Halles de Questembert
Les halles de Questembert sont situées au bourg de Questembert dans le Morbihan[1].
Historique
Une ancienne halle est construite sur l'emplacement de l'ancienne Cohue[2]. Rien ne subsiste de cette première halle, dont la date de construction reste inconnue, sauf le nom de son propriétaire, Jérôme de Carné, seigneur de Cohignac (vraisemblablement le créateur des foires de Questembert) en 1552. Ruinée, elle est reconstruite en 1675 par le charpentier Étienne Charpantier, qui a gravé le millésime « 1675 » sur l’entrait de la neuvième ferme du vaisseau central à partir de l’Est[3]. Ces halles du XVIIe siècle sont alors les plus grandes construites en Bretagne à l’époque de Louis XIV, couvrant 850 m2 (54,50 m de longueur, 15,60 m de largeur pour une hauteur de 13,65 m), et parmi les plus vieilles de France[4].
À cette époque, les marchandises s’exposaient sur des étaux mobiles dressés à chaque marché et sur des étagères fixées contre les poteaux. Le sol, laissé en terre battue, était simplement dressé pour faciliter l’écoulement des rejets liquides provenant de la découpe de certaines denrées alimentaires (viandes, poissons...)[5].
Les halles de Questembert sont rachetées le par la municipalité à leur dernier propriétaire noble, Hippolyte-Marie-Guillaume de Rosnyvinen de Piré[6].
Considérées alors à l’état de ruines, elles font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques le [1] et sont depuis l’objet de plusieurs campagnes de restauration (notamment une rénovation complète, couverture et charpente, en 1997)[7].
Utilisation
Toute l'année, les halles de Questembert accueillent le marché régional hebdomadaire du lundi et le marché des producteurs locaux le mercredi. Elles sont également au cœur de plusieurs événements culturels, comme le Salon du livre jeunesse ou les Festives Halles (festival de théâtre de rue). Enfin, elles accueillent régulièrement des concerts et d'autres animations[8].
Architecture
Les halles de Questembert, comme les halles bretonnes, n'ont pas de caractéristiques régionales propres mais reflètent pérennité et mutation d'une architecture fonctionnelle liée aux aléas des conjonctures économiques[9].
Le bâtiment de Questembert consiste, au niveau externe, en un grand toit en bâtière avec croupes en pignon et qui adopte la structure interne d'une église, ce qui lui vaut le surnom local de « cathédrale »[10]. Le large vaisseau central entièrement en bois de chêne est constitué de 18 travées et est accosté de bas-côtés ouverts pour permettre l’aération[4]. La nef centrale est réservée à la circulation des chalands. Elle se double d'ailes latérales que sépare une série de 80 piliers[11] qui délimitent ainsi des « cellules » commerciales. Les collatéraux sont réservés aux marchands. L'élément principal de l'ouvrage est sa charpente qui constituait une source d'ennuis et de dépenses régulières pour les receveurs et pour les usagers qui en finançaient l'entretien. Une toiture débordante d'ardoises et au faîtage élevé[12], recouvre le vaisseau central[13].
Vue de face Vue intérieure
Références
- « Vieilles halles », notice no PA00091601, base Mérimée, ministère français de la Culture
- L'existence de cette cohue est attestée par un aveu daté du 31 mai 1540 mentionnant un bâtiment public servant pour les marchés.
- Bleiguen, Au cœur du Haut-Vannetais : Questembert, Impr. Simon, , p. 114.
- Daniel Leloup, « Les halles de Questembert (Morbihan) », sur bcd.bzh, (consulté en ).
- Daniel Leloup, « Les halles anciennes en Bretagne, un privilège seigneurial », sur bcd.bzh, (consulté en ).
- Bleiguen, Au cœur du Haut-Vannetais: Questembert, Impr. Simon, , p. 113.
- Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Morbihan, Petit Futé, , p. 87.
- Jean-Pierre Colignon, Curiosités, jeux et énigmes de la Bretagne, Albin Michel, , p. 87.
- Alain Croix, Jean-Yves Veillard, Foires et marchés en Bretagne à travers les siècles, Apogée, , p. 473.
- Michèle Bourret, Le patrimoine des communes du Morbihan, Flohic éditions, , p. 473.
- À Dinan ou Vannes, ce ne sont pas des piliers reposant sur des soubassements de pierre mais des arcades en plein cintre.
- Dans plusieurs halles bretonnes, la pente rapide au-dessus de la salle principale est prolongée de pans à coyaux sur les bas côtés
- Dans plusieurs halles bretonnes, cette toiture est en chaume et n'est pas forcément régulière, s'élevant en croupe aux extrémités.
Voir aussi
Bibliographie
- Walter Horn, « Les Halles de Questembert », Bulletin de la Societe Polymathique du Morbihan, 1963, p. 1-16
- Leloup Daniel, « Halles de Bretagne, cinq siècles d’histoire », Éditions Apogée, 1999
- Leloup Daniel, « Les halles de Questembert (Morbihan) », Les charpentes du XIe au XIXe siècle, Grand Ouest de la France, Patrick Hoffsummer (dir.), Turnhout, Belgium, Brepols Publishers, 2011, p. 239-243
Articles connexes
Liens externes
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