Intégrateur symplectique

En mécanique hamiltonienne, qui est souvent le cas de la mécanique céleste, on a souvent intérêt à écrire le système à étudier sous la forme d'une action I et d'un angle φ, de manière que le système différentiel se réduise à : x := (I, φ) et :

,

où l'on a noté :

le crochet de Poisson de et .

On voudrait connaître la solution formelle .

Le système est alors dit intégrable.

Le théorème de Ramis-Morales a permis de faire de gros progrès dans cette direction[1].

On se contente souvent d'une approximation pour des « temps petits » : on a alors affaire à un intégrateur symplectique.

Traitement perturbatif

Souvent, H = A + ε B, où A est intégrable et B est une perturbation intégrable souvent aussi, et ε un réel très petit. Appelons L l'opérateur de Liouville de A et M l'opérateur de Liouville de B :

Alors le problème est de calculer exp{L + ε M} t qui hélas est différent de exp{L t} .(exp Mt)ε.

Le cas classique en mécanique céleste est la perturbation de Saturne par Jupiter. Mais on peut aussi bien tester la méthode sur une particule dans un puits de potentiel.

Évidemment, il y a deux possibilités : la formule de Trotter ou la formule de Campbell-Hausdorff.

Ou bien des formes raffinées de combinaison des deux adéquates.

L'idée forte est la suivante : t est petit ; faire une théorie au n-ième ordre, conduit à une erreur O(tn ε) ou plus exactement O(tn ε +t² ε²) : on a intérêt à pousser la méthode jusqu'à l'ordre n tel que :

t(n-2) = ε.

Dans certains cas, dits symétriques, on peut l'améliorer en t(n-4) = ε.

Un cas simple : l'oscillateur harmonique

On peut commencer par tester la méthode sur l'oscillateur harmonique, qui, on le sait, est le test usuel.

On continuera avec le pendule simple.

Pendule simple

Cette fois, en coordonnées réduites, A = p²/2 et B = 1 - cos q . Le système est intégrable exactement, via les fonctions de Jacobi, mais nous préférons prendre A = p²/2 + ε q²/2 et B = 1 - cos q - q²/2

L'opérateur A est donc celui d'un oscillateur harmonique, et B joue le rôle de perturbation, si les oscillations sont pendulaires. Dans le cas de tournoiement, le problème de la "séparatrice" ne peut se régler simplement, car l'intégrateur symplectique ne conserve pas rigoureusement l'énergie. Il vaut mieux alors se tourner vers la solution du pendule simple discret.

Autre méthode

Quand le système possède une certaine symétrie temporelle, un dernier terme correcteur permet d'atteindre le résultat à O(tn ε + t⁴ ε²). On gagne alors en précision.

Référence

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Laskar et Robutel, Celestial mechanics, 80, 39-62, 2001.
  • Koseleff, Lectures notes in Comput Sci, n°673, ed Sp , 1993
  • Wisdom et Holman, Integration algorithms and classical mechanics, 1996.
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