Helen Suzman

Helen Suzman, née Helen Gavronsky le à Germiston en Afrique du Sud et morte le à Johannesbourg, est une femme politique sud-africaine, députée de l'opposition progressiste de 1953 à 1989 d'abord comme membre du Parti uni (1953-1959) puis du parti progressiste. Elle fut un symbole de la lutte des Blancs progressistes contre l'apartheid.

Helen Suzman

Helen Suzman en 1959
Fonctions
Députée sud-africaine
Circonscription Houghton
Biographie
Nom de naissance Helen Gavronsky
Date de naissance
Lieu de naissance Germiston, Province du Transvaal
Union Sud-Africaine
Date de décès
Lieu de décès Johannesbourg, Gauteng
Afrique du Sud
Nationalité Sud-africaine
Parti politique Parti uni (1953-1959)
Parti progressiste (1959-1975)
Parti progressiste réformiste (1975-1977)
Parti progressiste fédéral (1977-1989)
Diplômé de Université du Witwatersrand
Profession économiste
Religion judaïsme

Origines, études et famille

Fille d'émigrés juifs de Lituanie qui fuient l'antisémitisme, elle est née à Germiston (Transvaal) dans la banlieue de Johannesbourg. Elle connaît une enfance privilégié avec une éducation dans des écoles privées, des leçons de tennis et de natation[1]. Helen Suzman étudie à l'université du Witwatersrand où elle est plus tard assistante en économie. Elle épouse Moses Suzman, un cardiologue[2], avec qui elle a eu deux enfants, Patricia et Frances.

Carrière politique

Le caucus du parti progressiste en 1960. Au premier rang : Walter Stanford, Harry Gordon Lawrence, Boris Wilson, Jan Steytler, Helen Suzman, Colin Eglin, Owen Williams. Au second rang : Ray Swart, Clive van Ryneveld, John Cope, Zach de Beer, Ronald Butcher.

Elle est élue députée de Houghton, un quartier riche à dominante juive de Johannesbourg[1], de 1953 à sa retraite en 1989. D'abord sous l'étiquette du Parti uni de J.G.N. Strauss, qui fut autrefois celui de l'ancien premier ministre Jan Smuts, elle quitte le Parti uni avec d'autres dissidents pour former en 1959 le Parti progressiste (Progressive Party - PP) dont elle est la seule élue au parlement entre 1961 et 1974.

Opposante à l'apartheid, elle intervient sans relâche pour défendre la liberté d'expression de tous les Sud-africains et combattre les textes législatifs organisant la séparation des races. Victime de misogynie et d'antisémitisme, elle ne se décourage pas.

Alors qu'elle avait déclaré que Hendrik Verwoerd (premier ministre de 1958 à 1966) avait quelque chose de presque diabolique, elle considéra par contre que le successeur de ce dernier John Vorster avait de la chair et du sang[3].

En 1974, elle est rejointe par 6 nouveaux élus du PP.

En 1989, Suzman renonce à se représenter mais apporte son soutien au nouveau Parti démocratique et demeure très active dans la politique sud-africaine.

Carrière post-politique

Les universités d'Oxford, de Cambridge et d'Harvard l'ont faite docteur honoris causa et son combat contre l'apartheid lui a valu, en 1978, la médaille des droits de l'homme aux Nations unies et, en 1980, la médaille de l'héroïsme.

Aujourd'hui, la fondation Helen Suzman participe à la promotion de la démocratie libérale en Afrique du Sud.

Veuve depuis 1994, Helen Suzman, continue de critiquer les politiciens actuels d'Afrique du Sud, notamment le président Thabo Mbeki pour ses positions sur le SIDA et le Zimbabwe, et apporte son soutien à Tony Leon lors de la crise en 2001 au sein de l'Alliance démocratique. En 2005, elle dénonce la pauvreté du débat politique au sein du parlement et s'étonne de voir l'opposition disposer de moins de pouvoirs qu'à l'époque où elle était parlementaire.

En 2004, Helen Suzman s'est vue attribuer par le public la 24e place sur la liste des 100 plus grands Sud-Africains de tous les temps.

Lors de son 90e anniversaire en 2007, elle en appelle « au renforcement de l'opposition dans une démocratie encore en construction », estimant que ce qui a remplacé l'apartheid n'est pas très satisfaisant et elle déclare que l'hégémonie politique de l'ANC a transformé l'Afrique du Sud en régime à parti unique, avec un verrouillage de la justice. Si elle s'en prend une nouvelle fois au président Thabo Mbeki dont elle fustige « les errements dans la lutte contre le sida » et « sa diplomatie silencieuse envers le Zimbabwe, dont l'économie est en ruine et les droits de l'homme en berne », c'est surtout au fonctionnement du Parlement qu'elle s'attaque. Elle déclare ainsi qu'au moment où elle était la seule députée progressiste, entre 1961 et 1974, elle avait « toujours eu la possibilité d'exprimer ses opinions » mais qu'en 2007, « c'est beaucoup plus difficile, le rôle de l'opposition n'est pas reconnu. Les questions restent sans réponse, elles sont déclarées invalides »[4].

Ses propos sont ainsi perçus comme une trahison par certains anciens militants de la lutte contre l'apartheid mais selon Helen Suzman, ces critiques émanent de ceux qui « minimisent volontairement le rôle des libéraux blancs peu à peu effacé des livres d'Histoire ». C'est dans ce contexte qu'elle reçoit le soutien de Mangosuthu Buthelezi qui estima qu'elle n'avait pas « reçu la reconnaissance qu'elle mérite » et qu'elle avait manifesté « un grand courage pour amoindrir certains des pires excès du gouvernement d'apartheid. Ce serait travestir l'histoire que de ne pas reconnaître son rôle dans le récit de notre combat ».

Elle meurt paisiblement, à 91 ans, à son domicile, en 2009[5].

Références

  1. (en) « Jewish Anti-apartheid Activist Helen Suzman Dies in South Africa », Haaretz, (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) John F. Burns et Alan Cowell, « Helen Suzman, Relentless Challenger of Apartheid System, Is Dead at 91 », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
  3. www.time.com/time/magazine/article/0,9171,941074,00.html : South Africa Touch of Sweet Reasonableness, 31 mars 1967
  4. « Le Rêve brisé de Madiba », Vanity Fair n°3, septembre 2013, sur Vanity Fair, (consulté le ), p. 166-173 et 204-205.
  5. Helen Suzman dies, 1er janvier 2009

Liens externes

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