Ismidon de Sassenage

Ismidon (que l'on trouve sous les formes Ismido, Ysmido, Ismeo, Ismio, Hismion, notamment dans le Regeste dauphinois) est originaire de Sassenage, en Dauphiné[2]. Il appartient à une noble famille, très probablement à la famille dauphinoise de Sassenage[3]^,[4]. Il serait le fils, selon Nicolas Chorier (Histoire généalogique de la maison de Sassenage, 1669 p. 20) et repris par certains de ses successeurs dont Gustave de Rivoire de La Bâtie (1867)[5], d'Hector, seigneur de Sassenage, et de Cana[3]. Il serait ainsi le neveu d'Ismidon, prince de Royans[5].

Ismidon débute une carrière ecclésiastique à Valence, auprès d'un oncle, avant de devenir chanoine de Saint-Étienne, à Lyon[3]^,[4].

Il est élu évêque de Die par le Chapitre Notre-Dame, en 1097[4]. Cette nomination, selon Jules Chevalier, peut être mise au compte de l'archevêque de Lyon, Hugues, ancien évêque de Die[3]. Le pape Urbain II, dans une lettre à l'archevêque Hugues, approuve l'élection du nouvel évêque de Die[3]^,[6]. Hugues de Flavigny, dans sa Chronique, souligne cette proximité entre les deux prélats[3]. Ismidon l'accompagne d'ailleurs en Terre sainte[4].

Ismidon participe à trois conciles[3]^,[7] : Rome, en 1099[8], Poitiers, en 1100[9], et Anse, en 1100[10].

Lorsqu'il se rend à Rome, en 1099, il est l'agent de l'archevêque de Lyon et il a pour mission de défendre la primatie de Lyon sur les autres archevêchés[3]. Une lettre du pape Urbain II à l'archevêque Hugues confirme le rôle et surtout l'habileté d'Ismidon[3]^,[11]. Présent à Rome, il participe au concile d'avril, comme légat de l'archevêque de Lyon[3]^,[8].

Le pape Pascal II, au cours de la période suivante (1099/1118), confirme les droits de l'archevêque de Vienne sur les sièges suffragants de la région, notamment Die[12]^,[13].

Il fait une donatio de l'église prieuriale Sainte Marie de Sinard, le 4 septembre 1100, aux chanoines d'Oulx, en échange d'un cens annuel[3]^,[14]. Quelques mois plus tard, le 18 novembre 1100, il participe au synode de Poitiers au cours duquel il défend l'évêque d'Autun, Norgaud, au nom de l'archevêque de Lyon[9]. Il se rend ensuite à celui d'Anse, à l'appel de l'archevêque de Lyon, qui se déroule dans le courant du mois de décembre[10].

Il réalise deux pèlerinages en Terre sainte, aux côtés d'Hugues de Lyon[3]^,[7]. Le premier se déroule en 1101[3]^,[15]^,[16]. Le 23 septembre 1003, il est présent aux côtés de l'évêque de Grenoble, Hugues, lors d'une donation du comte d'Albon, Guigues le vieux[3]^,[17].

En 1106, il est témoin avec Hugues de Grenoble, auprès de l'archevêque de Lyon, dans un différend opposant les clercs de Besançon et l'abbé de Saint-Bénigne de Dijon[3]^,[18]^,[16]. L'année suivante, il est témoin, à Lyon, aux côtés des évêques Hugues de Grenoble et Robert de Langres[19] ; arbitre à Genoble, dans un différend qui oppose notamment l'épouse du comte d'Albon[19]^,[20], et désigné par le pape comme arbitre dans un différend entre deux abbayes[19]^,[21].

Il n'existe pas, à ce jour, de documents pour la période de son épiscopat, courant entre 1110 et 1113[19]. Chevalier avance que cette carence pourrait s'expliquer par la seconde visite, non documentée, en Terre sainte, tout en soulignant l'absence de preuves[19].

En avril 1113, il est mentionné comme arbitre[22]. La même année, il est signataire d'une charte de l'évêque de Langres, Joceran de Brancion[19].

Ismidon meurt le 30 septembre, selon le nécrologe de Lyon, probablement de l'année 1115[4]^,[23]. Le Regeste dauphinois mentionne un obit le 28 ou le 30 de ce mois[24]. On trouve parfois l'année 1120, considérée comme fausse puisqu'un acte de septembre 1116, mentionne son successeur, Pierre II[23]^,[25].

Il laisse au Chapitre de Lyon un anneau en or enrichi d'une pierre précieuse[23]^,[24].

Selon la tradition, il laisse « le souvenir d’un pacificateur adroit et désintéressé »[4].

• Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 (Tome 1, Fascicule 2), Impr. valentinoise, 1912 (lire en ligne). 
• Nicolas Chorier, Histoire généalogique de la maison de Sassenage : branche des anciens comtes de Lyon et de Forez, Grenoble, J. Nicolas, 1669, 542 p. (lire en ligne). 

• Diocèse de Die
• Dauphiné

• « [Histoire] Connaissez-vous Ismidon ? », sur le site du Diocèse de Valence - valence.cef.fr, 28 septembre 2020 (consulté en mai 2021)
• « Portrait de St Ismidon – Anonyme Évêque de Die », sur le site atelier-acquaviva.fr (consulté en mai 2021)

• Portail du catholicisme
• Portail du Moyen Âge central
• Portail du Dauphiné
• Portail de la Drôme