Henri Edgeworth de Firmont

Henry Essex Edgeworth, né en 1745 à Edgeworthstown dans le comté de Longford en Irlande et mort le à Mittau (actuellement en Lettonie), également connu sous le nom d’Abbé Edgeworth de Firmont, est un prêtre catholique et dernier confesseur du roi de France Louis XVI.

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Biographie

Né en 1745 à Edgeworthtown en Irlande, il est le fils d’un pasteur converti au catholicisme réfugié en France. Il fait ses études au collège des jésuites de Toulouse puis entre au séminaire des Missions étrangères à Paris. Bien qu’il entreprenne ses études en vue de devenir missionnaire, il décide de rester à Paris et de se consacrer en particulier aux catholiques anglais et irlandais. Grâce à son père et à l’archevêque de Paris, il devient vicaire général du diocèse de Paris et, sur conseil du père Martin Hody des Missions étrangères,il devient le confesseur de Madame Élisabeth en 1791.

Il quitte Paris au moment des massacres de Septembre 1792, mais y revient en tant que vicaire général de l’archevêque Mgr Antoine-Éléonor-Léon Leclerc de Juigné qui avait refusé la Constitution civile du clergé . Il reste en rapport avec la famille royale enfermée au Temple et devient même le dernier confesseur de Louis XVI déchu.

Edgeworth de Firmont (d'après un dessin de 1795).

Il est recommandé par Madame Élisabeth au roi lors de son procès et, après sa condamnation à mort, il peut obtenir la permission de célébrer la messe pour lui et l’accompagner à l’échafaud le , où il recommande au roi de se laisser lier les mains, par ces mots : « Sire, dans ce nouvel outrage je ne vois que le dernier trait de ressemblance entre votre Majesté et le Dieu qui sera votre récompense. ». Le roi accepte. Sa présence à l'échafaud sera immortalisée ensuite par Charles Benazech dans son Louis XVI au pied de l'échafaud le 21 janvier 1793[1]. L’abbé Edgeworth de Firmont est également resté célèbre dans l’histoire pour cette autre phrase prononcée lors de l’exécution de Louis XVI : « Fils de Saint Louis, montez au ciel ! » Après l’exécution du roi, il juge prudent de quitter la France et va rejoindre le comte d’Artois, futur Charles X, réfugié à Édimbourg, emportant avec lui le dernier message d'Élisabeth à son frère.

Edgeworth de Firmont devient chapelain de Louis XVIII et il bénit le mariage entre Marie-Thérèse de France et le duc d’Angoulême le au château de Mittau[2].

Lorsqu’il meurt le à Mittau d’une fièvre contractée alors qu’il prêtait son ministère à des prisonniers français, Louis XVIII compose lui-même son épitaphe :

La confession de Louis XVI par l'abbé Edgeworth, le 21 janvier 1793.

« Ici repose le Très Révérend Henry Essex Edgeworth de Firmont, prêtre de la sainte Église de Dieu, vicaire général du diocèse de Paris, qui suivant les pas du Rédempteur, fut l’œil de l’aveugle, le bâton du boiteux, le père des pauvres, le consolateur des affligés, lorsque Louis XVI fut condamné à mort par des sujets impies et rebelles.
Il soutint le martyr résolu dans son dernier combat et lui montra les cieux ouverts, arraché au bras des régicides par la protection admirable de Dieu.
Il s’attacha volontiers volontairement à Louis XVIII lorsque celui-ci désira ses services. A lui, à sa royale famille et à sa fidèle suite, il se montra en l’espace de dix ans un exemple de vertu et un réconfort dans l’infortune.
Chassé de royaume en royaume par les calamités de l’époque, il passa en faisant le bien, toujours semblable à Celui qui possédait toute sa dévotion.
Rayonnant du bien qu’il avait fait, il mourut le vingt-deuxième jour de mai de l’an de grâce 1807 à l’âge de 62 ans. Qu’il repose en paix [3]! »

La tombe de l'abbé se trouvait dans le cimetière catholique de Mittau et existait encore avant la Seconde Guerre mondiale[4]. D'après la conservatrice du petit musée se trouvant dans le palais de Jelgava, le cimetière catholique a été rasé à l'époque soviétique et tout souvenir de l’abbé Edgeworth a donc disparu[5].

L'abbé Edgeworth de Firmont a laissé des Mémoires, Paris, 1816, et des Lettres, traduites par Élisabeth de Bow, 1818.

Notes

  1. « Les collections – Château de Versailles », sur collections.chateauversailles.fr (consulté le )
  2. L'acte de mariage, conservé aux Archives nationales à Paris, est numérisé et consultable en cliquant ici
  3. Charles de Bouvens (1750-1830), Oraison funèbre de très-vénérable H. Essex Edgeworth de Firmont, prêtre de la sainte Église romaine, vicaire général du diocèse de Paris, et confesseur de Louis XVI, prononcée le 29 juillet 1807 dans la chapelle française de King-street, Portman square. Lire en ligne.
  4. http://www.tombes-sepultures.com/crbst_90.html
  5. « Abbé Edgeworth de Firmont (1745 – 1807) », sur blogspot.fr (consulté le ).

Bibliographie

Liens externes

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