Hendécasyllabe

Un hendécasyllabe (du grec « hendeka », onze, et « sullabê », syllabe) ou endécasyllabe[1] est — en général — un vers de onze syllabes.

En poésie française, il est peu employé ; on l'utilisa au XIXe siècle pour combattre l'hégémonie de l'alexandrin. Par exemple, Rimbaud dans ses Vers nouveaux, comme Larme qui commence ainsi :

Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Je buvais, accroupi dans quelque bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Par un brouillard d'après-midi tiède et vert.

L'hendécasyllabe est le vers cardinal de la poésie italienne (métriquement parlant, il équivaut au décasyllabe français).

Hendécasyllabe italien

Selon le système métrique italien, l'hendécasyllabe est un vers où l'accent est sur la dixième syllabe métrique. De ce fait, lorsque l'accent du dernier mot n'est pas sur la syllabe pénultième, il ne fait pas onze syllabes.

Parmi les vers de la poésie italienne, c'est celui où les places des accents sont les plus variées. Toutefois, dans le cadre de l'épopée, ils sont fixés en sixième ou quatrième position. En raison de sa flexibilité, l'hendécasyllabe a longtemps été le vers favori des poètes italiens, et le plus utilisé. Il est le mètre, enchaîné dans la terzina dantesca, de la Divine Comédie de Dante et le principal mètre de la poésie italienne où il est le plus important dans toutes les formes, telles que la ballade, la chanson, le sonnet

Hendécasyllabe phalécien

L'hendécasyllabe phalécien (hendecasyllabus Phalaeceus) est un vers comportant un spondée, un dactyle (quelquefois remplacé par un spondée) et trois trochées. Il est utilisé chez Sappho, Catulle et Martial ; on le rencontre aussi dans la poésie néo-latine (Giovanni Pontano, Étienne Dolet, Théodore de Bèze, Jean Bonnefons, etc.). Il tire son nom du poète grec Phalaecos (IIIe siècle av. J.-C.). Ce vers est aussi appelé phaleuque ou phaleuce[2], mais ces termes sont vieillis.

Notes et références

  1. Laurent Jenny, « Versification. Les mètres impairs », sur www.unige.ch, (consulté le )
  2. L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, 1re éd., 1751, t. XII, p. 485 ; wiktionnaire.

Bibliographie

  • Yannick Beaubatie, « Georges Fourest et le "spectre de l’impair" », in Histoires littéraires. Revue trimestrielle consacrée à la littérature française des XIXe et XXe siècles, no 61, janvier-mars 2015, p. 7-34.
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