Habib Bourguiba Jr.
Habib Bourguiba Jr. (arabe : الحبيب بورقيبة الابن), alias Bibi[1], de son nom complet Jean Habib Bourguiba[2],[3], né le à Paris[4] et mort le à Tunis, est un homme politique et diplomate tunisien.
Pour les articles homonymes, voir Bourguiba.
Habib Bourguiba Jr. | |
Habib Bourguiba Jr. en 1961. | |
Fonctions | |
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Ministre tunisien de la Justice | |
– | |
Président | Habib Bourguiba |
Premier ministre | Bahi Ladgham |
Gouvernement | Ladgham |
Prédécesseur | Mohamed Snoussi |
Successeur | Mohamed Fitouri |
Ministre tunisien des Affaires étrangères | |
– | |
Président | Habib Bourguiba |
Premier ministre | Bahi Ladgham |
Prédécesseur | Mongi Slim |
Successeur | Mohamed Masmoudi |
Biographie | |
Nom de naissance | Jean Habib Bourguiba |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris, France |
Date de décès | |
Lieu de décès | Tunis, Tunisie |
Nationalité | tunisienne, française |
Père | Habib Bourguiba |
Mère | Mathilde Lefras |
Profession | Diplomate |
Fils unique de Habib Bourguiba — devenu premier président de la République tunisienne en 1957 — et de sa première épouse Mathilde Lorain, il occupe divers postes diplomatiques à travers le monde avant de servir comme conseiller de son père.
Carrière diplomatique et politique
Fils unique de Habib Bourguiba, leader nationaliste, et de sa première épouse Mathilde Lefras (née Lorain), il étudie au prestigieux Collège Sadiki puis part pour Paris étudier le droit, comme son père avant lui, et l'anglais[1]. Envoyé aux États-Unis pour ouvrir l'ambassade de Tunisie en 1956, il fait la connaissance de John Fitzgerald Kennedy, alors que celui-ci est encore sénateur, pour le sensibiliser à la question de l'indépendance algérienne[5].
Nommé ambassadeur à Rome puis ambassadeur en France en novembre 1958, la rupture des relations diplomatiques entre ces deux pays en à la suite de la crise de Bizerte, met fin à ses fonctions. Revenu à Washington en tant qu'ambassadeur, de 1961 à 1964, il est le premier ambassadeur à présenter à Kennedy ses lettres de créance au lendemain de l'accession de celui-ci à la Maison Blanche. « Vous vous rendez compte que nous créons un précédent » déclare alors Kennedy. « C'est la première fois qu'un ambassadeur fils de président présente des lettres de créance à un président fils d'ambassadeur »[5]. Le , il remplace Mongi Slim comme ministre des Affaires étrangères. Le , il est le premier membre du gouvernement tunisien à être reçu en France depuis l'indépendance[6].
Il conserve la direction du ministère jusqu'en 1970 puis devient brièvement ministre de la Justice (juin à ), avant d'être évincé à la suite de l'affaire des coopératives durant laquelle il adopte une attitude de réserve[1]. Il est nommé par son père, le , comme son conseiller spécial. Il est évincé du palais présidentiel, dans le cadre de la lutte pour la succession de son père, le .
Le président français Valéry Giscard d'Estaing lui décerne en 1976 la Légion d'honneur dont il obtient le grade de grand officier.
Rôle économique
Il fonde puis dirige, de 1971 à 1988, la Banque de développement économique de la Tunisie, qui joue un rôle essentiel dans l'essor économique du pays en drainant de nombreux capitaux étrangers, dont ceux des pays du Golfe[5]. Il est par ailleurs l'un des premiers responsables tunisiens à découvrir l'informatique à ses tout débuts, en 1983, et à comprendre le potentiel qu'il offre alors. Immédiatement, il fonde l'École nationale des sciences de l'informatique et créé l'Institut de recherches des sciences informatiques de Tunis[5]. Actionnaire (à hauteur de 5,4 %) et administrateur de la Banque internationale arabe de Tunisie, il est membre du Club de Monaco constitué en par des personnalités internationales, dont le prince Albert II de Monaco, en vue de contribuer à la recherche de la paix dans le bassin méditerranéen[5].
Vie privée
Bourguiba Jr. est marié à Neïla Zouiten, fille de Chedly Zouiten (figure de l'Espérance sportive de Tunis), et père de trois enfants[5] : Moez, Mahdi et Meriem.
Mort le , à l'âge de 82 ans, il est inhumé le lendemain au cimetière de Sidi Abdelaziz à La Marsa ; plusieurs personnalités sont présentes aux funérailles dont le Premier ministre Mohamed Ghannouchi et le secrétaire général du Rassemblement constitutionnel démocratique Mohamed Ghariani[7].
Publications
- Notre histoire. Entretiens avec Mohamed Kerrou, éd. Cérès, Tunis, 2013[8]
Références
- Chedli Klibi, « Bibi Junior, l'autre Bourguiba », Jeune Afrique, 10 janvier 2010, p. 70-71
- Sophie Bessis et Souhayr Belhassen, Bourguiba, éd. Elyzad, Tunis, 2011, p. 65
- Mohamed Kerrou, « Esthétique du paraître et théâtralisation du pouvoir bourguibien », Le corps du leader : construction et représentation dans les pays du Sud, éd. L'Harmattan, Paris, 2008, p. 96
- Samir Gharbi et Sonia Mabrouk, « Vingt ans, vingt dates », Jeune Afrique, 22 octobre 2007
- Abdelaziz Barrouhi, « Habib Bourguiba Junior. Fils de l'ancien président tunisien », Jeune Afrique, 4 avril 2004
- Communiqué franco-tunisien publié à l'issue de sa visite en France (Quai d'Orsay)
- « Obsèques de Habib Bourguiba Junior », La Presse de Tunisie, 30 décembre 2009
- « Un livre exceptionnel : le témoignage de Habib Bourguiba Jr. », Leaders, 27 octobre 2013
Liens externes
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