Initiative populaire « Interdiction des sociétés franc-maçonniques »

L'initiative populaire « Interdiction des sociétés franc-maçonniques » est une initiative populaire antimaçonnique suisse, rejetée par le peuple et les cantons le . C'est la seule votation fédérale organisée dans le pays cette année-là.

Initiative populaire fédérale
Interdiction des sociétés franc-maçonniques
(Initiative Fonjallaz)

Déposée le
Déposée par Comité de l'Action helvétique

Contre-projet non
Votée le
Participation 65,84 %
Résultat : rejetée[NB 1]
Par le peuple non (par 68,7 %)
Par les cantons non (par 18 6/2)[NB 2]

Contenu

L'initiative propose de modifier l'article 56 de la Constitution fédérale qui fixe le droit d'association en excluant explicitement les « sociétés franc-maçonniques, les loges maçonniques et Odd Fellows » ainsi que « les associations affiliées ou similaires » qui sont interdites sur le territoire de la Confédération.

Le texte complet de l'initiative peut être consulté sur le site de la Chancellerie fédérale[1].

Déroulement

Affiche appelant à voter contre l'initiative.

Contexte historique

Cette initiative est la seconde, après une demande de révision totale de la Constitution, lancée par les fronts populaires d'extrême-droite. Elle est lancée par un comité ad-hoc patronné par Arthur Fonjallaz (qui donne son nom à l'initiative), Georges Oltramare et Gottlieb Duttweiler[2].

Les francs-maçons suisses, pendant les années 1930, sont organisés en 41 loges qui relèvent toutes de la grande Loge suisse Alpina, sauf une à Genève qui relève du Grand Orient de France

Récolte des signatures et dépôt de l'initiative

La récolte des 50 000 signatures nécessaires a débuté le . Le de la même année, l'initiative a été déposée à la chancellerie fédérale qui l'a déclarée valide le [3].

Discussions et recommandations des autorités

Le parlement[4] et le Conseil fédéral[5] recommandent tous deux le rejet de cette initiative. Dans son message adressé à l'assemblée, le Conseil fédéral condamne une restriction du droit d'association, alors déjà limité de manière tout à fait générale aux associations illicites ou dangereuses pour l'État ; en fonction de son étude sur la situation et les buts de la franc-maçonnerie en Suisse, il conclut que les activités de ces associations ne peuvent être considérées comme « illicites, dangereuses pour l'État ou contraires aux mœurs ».

Votation

Soumise à la votation le , l'initiative est refusée par 18 6/2 cantons, soit tous à l'exception de Fribourg[NB 2], et par 68,7 % des suffrages exprimés[6]. Le tableau et la carte ci-dessous détaillent les résultats par cantons[7] :

Bibliographie

  • (de) B. Schneider, « Die Fonjallaz-Initiative », Revue historique suisse, no 24, , p. 666-710

Notes

  1. Selon l'article 139 de la Constitution, une initiative proposée sous la forme d'un projet rédigé doit être acceptée à la fois par la majorité du peuple et par la majorité des cantons. Dans le cas d'une initiative rédigée en termes généraux, seul le vote du peuple est nécessaire.
  2. Le premier chiffre indique le nombre de cantons, le second le nombre de cantons comptant pour moitié. Par exemple, 20 6/2 se lit « 20 cantons et 6 cantons comptant pour moitié ».

Références et sources

  1. « Texte de l'initiative populaire fédérale », sur Chancellerie fédérale (consulté le )
  2. Denis Masmejan, « Quand les frontistes s'en prirent aux francs-maçons »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Le Temps,
  3. « Initiative populaire 'Interdiction des sociétés maçoniques' » (consulté le )
  4. « Arrêté fédéral »  (29 septembre 1937) de la Feuille fédérale référence FF 1937 III 133
  5. « Message du Conseil fédéral »  (9 septembre 1936) de la Feuille fédérale référence FF 1936 II 517
  6. « Votation no 123 Tableau récapitulatif », sur Chancellerie fédérale (consulté le )
  7. « Votation no 123 - Résultats dans les cantons », sur Chancellerie fédérale (consulté le )
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