Henriette Gallé

Henriette Grimm, plus connue sous le nom d'Henriette Gallé, est l'épouse d'Émile Gallé et l'une des principales figures féminines du mouvement de l'école de Nancy.

Biographie

Henriette Grimm naît dans une famille protestante alsacienne, elle est la deuxième fille de Daniel Grimm, pasteur de l'Église réformée de Bischwiller et de Caroline Grimm[1]. Elle obtient son brevet d'institutrice et travaille de 1869 à 1871, comme préceptrice à Londres. Elle est en Angleterre durant la guerre franco-allemande de 1870 et opte pour la France en , s'installant à Nancy, où elle épouse Émile Gallé en [1]. Le couple a quatre filles, dont elle assure à domicile l'instruction primaire[2]. Elle exprime ses convictions républicaines et dreyfusardes : femme de conviction, elle écrit directement à Alfred Dreyfus pour lui témoigner son soutien, et signe l'« Appel aux femmes françaises » de 1899[3]. Elle écrit dans L'Étoile de l'Est, dont Émile Gallé est co-fondateur, et appuie la création de l'Université populaire de Nancy[4]. Elle devient trésorière de la section de la Ligue des droits de l'homme de Nancy après la mort de son mari[2].

Elle entretient une correspondance fournie avec Émile Zola et Joseph Reinach[5]. Elle correspond en 1902 avec André Gide qui leur a envoyé L'Immoraliste[6].

Investie dans l'atelier de son époux, c'est elle qui en gère les aspects commerciaux et financiers[5]. Lorsqu'il tombe malade, elle s'implique davantage dans le fonctionnement de l'usine. Il lui donne la signature en et, après la mort d'Émile Gallé, le , elle prend en mains la société, jusqu’à sa mort en 1914, avec l'appui d'un directeur, puis d'un de ses gendres, Paul Perdrizet qui dirige ensuite la firme[2].

Postérité

En 2014, la Bibliothèque des Arts publie la correspondance d'Émile et Henriette Gallé, permettant ainsi de faire connaître l'implication d'Henriette Gallé dans la carrière de son mari, en particulier son travail émotionnel et ses capacités de gestion de l'entreprise lorsque celui-ci était malade[1].

Références

  1. [Compte rendu] Gabrielle Cadier-Rey, « Émile et Henriette Gallé, correspondance, 1875-1904 by Philippe Thiébaut, Jacqueline Amphoux », Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, vol. 161, , p. 153-155 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Jacqueline Amphoux, « Gallé-Grimm Henriette », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, Paris, Les Éditions de Paris / Max Chaleil, , p. 727-728.
  3. Florence Rochefort, « Dreyfusisme et femmes nouvelles », dans Vincent Duclert et Perrine Simon-Nahum, L’Affaire Dreyfus. Les événements fondateurs, Armand Colin, (ISBN 9782200244163), p. 174-184.
  4. Françoise Birck, « Une Université populaire à Nancy au début du siècle », Les Cahiers lorrains, (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Hommage aux femmes! »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), musée de l'École de Nancy, .
  6. Jean Claude, « Quatre lettres d'Émile et Henriette Gallé à André Gide », Bulletin des Amis d'André Gide, vol. 27, nos 122-123, , p. 165-173 (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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