Incident de Juye

L'incident de Juye fait référence à l'assassinat de deux missionnaires allemands en 1897 et qui a conduit à l'occupation de Kiautschou par les troupes impériales allemandes, ouvrant ainsi officiellement la politique coloniale allemande en Chine.

Représentation allemande contemporaine de l'incident de Juye.
Chemise tachée de sang de Franz Xaver Nies.
Stèle marquant le site de l'incident.

Déroulement

Le , deux missionnaires de la Société du Verbe-Divin, Richard Henle et Franz-Xaver Nies[A 1], sont assassinés par une bande armée de vingt ou trente personnes[2] après ce qu'une enquête de police a déterminé comme étant une tentative de vol[3]. Les missionnaires ont tiré plusieurs coups de feu pour se défendre, blessant ainsi les attaquants qui se sont vengés.

La réaction officielle ne se fait pas attendre. L'empereur Guillaume II ordonne l'occupation de la baie de Kiautschou. Pour l'Allemagne, l'assassinat des deux missionnaires n'est que le prétexte à une action colonisatrice prévue depuis longtemps[3]. Sous la menace allemande, le gouvernement chinois est forcé de limoger les fonctionnaires de Shandong, y compris le gouverneur Li Bingheng et de construire trois églises catholiques à ses propres frais[4]. La mission qui avait été attaquée reçoit 3000 taels d'argent en compensation pour les bien volés ou endommagés et reçoit le droit de construire sept résidences fortifiées dans les environs, toujours aux frais du gouvernement[5]. Ces accords renforcent le travail des missionnaires dans la province de Shandong et font partie des évènements qui ont conduit à la Révolte des Boxers en 1899, un mouvement dirigé contre les chrétiens et la présence étrangère en Chine du nord[6],[7].

L'historien Paul Cohen qualifie l'incident de Juye comme « le coin qui ouvrit un processus d'activité impérialiste fortement intensifiée en Chine »[c 1],[7], tandis que Joseph W. Esherick considère que les assassinats de Juye « déclenchèrent une série d'évènements qui transformèrent radicalement le cours de l'histoire chinoise »[c 2],[2].

Citations en langue étrangère

  1. « the opening wedge in a process of greatly intensified imperialist activity in China. »
  2. « set off a chain of events which radically altered the course of Chinese history. »

Notes

  1. Richard Henle (1863-1897), arrivé en Chine en 1889. Franz-Xaver Nies (1859-1897), arrivé en Chine en 1885[1].

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Juye Incident » (voir la liste des auteurs).
  1. Wei 1961, p. 560
  2. Esherick 1987, p. 123
  3. Long 1962, p. 166
  4. Esherick 1987, p. 131
  5. Tiedemann 2007, p. 27-28
  6. Esherick 1987, p. 134-135
  7. Cohen 1997, p. 21

Bibliographie

  • (en) Paul Cohen, History in Three Keys: The Boxers as Event, Experience, and Myth, Columbia University Press, , 428 p.
  • (en) Joseph W. Esherick, The Origins of the Boxer Uprising, University of California Press, , 451 p.
  • Zhang Long, La Chine à l'aube du XXe siècle : Les relations diplomatiques de la Chine avec les puissances depuis la guerre sino-japonaise jusqu'à la guerre russo-japonaise, Nouvelles éditions latines, , 502 p.
  • Tsing-sing Louis Wei, La politique missionnaire de la France en Chine 1842-1856 : L'ouverture des cinq ports chinois au commerce étranger et la liberté religieuse, Nouvelles Editions Latines,
  • (en) Robert G. Tiedemann, The Church Militant: Armed Conflicts between Christians and Boxers in North China, vol. The Boxers, China, and the World, Rowman & Littlefield,
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