Institut catholique de Toulouse
L'Institut catholique de Toulouse (ICT), dit « La Catho », est un établissement privé d'enseignement supérieur fondé en 1877. Il regroupe un ensemble de facultés en lettres et sciences humaines, droit, philosophie, droit canonique et théologie, ainsi que l'école de journalisme.
Pour les articles homonymes, voir ICT.
Présentation
Placée dans le centre historique de Toulouse, rue de la Fonderie, dans un ancien couvent construit entre le XIVe et le XVIIIe siècles, l'Institut comprend des facultés et instituts, ecclésiastiques ou profanes. Il comprend notamment trois amphithéâtres, une bibliothèque universitaire, une chapelle, des laboratoires de recherche, un musée archéologique et historique.
Situé sur le site de l'ancienne maison de saint Dominique, la refondation en 1876 de l'université catholique de Toulouse, se plaçait dans la continuité de l'ancienne université que le saint avait contribué à fonder en 1229[1], ainsi que de la philosophie de saint Thomas d'Aquin dont la sépulture se trouve à l'église des Jacobins. Une loi de 1880 obligea l'établissement à abandonner l'appellation d'université pour celui d'institut.
Reconnu d'utilité publique en 1881 et 2001, l'Institut catholique relève de l'Association des évêques fondateurs de l'université catholique de Toulouse comprenant les sièges épiscopaux de Toulouse, Albi, Pamiers, Rodez, Montauban, Tarbes, Tulle, Aire et Dax, Auch, Périgueux, Carcassonne, Perpignan, Agen et Saint-Flour.
L’Institut catholique de Toulouse est membre de la Fédération internationale des universités catholiques.
Les études
Facultés et organismes
- Faculté libre de droit - fondée en 1877.
- Faculté libre des lettres et sciences humaines - fondée en 1878.
- Faculté de théologie - fondée en 1879.
- Faculté libre de philosophie - fondée en 1899.
- Faculté de droit canonique - fondée en 1899.
- Institut universitaire de langue et de culture française (IULCF).
- Institut des arts et musique sacrée (IAMS).
- Institut d'études religieuses et pastorales (IERP).
- Institut supérieur de formation de l'enseignement catholique (formation des professeurs des écoles et du secondaire) (ISFEC).
- École Supérieure d’Éthique des Sciences et de la Santé (ESESS).
- Organismes associés à l'ICT
- Institut Supérieur d’Informatique et de Communication numérique (ISIC)
- École Supérieure pour la Qualité la Sécurité et l'Environnement (ESQESE)
- Écoles rattachées à l'Institut catholique de Toulouse
- École de journalisme de Toulouse (EJT)
- Institut d'art religieux de Toulouse (IART)
- Autres formations
- Centre d'examen de l'université de Cambridge (préparation aux examens de cette université)
- Centre d'examen du passeport de compétences informatique européen (PCIE)
Bibliothèque
La bibliothèque Aimé-Georges-Martimort contient 100 000 ouvrages dont 25 000 volumes en libre-accès, près de 300 titres de périodiques et un fonds patrimonial qui comporte environ 22 000 volumes antérieurs à 1815, dont une collection de manuscrits, incunables et documents iconographiques[2]. Certains ouvrages patrimoniaux sont numérisés sur Tolosana[3], dont le fameux Le Livre des Statuts de la Compagnie de S[ain]t Hierosme[4], ou Livre des Rois, manuscrit du XVIIe siècle contenant des autographes et dédicaces des rois de France et princes du sang lors de leurs visites à Toulouse.
Accessible à tous (inscription nécessaire pour le public extérieur à l'ICT), la bibliothèque universitaire met à disposition des étudiants, chercheurs et curieux des ouvrages sur les sciences religieuses, les sciences humaines et le droit. Le catalogue informatisé[5] permet de repérer les livres conservés à la bibliothèque.
Depuis 2019, elle a pris le nom de Bibliothèque Aimé-Georges-Martimort, en l'honneur d'Aimé-Georges Martimort, ancien conservateur de 1938 à 1981.
Histoire
L’Institut catholique de Toulouse est l'héritier de l’Université toulousaine fondée le , en application du traité de paix signé entre le roi Louis IX et le comte Raymond VII de Toulouse, sous les auspices du légat du pape Grégoire IX. Supprimée à la Révolution, l'Université catholique fut recrée en 1877, avant que les établissements d'enseignement supérieur publics ne reprennent ce nom abandonné à la fin de l'Ancien Régime. Bien que désormais dénommée Institut et non plus Université, la Catho se veut la continuatrice de la tradition universitaire médiévale dans le berceau historique de l'Ordre des Prêcheurs dominicains.
Les recteurs de l'Institut catholique
- Jean-Baptiste Caussette (1877 - 1880)
- Auguste Lamothe-Tenet (1880 - 1894)
- Duilhé de Saint Projet (1894 - 1897)
- Pierre Batiffol (1897 - 1906)
- Germain Breton (1908 - 1931)
- Bruno de Solages (1931 - 1964)
- Xavier Ducros (1964 - 1975)
- Pierre Eyt (1975 - 1981)
- Jacques Dutheil, o.f.m (1981 - 1993)
- André Dupleix (1993 - 2000)
- Claude Bressolette (2000 - 2004)
- Pierre Debergé (2004 - 2013)
- Luc-Thomas Somme, o.p. (2013 - 2018)
- Christian Delarbre (2018 -)
Personnalités liées à l'institut
- Saint Dominique ; l'Institut conserve en ses murs sa résidence toulousaine des années 1220.
Professeurs, cadres et ecclésiastiques
- Georges Baccrabère (1920-2007), abbé, docteur en droit canonique, archéologue et historien toulousain.
- Pierre Batiffol (1861-1929), abbé, historien de l'Église, fondateur de la Revue biblique, du Bulletin de littérature ecclésiastique, il participa aussi à la création du Bulletin d'ancienne littérature et d'archéologie chrétienne. Recteur de l'Institut, il est soupçonné de modernisme et doit démissionner.
- Léonce Couture (1832-1902), philologue des langues romanes, en particulier gasconne, professeur puis doyen de la Faculté des Lettres.
- Marc Duilhé de Saint Projet (1822-1897), abbé, docteur en philosophie, doyen-fondateur de la Faculté libre des Lettres en 1877, puis recteur de l'Institut (1894).
- Pierre Eyt (1934-2001), cardinal archevêque de Bordeaux, recteur de l’Institut (1975-1981).
- Pierre Gauthier (1938-), docteur ès sciences religieuses, professeur d'histoire, de philosophie et de métaphysique à l'Institut. Co-éditeur des sermons de John Henry Newman et spécialiste de la pensée de Maurice Blondel.
- Aimé-Georges Martimort (1911-2000), liturgiste, professeur puis doyen de la Faculté de Théologie (1967-1970), participant au concile Vatican II. La bibliothèque de l'Institut porte son nom depuis 2019.
- Louis Monloubou (1924-2012), abbé, prêtre sulpicien, exégète spécialiste du prophétisme et des courants de sagesse biblique.
- René de Naurois (1906-2006), abbé, professeur, Français libre membre du Commando Kieffer, Juste parmi les nations ; cousin du recteur de Solages.
- Bruno de Solages (1895-1983), recteur, protonotaire apostolique, résistant, déporté, protecteur des réfugiés espagnols et des juifs sous l'Occupation.
- Jacques Jomier o. p. (1914- 2008), licencié en théologie catholique et docteur ès lettres, membre de l'Institut dominicain d'études orientales et de l'Institut d'Égypte.
- Jean-Michel Maldamé, o. p., abbé, théologien et scientifique, doyen (1984-2000).
- Alain Marchadour (1937-), religieux assomptionniste, docteur en exégèse, professeur à l'Institut à partir de 1972, et doyen (1993-1999).
- Ernest Nègre (1907-2000), chanoine, professeur de littérature occitane, directeur du Collège d'Occitanie, spécialiste d'onomastique et de toponymie.
- Michel Olphe-Galliard (1900-1985), professeur en théologie ascétique et mystique.
- Henri Ramière (1821-1884), prêtre jésuite, théologien de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, professeur de Droit naturel et de Morale au sein de l'Ecole supérieure de théologie.
- Joseph Salvat (1889-1972), abbé, philologue, fondateur du Collège d'Occitanie.
- Jean Baptiste Senderens (1856-1937), chanoine, docteur ès sciences et en philosophie, collaborateur de Paul Sabatier sur la catalyse, directeur-fondateur de l'École supérieure des sciences.
- Jacques Thomas, abbé, orientaliste, professeur de philologie sémitique.
- Marie-Thérèse Urvoy (1949-), professeur d'histoire médiévale de l'islam, d'arabe classique et de philosophie arabe à l'Institut.
- Géraud Venzac (1901-1981), abbé, philologue, romaniste, traducteur de la Vie de saint Géraud d'Aurillac par Odon de Cluny.
- Jean-Pierre Vernant (1914-2007), historien et anthropologue français, spécialiste de la Grèce antique, professeur au Collège de France.
Crise de gouvernance
En octobre 2017, une crise de gouvernance éclate à l’Institut Catholique de Toulouse à la suite de la décision du recteur Luc-Thomas Somme de licencier Andréa Bellantone, doyen de la faculté de Philosophie, visé par une plainte pour harcèlement moral[6]. Ces accusations contre Bellantone avaient été jugées « infondées » lors d’une enquête interne réalisée au sein de l’Institut et par les autorités romaines compétentes[7].
Bâtiments
- Salle Léon XIII (salle des pas perdus): Fresque du Le Couronnement de la Vierge par Marcel-Lenoir, 16,30 mètres de long superficie de 63 M2 Inscrit MH (1996)
- Musée archéologique, restes du rempart antique de Toulouse (ISMH), sarcophage paléochrétien, meule gauloise, sculptures gallo-romaines.
- Musée historique
- Chapelle Sainte-Claire du Salin
- Amphithéâtre Bruno de Solages, ancienne chapelle construite en 1650 par les Dominicains, plafond avec 15 tableaux de Thomas-Balthazar Moncornet retraçant la vie de saint Dominique (ISMH)
- Maison Seilhan, appartenant à Pierre Seilhan, fils de Bernard viguier du comte de Toulouse, dans laquelle habitait Saint Dominique (ISMH)
Notes et références
- « Patrimoine- ICT - Institut Catholique de Toulouse », sur ICT Toulouse
- « Hieronyma », sur hieronyma.ict-toulouse.fr (consulté le )
- « Accueil | Tolosana », sur tolosana.univ-toulouse.fr (consulté le )
- « Le Livre des Statuts de la Compagnie de S[ain]t Hierosme avec la [...] | Tolosana », sur tolosana.univ-toulouse.fr (consulté le )
- « Catalogue Bibliothèque Aimé-Georges-Martimort – ICT », sur catalogue.ict-toulouse.fr (consulté le )
- « En pleine crise de gouvernance, l'Institut catholique de Toulouse au bord de l'implosion », sur actu.fr (consulté le )
- « Crise à l’Institut catholique de Toulouse : la réponse des évêques », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Georges Baccrabère, « Le rempart antique de l'Institut catholique de Toulouse », Bulletin de littérature ecclésiastique, no 4, 1974.
- « Institut catholique de Toulouse. Historique », dans Chronique de l'Institut catholique de Toulouse supplément du Bulletin de littérature ecclésiastique, 1983, no 3-4, p. 3-10 (lire en ligne)
- Claude Nières (photogr. Philippe Guionie), L'Institut catholique de Toulouse, Toulouse, éditions Privat, 2010 (ISBN 978-2-7089-1763-7)
Liens externes
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