Iamos

Dans la mythologie grecque, Iamos (en grec ancien Ἴαμος / Íamos, de ἴον / íon « violette ») est un fils d'Apollon et le héros éponyme des Iamides[1]. Son mythe n'est connu que par la Sixième Olympique de Pindare[2].

Mythe

Sa mère, Évadné aux cheveux violets, fille de Poséidon, est l'épouse d'Épytos, roi de Phésane en Arcadie. Aimée d'Apollon, elle ne peut cacher sa grossesse à son mari[3], qui se rend à Delphes pour interroger l'oracle sur l'avenir de l'enfant à naître[4]. Pendant son absence, Évadné se rend sur les bords de l'Alphée où, assistée d'Ilithyie, déesse de l'accouchement, envoyée par Apollon, elle donne naissance à Iamos. Les Moires, également présentes à la demande du dieu, gratifient chacune l'enfant d'un don. Apeurée par la naissance d'un fils illégitime, Évadné expose l'enfant, qui est nourri de miel par deux serpents envoyés par les dieux.

À Delphes, Épytos a appris qu'Apollon « était / le père, qu'au-dessus des mortels [l'enfant] serait pour les terrestres devin / éminent que jamais ne cesserait sa race[5]. » Il rentre en Arcadie et réclame l'enfant qui vient de naître, mais l'entourage d'Évadné nie la naissance. Iamos, lui, est resté caché dans un bosquet près de l'Alphée, parmi les joncs et les violettes (ἴα / ía) dont il tire son nom[6], mais il y a aussi jeu de mot avec ἰός / iós ἐθρέ/ψαντο (…) ἀμεμφεῖ / ἰῷ μελισσᾶν », vers 46-47), « poison » et par extension « suc des abeilles » dont Iamos est nourri[7].

Devenu jeune homme, il entre de nuit dans les eaux de l'Alphée et invoque ses ancêtres divins, Poséidon et Apollon. Son père lui répond et l'appelle sur le mont Cronion, où il lui ordonne d'ériger un autel et lui confère le don de divination. Ainsi naît le clan des Iamides, famille de devins qui exerce à Olympie.

Notes

  1. Robert 1981, p. 110
  2. Pindare, Odes [détail des éditions] (lire en ligne) (Olympiques, VI, 28-121). Stern, p. 332.
  3. La scholie du vers 59b précise que selon certains auteurs, Épytos est bien le père de Iamos ; Stern, p. 333.
  4. Pindare n'explicite pas le motif de la consultation, mais il s'agit selon toute vraisemblance du motif mythologique traditionnel selon lequel le père est tué ou du moins renversé par son fils ; Stern, p. 333.
  5. Sixième Olympique (49-51) ; extrait de la traduction de Jean-Paul Savignac pour les éditions La Différence.
  6. L'étymologie est indiquée explicitement par Pindare (vers 54b-57)
  7. Stern, p. 334.

Bibliographie

  • Fernand Robert, La religion grecque, vol. 105, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », (réimpr. 1967) (1re éd. 1949), 127 p. (ISBN 2-13-044672-8)
  • Pindare (trad. du grec ancien par Jean-Paul Savignac), Œuvres complètes, Paris, Éditions de la Différence, , 638 p. (ISBN 2-7291-0565-4)
  • Jacob Stern, « The Myth of Pindar's Olympian 6 » dans The American Journal of Philology, vol. 91, no 3 (), p. 332-340.
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