Hyacinthies

Les Hyacinthies (en grec ancien Ὑακίνθια / Hyakínthia) sont des festivités religieuses spartiates, organisées à Amyclées tous les ans, en mai-juin.

Elles se tiennent en l'honneur d'Hyacinthe, jeune homme aimé d'Apollon et tué accidentellement par lui lors d'un concours de disque. Sur sa tombe aurait fleuri un iris. C'est clairement une métaphore du renouveau de la végétation, tout comme dans le culte d'Adonis.

Déroulement

Les Hyacinthies durent trois jours. Leur déroulement nous est connu par les scholiastes comme Athénée ou Didyme[Lequel ?]. Le premier jour est consacré au deuil : des sacrifices sont offerts aux morts, sans péan ni couronne au banquet, les pains sacrificiels sont très simples.

Le deuxième jour est un jour de célébration. Les jeunes gens jouent de la cithare et de l'aulos, et chantent à la gloire d'Apollon. D'autres participent à des courses de chevaux. De nombreux chœurs rivalisent dans la ville, chantant des chants du pays et dansant. Amyclées est également le théâtre de défilés de chars décorés par les jeunes filles et les femmes de Sparte. De nombreux sacrifices sont offerts (uniquement de chevreaux[1]) à l'occasion de la κοπίς / kopís, banquet où les citoyens invitent leurs proches et leurs parents. Les hilotes ont le droit de prendre part aux réjouissances, et même les étrangers : « on régale non seulement ceux qui sont du pays, mais les étrangers qui s'y trouvent[1]. » La kopis se déroule sous des tentes (σκηναί / skênaí), trait caractéristique des fêtes campagnardes archaïques.

Le troisième jour n'est pas précisément décrit, il est probable qu'il ait été plus solennel, à l'instar du premier jour. On sait par ailleurs que pour cette fête, les femmes de Sparte tissent un chiton (χιτών / khitôn, « tunique ») qui est ensuite offerte au dieu — tradition similaire au péplos offert à Athéna, à Athènes, pendant les Panathénées.

Les Hyacinthies étaient des fêtes très importantes à Sparte. Xénophon, dans les Helléniques (IV, 5, 11), rapporte que les Spartiates interrompent leurs campagnes pour pouvoir retourner en Laconie y participer. Pausanias écrit même qu'ils concluent un jour une trêve spécialement dans cette intention. Enfin, selon Thucydide, lors de la paix de Nicias, Athènes, pour montrer à Sparte sa bonne volonté, promet d'assister aux Hyacinthies.

Notes

  1. Polémon d'Ilion, cité par Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne), IV, 138 f.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Louis Gernet, « Frairies antiques », Anthropologie de la Grèce antique, Flammarion, coll. « Champs », 1999 (ISBN 2080811053) ;
  • Edmond Lévy, Sparte : histoire politique et sociale jusqu’à la conquête romaine, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (ISBN 2-02-032453-9) ;
  • (en) Michael Pettersson, Cults of Apollo at Sparta: The Hyakinthia, the Gymnopaidiai, and the Karneia, Paul Åströms Forlag, Stockholm, 1992 (ISBN 91-7916-027-1) ;
  • (en) William Wayte et G.E. Marindin, A Dictionary of Greek and Roman Antiquities, éditions William Smith, 1890.
  • Portail de la Grèce antique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.