Humbert de Villars
Humbert de Villars ou encore de Thoire-Villars — numéroté [VII] ou [VIII] selon les auteurs —, mort après , est un noble de la Maison de Thoire-Villars, sire de Rossillon et Trévoux, héritier du titre et des droits sur le comté de Genève[Note 1], en succédant à son oncle maternel, Robert de Genève, en 1394.
Nom et numéro
La forme Humbert de Villars est celle choisie par les historiens, notamment Pierre Duparc, spécialiste du comté de Genève[2],[3],[4],[5] ou encore aux Archives départementales de la Savoie. On trouve également la forme Humbert de Thoire-Villars, dans le Dictionnaire historique de la Suisse[1].
Sa numérotation dans la filiation fait débat. Son père Humbert de Thoire est désigné avec le numéro [VII], notamment chez Duparc[2],[6], faisant d'Humbert de Villars le numéro [VIII] que l'on retrouve dans les travaux de Marie-José de Belgique (1962)[7], l'historienne suisse Renée-Paule Guillot (1982)[8], de Daniel Chaubet (1984), docteur en historiographie médiévale savoyarde[3] ou encore l'historien Christian Regat (2016), président de l'Académie salésienne[5].
Le site de généalogie Foundation for Medieval Genealogy donne le numéro [VI] pour son père[9] et de fait le numéro [VII] pour son fils[10].
Biographie
Origine
La date de naissance d'Humbert de Villars n'est pas connue. Il est le fils d'Humbert VII de Thoire († 1424), dernier seigneur de Thoire et Villars[2],[3] et de sa seconde épouse, Marie, fille du comte Amédée III de Genève († 1367)[8],[11],[10],[5],[6]. Cette dernière est la sœur des comtes successifs : Aymon III Amédée IV, Jean, Pierre et Robert (anti-pape Clément VII)[11],[5].
Humbert a deux sœurs, Alix et Louise[2],[6]. Cette dernière, dame de Lauson, épouse, Guillaume de Vienne[6].
Humbert est fiancé à la suite du traité du à Louise de Poitiers[12], fille du comte de Valentinois, Louis II[10]. Le mariage est célébré le [10],[6]. Le contrat de mariage indique q'elle reçoit 40.000 florins de dot[13].
Une difficile succession au comté de Genève
Le , Humbert est désigné comme l'éventuel héritier du comté de Genève, après une entente entre son père, son oncle paternel, Odon, et Guillaume de Vienne[2]. Son oncle maternel, Pierre III de Genève, comte de Genève, le désigne comme son héritier dans son testament[2] du [5],[3]. Le frère de Pierre, Robert, anti-pape sous le nom de Clément VII, conteste cette succession. Il prend le titre, mais s'engage à faire son neveu Humbert son successeur le [2],[3]. L'anti-pape meurt l'année suivante, le de l'année suivante.
Sa grand-mère, la comtesse douairière Mathilde d'Auvergne, dit de Boulogne[5], conteste l'héritage du comté, de même ses trois tantes maternelles, filles du comte de Genève, Amédée III[3] : Blanche veuve d'Hugues II de Chalon-Arlay, vicomte de Besançon (1362-1392), vicaire impérial (1364-1392) ; Jeanne, épouse Raymond V des Baux, prince d'Orange, et Catherine, qui a épousé Amédée de Savoie-Achaïe[5],[11]. Auquel s'ajoute Jean III de Chalon-Arlay, qui a épousé la princesse d’Orange, Marie des Baux, fille de Jeanne de Genève, donc sa cousine germaine[5].
Le comte de Savoie, Amédée VIII a lui aussi tenté de contester la succession[14],[4]. Il l'obtiendra d'Odon de Villars, le successeur d’Humbert, contre 45 000 francs d'or, le [14],[4].
Humbert hérite donc du titre et du comté de Genève à la suite d'un « procès devant le conseil du comte de Savoie »[15]. Une solution est ainsi trouvée le , notamment par la concession de certaines villes[5], mais aussi la cession de l'usufruit sur les États du Genevois à la comtesse douairière[16].
Comte de Genève
Le , l'empereur Venceslas l'investit comte de Genève[17],[5]. Cette investiture n'est pas faite en personne, mais par l'intermédiaire du chapelain impériale[17].
Humbert de Villars meurt très probablement durant le mois de [5], après le 10 de ce mois[10], sans que les historiens n’aient pu déterminer la date exact[18].
Il meurt avant avant la fin des suites du procès[3]. Sans héritier[6], ses droits sur « les terres de Thoire, en Bugey, et de Villars, en Dombes, ainsi que le comté de Genève » » passent à son oncle Odon de Villars[18],[3],,[5], « dernier de la dynastie »[4]. Ce dernier voit son héritage contesté puisqu'il n'a aucun lien direct avec la maison de Genève[5].
Voir aussi
Bibliographie
- Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X). .
- Matthieu de la Corbière, L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève : Étude des principautés et de l'habitat fortifié (XIIe - XIVe siècle), Annecy, Académie salésienne, , 646 p. (ISBN 978-2-901102-18-2).
- Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe-XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p.
- Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-915688-15-3).
- Paul Guichonnet, « de Genève » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
Articles connexes
Liens externes
- (en) « Burgundy Kingdom — Bresse & Bugey — Chapter 8. Seigneurs de Thoire et Villars », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy), (consulté en ).
Notes et références
Notes
- L'historien Paul Guichonnet rappelle dans son article consacré au « Genève (de) » que la traduction de comes gebennensis est « comte de Genève ». Certains auteurs ont commis l'erreur de parfois le traduire sous la forme « comte de Genevois »[1], notamment le Régeste genevois (1866).
Références
- Paul Guichonnet, « Genève (de) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Duparc 1978, p. 331 (présentation en ligne).
- Daniel Chaubet, « Une enquête historique en Savoie au XVe siècle », Journal des savants, nos 1-2, , p. 93-125 (lire en ligne)notamment les notes 11 et 12, p.106 - note 32 p.110.
- Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3), p. 57-58.
- Christian Regat, « Pourquoi le roi des Pays-Bas porte les armes des comtes de Genèves ? », Les Rendez-vous de l’Académie salésienne, no 28, , p. 19 (lire en ligne [PDF]).
- Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg, Gromier Ainé, , 518 p. (notice BnF no FRBNF30556006, lire en ligne), p. 455 (présentation en ligne).
- Marie-José de Belgique, La maison de Savoie : Amédée VIII, le duc qui devint pape, vol. 2, Paris, A. Michel, (ASIN B00CJ720YG, lire en ligne), p. 133
- Renée-Paule Guillot, Histoire secrète de Genève, L'Age d'homme, , 293 p. (ASIN B0000EA36A, lire en ligne), p. 103.
- MedLands, p. Humbert VI Thoire died 1423 (présentation en ligne).
- MedLands, p. Humbert VII Thoire died 1400 (présentation en ligne).
- Duparc 1978, p. 302-303 (présentation en ligne).
- Duparc 1978, p. 337 (Lire en ligne).
- Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Archives départementales de l'Isère, Impr. typographique et lithographique de F. Allier, 1919, p. 122.
- Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0), p. 12-13.
- Nicolas Carrier, La vie montagnarde en Faucigny à la fin du Moyen Âge : Économie et société (fin XIIIe début XIVe siècle), L'Harmattan, coll. « Logiques historiques », , 620 p. (ISBN 978-2-7475-1592-4, lire en ligne), p. 49.
- Jean-François Gonthier, « Sainte Colette et la Balme de Sillingy », Revue savoisienne, , p. 99-105 (lire en ligne).
- Duparc 1978, p. 339 (présentation en ligne).
- Duparc 1978, p. 338 (Lire en ligne).
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