipales de Saint-Chamond.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Jean Lapourré, Histoire de la ville d'Izieux, depuis ses origines, 1921.

    Articles connexes

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