Herbert Graf
Herbert Graf, né le à Vienne et mort le , à Genève, est un directeur de théâtre et metteur en scène d'opéra, auteur d'ouvrages sur l'opéra. Il est connu pour avoir été le premier enfant analysé, sous le contrôle de Sigmund Freud.
Naissance |
Vienne |
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Décès |
(à 69 ans) Genève |
Père | Max Graf |
Profession | Producteur de théâtre et réalisateur |
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Surnommé « petit Hans » dans les Cinq psychanalyses, son analyse s'est déroulée par une série d'entretiens menés par son père, Max Graf. Sa phobie du cheval a reçu une interprétation psychanalytique de Freud.
Biographie
Son père, Max Graf (1873-1958), journaliste et musicologue, est d'abord proche de Freud et membre de la Société psychologique du mercredi, puis de la Société psychanalytique de Vienne jusqu'en 1913. Sa mère, Olga Hoenig, a été une patiente de Freud. Les parents de Herbert Graf finissent par se séparer.
Herbert s'oriente dans ses études puis professionnellement vers la mise en scène d'opéras, d'abord dans des maisons d'opéras régionales en Allemagne et en Suisse, puis auprès d'Arturo Toscanini à Salzbourg. En 1934, il part aux États-Unis et est engagé par le Metropolitan Opera (première d'une de ses mises en scène , Samson et Dalila, enregistrement conservé). Il revient en Europe au début des années 1950, dirige des maisons d'opéras à Zurich, puis à Genève, mais est appelé dans bien des lieux (Salzbourg encore, Maggio Musicale Fiorentino, Scala, etc.).
Herbert Graf a également une intense action pédagogique et milite en faveur de l'élargissement de l'accès à l'opéra pour toutes les classes sociales. Il décède en 1973.
Le cas du « petit Hans » (Freud)
Herbert Graf a cinq ans lorsque son père (Max Graf) commence à l'« analyser ». Sa mère (Olga Hönig) a été auparavant une patiente de Sigmund Freud qui va se trouver en position de « superviseur » dans la cure du « petit Hans » menée donc par le père de celui-ci. Le petit Hans : analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans, publié en 1909, compte parmi les Cinq psychanalyses illustres de Freud. Dans le domaine de la sexualité infantile, l'étude du cas du petit Hans introduit à la théorie freudienne qui en découle du complexe de castration, organisateur de la différence des sexes en psychanalyse.
Cure du « petit Hans »
La phobie du cheval apparaît chez Herbert Graf, quand ce dernier assiste à la chute d'un cheval tirant un carrosse et qu'il le voit à terre se débattre, fouetté par le cocher. Le cheval vient s'effondrer près de lui.
Dans la phobie, Hans va associer son père au cheval, car il postule que son père, qui est grand, a comme le cheval, un grand « fait pipi ». Ainsi, Hans aime son père, mais d'un amour filial pris dans une relation d’ambivalence tendresse / agressivité, car c'est avant tout son père qui l'empêche de dormir avec sa mère, son père considérant qu'il est désormais trop grand pour cela. En réaction, Hans développe une névrose phobique, qui se traduit par l'impossibilité de sortir dans la rue par crainte d'être mordu par un cheval.
Petit à petit, Hans dit avoir plus peur des chevaux qui ont quelque chose de noir autour de la bouche et Freud va en déduire qu'il s'agit de la moustache de son père.
Puis il dit avoir peur des chevaux qui ont quelque chose autour des yeux, Freud va associer cela aux lunettes que porte son père.
Ce symptôme apparaît à Freud comme étant la conséquence d'un conflit entre ses désirs agressifs à l'égard du père et la tendresse qu'il éprouve à son égard (il lui frappe puis lui baise la main, souhaite le voir chuter et mourir mais se repent aussitôt de cette idée, etc.), et la tendresse qu'il éprouve à l'égard de la mère, elle-même frappée de l'interdit par la relation de rivalité qu'il entretient avec son père, qui lui explique que dormir dans le lit de sa mère c'est pour les petits garçons, pas pour les grands (introduction, pour l'enfant, à l'interdit de l'inceste).
Commentaires critiques
L'exposé du cas par Freud garde une valeur paradigmatique par le fait qu'il illustre la théorie sur la sexualité infantile et ouvre la voie à la psychanalyse des enfants, encore que ces deux visées s'opposent en tout.[pas clair]
Philippe Riboty a critiqué Freud d'avoir fait passer ses intérêts personnels au détriment des intérêts psychologiques de son jeune patient Hans, mettant ainsi en péril tout son équilibre psychique[1].
Le cas du « petit Hans » va beaucoup intéresser Gilles Deleuze et Félix Guattari dans Mille plateaux dans une analyse qui reproche à Freud de « boucher » la cartographie psychique de Hans[réf. souhaitée].
Notes et références
- Philippe Riboty, La révélation sexuelle, Barels, 1999.
Voir aussi
Bibliographie
- Sigmund Freud (trad. de l'allemand), Le Petit Hans : analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans, Paris, PUF, , 134 p. (ISBN 2-13-051687-4)
- Harold Blum : Le petit Hans : une critique et remise en cause centenaire, in Topique, 2007, n0 98, 135 - 148
- Jean Bergeret, Le « petit Hans » et la réalité, ou Freud face à son passé, Paris, Payot, , 245 p. (ISBN 2-228-22430-8)
- (en) Herbert Graf, Opera for the people, New York, Da Capo Press, (1re éd. University of Minnesota Press, 1951) (ISBN 0-306-70984-8)
- Veronica Mächtlinger, « Graf, Herbert », p. 688-689, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 1. A/L. Calmann-Lévy, 2002, (ISBN 2-7021-2530-1).
Articles connexes
Liens externes
- Max Graf
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