Icosium

Icosium est une cité antique (punique puis berbère, ensuite colonie romaine). Elle était située dans l'actuelle Casbah d'Alger.

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Étymologie

Le nom grec d'Icosium (" Ikósion" ) a longtemps été expliqué a posteriori comme dérivant du mot εἴκοσι / eíkosi (« vingt »), par référence aux vingt compagnons d'Héraclès, qui auraient fondé la cité pendant leur séjour dans les monts Atlas, au cours de l'un des douze travaux[1].

C'est en réalité la transcription phonétique de son nom punique ʿwyksm[2] (« L'île aux mouettes »)[1]qui fut ensuite transcrit en grec et en latin.

Histoire

La colonie Punique

Icosium est à l'origine un petit comptoir punique fondé avant le début du IIIe siècle av. J.C, comme les Carthaginois en installaient le long du littoral tous les 45 à 80 km depuis Carthage jusqu'à l'extrême nord-est de la côte marocaine. Plusieurs découvertes archéologiques ont depuis confirmé cette colonisation punique, notamment la découverte en 1940 de 158 monnaies en plomb et en bronze dans l'ancien quartier de la Marine d'Alger lors de travaux, toutes émises entre le IIIe et le Ier siècle av J.C. [3].

La ville Romaine

De 146 av. J.C., date de la chute de Carthage qui vit la fin du royaume punique jusqu'en l'an 40 de notre ère, début de l'annexion romaine, Icosium connut une période intermédiaire, quoique déjà sous l'influence de Rome. La Maurétanie Césarienne dont la capitale n'était pas Icosium mais Césarée (Cherchell aujourd'hui) était gouvernée par des rois indigènes. Mais à partir de 25 av. J.C., l'empereur romain Auguste installa des rois vassaux avec Juba II et plus tard, son fils Ptolémée. Sous le règne de Juba II, Icosium connut une renaissance après la révolte de Tacfarinas qui avait endommagé la ville avec l'arrivée de 3000 soldats romains vétérans [4]. En l'an 40 de notre ère, Ptolémée en voyage à Lugdunum (Lyon) fut assassiné par l'empereur romain Caligula et à partir de ce moment-là, Icosium fit partie intégrante de l'Empire Romain [5] .

En l'an 75, l'empereur Vespasien octroya à la ville le privilège des droits latins en tant que colonia Latina. On a retrouvé des traces de la vieille Icosium , notamment à l'emplacement de l'ancienne rue de la Marine qui avait une disposition identique à ce qui était autrefois une voie romaine ainsi que dans la rue Bab-Azoun et Bab-el-Oued qui était le "cardo maximus" de la ville[6]. Jusqu'en 1845, on pouvait ainsi voir un aqueduc en ruine près de la "Porte de la Victoire" d'Alger. Il existait des cimetières romains près de Bab-El-Oued. D'autres colonies romaines furent également installées à l'extérieur de la ville près de la rivière appelée à l'époque Savus (peut-être l'Oued El-Harrach actuelle)[7],[8].

Vers le IIe siècle, un afflux de Berbères venant de la campagne changea la démographie de la colonie, de telle sorte que les locuteurs latins devinrent une élite minoritaire.


Notes et références

  1. (en) Edward Lipiński, Itineraria Phoenicia, Leuven/Paris/Dudley (Mass.), Peeters, , 635 p. (ISBN 90-429-1344-4, lire en ligne).
  2. Ghaki (2015), p. 66.
  3. Joseph Cantineau et Louis Leschi, « Monnaies puniques d'Alger », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 85, no 4, , p. 263–272 (DOI 10.3406/crai.1941.77434, lire en ligne, consulté le )
  4. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, 3.19 and 5.20
  5. John Reynell Morell
  6. Map of ancient remains in the marine quarter of Algiers
  7. CIL VIII Suppl. 3, 20853
  8. Brills N.P. Icosium

Bibliographie

  • Mansour Ghaki, « Toponymie et Onomastique Libyques: L'Apport de l'Écriture Punique/Néopunique », dans La Lingua nella Vita e la Vita della Lingua: Itinerari e Percorsi degli Studi Berberi, vol. 4, Naples, Unior, , 65-71 p. (ISBN 978-88-6719-125-3, ISSN 2283-5636, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

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