Iflissen Umellil
Iflissen Umellil, connue aussi sous le nom d'Iflissen n'Udrar, est une confédération (taqbilt) qui occupe la partie occidentale de la Kabylie du Djurdjura. C'est la confédération établie dans la partie la plus occidentale de la Kabylie.
Territoire enclavé entre les monts de Timezrit / Sidi Ali Bunab (822 m) et les monts de Tigremount/Ameddah (1 028 m), la montagne des Iflissen Umellil domine les basses plaines et collines entre les fleuves Sebaou et Isser.
La position géographique de cette confédération et la résistance de ses habitants face aux envahisseurs, valurent aux Iflissen Umellil le surnom de « gardiens des portes de la Kabylie »[1].
Étymologie
La légende des Quinquégentiens, à partir de laquelle les historiens ont retrouvé trois noms sur cinq : Faraxen, Iflensès et Azus. Les Iflissen aujourd'hui sont identifiés comme les descendants de celui qui s'appelait Isaflensès ou Iflensès[2].
Il existe deux thèses quant à l'origine du qualificatif rattaché au nom d'Iflissen. La première traduction vient de la langue berbère où Umellil viendrait de Amellal (Akkal Amellal, versant sud du mont Timezrit), ce qui nous donnerait la traduction suivante : Iflissen de la Montagne Blanche Umellil signifie aussi «blanc» en Tachelhite du Maroc.
Les Tribus (Âarchs)
Composée de treize Tribus de grande Kabylie (Âarc ou Âarchs)[3], la confédération d'Iflissen Umellil est le plus grand regroupement de grande Kabylie sous l'appellation (taqbilt).
- Inezliouen
- Imzalen
- Imkiren
- Ibouazounen (Ibuɛezzunen)
- Aṭ Yahya Moussa (At Yeḥya Umusa)
- Aṭ Mekla (At Mekla)
- Ighoumracen
- IrafƐen (Rouafa)
- Aṭ Bourouba (At Buruba)
- Aṭ Amran (At Ɛemṛan)
- Aṭ Chenacha (At Chnacha)
- Arch Alemnas (Lɛarc Alemmas)
- Aṭ Arif (Aṭ Ɛarif)
Certains historiens[Lesquels ?] apportent un peu plus de précision en comptant deux autres tribus comme appartenant à cette confédération :
- Aṭ Chilmoun ;
- Azazna , mais cette appellation semble être la forme arabisée de Ibuazunen.
Plus récemment la tribu d'Aṭ Xalfun est souvent rattachée aux Iflissen Umellil, pour cette dernière, qui est une tribu de taille importante[évasif], il semble surtout que la confusion soit faite parce que les Aït Khalfoune ont toujours combattu aux côtés de leur voisin du Nord, les Iflissen Umellil[évasif].
Correspondance entre les tribus et les communes d'aujourd'hui
Inezliouen | Draâ El Mizan | Wilaya de Tizi-Ouzou |
Imzalen | Tizi Ghenif | Wilaya de Tizi-Ouzou |
Imkiren | M'Kira | Wilaya de Tizi-Ouzou |
Ibouazounen et Aït Yahya Moussa | Oued Ksari / Aït Yahia Moussa/Timezrit | Wilaya de Tizi-Ouzou |
Aït Arif | le sud de Tirmitine, le Nord étant " Aït khelifa " de la confédération de Maâtkas | Wilaya de Tizi-Ouzou |
Aït Bou Chenacha, sidi ali bounab et Arch Alemnas | Tadmaït | Wilaya de Tizi-Ouzou |
Aït Mekla, Aït Bourouba et Aït Amran | Naciria | Wilaya de Boumerdes |
Iɣemracen et Irafɛen | Bordj Menaiel | Wilaya de Boumerdes |
Ressources historiques
Le territoire assez étendu, arrosé par quatre rivières, et peu élevé par rapport au reste du Djurdjura, a permis à ses habitants d'y cultiver un peu de blé, de l'orge, des olives, des figues et des raisins tout en complétant ces ressources agricoles par l’artisanat (armurerie, orfèvrerie et tissage de la laine).
Personnalités
- Littérature et poésie : Rachid Amirou (Tadmaït) - Zehira Berfas Houfani (Imikren) - Hocine Cheradi (Tadmaït), Ouramdane Krim (Aṭ Yahia Moussa)
- Chanson et poésie: Farid Ferragui (M'kira), Amar Belkada (Aṭ Yahia Moussa)
- Musique : Rahim, Said Youcef, Samir Sadaoui (Tadmait)
- Politique et histoire : le colonel Ali Mellah alias Si Chérif (Imikren) - Amar Ouamrane (Frikat) - El Hadj Mohammed Ben Zamoun (Aṭ Amran) - Hassan U-Rafa (IrafƐen) - Khelif U-Buzid (Aṭ Mekla) - Krim Belkacem (Aït Yahya Moussa) - le capitaine Si Moh Nachid (Aït Yahya Ou Moussa) - Lhusin N Zamum (Aït Amran) - Rachid Kaci (Aṭ Arif) - le Commandant Ali Bennour dit Ali Moh Na3li (Tadmaït) - le moudjahid Mohammed Talah (Aṭ Yahya Moussa) - Si Ahmed U-Belkassem (M'kira).
- Recherche : Tassadit Yacine (Tadmaït)
- Sport : Camel Meriem (Inezlioun)
Références
- Géographie culturelle et géopolitique en Kabylie, revue Hérodote, p. 57-91, Grande Kabylie : du danger des traditions montagnardes, Camille Lacoste-Dujardin, éd. Découverte, 2001, (ISBN 2-707135-92-5).
- Le Djurdjura à travers l'histoire depuis l'Antiquité jusqu'en 1830 : organisation et indépendance des Zouaoua (Grande Kabylie), Si Amar U Said Boulifa.
- La Kabylie et les coutumes kabyles, Adolphe Hanoteau et Aristide Letourneux, ed.Bouchene, 2003, (ISBN 2-912946-43-3)
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