Noviciat des Dominicains

Le Noviciat des Dominicains, ou hôtel de l'Artillerie est un bâtiment situé 1 place Saint-Thomas-d'Aquin 7e arrondissement de Paris, en France. Il est la propriété de Sciences Po depuis 2016. Il va accueillir une partie du campus de l'école en 2021 après des travaux de restauration. Il est classé au titre des monuments historiques depuis 1982[1].

Historique

Le couvent dominicain Saint-Thomas d'Aquin est fondé en 1632 par Françoise de Saligné[2]. Il sert de noviciat, et peut alors accueillir 50 frères et sa bibliothèque comprend jusqu'à 14 000 ouvrages.

Les frères dominicains installés sur les terres de l’abbaye royale de Saint-Germain-des-Prés édifient l’ensemble conventuel de 1682 à 1740. La chapelle est achevée en 1770 sur les plans de Pierre Bullet. Le cloître a subi de nombreuses périodes de travaux, et d'abord la construction de l’église et de l’aile Nord. Le pavillon des infirmeries est construit entre 1728 et 1729, puis avec d'autres ailes. Aux XVIIIe et XIXe siècles, le niveau des bâtiments est surélevé.

La révolution française met un terme à la fonction religieuse des bâtiments et devient une propriété de l’armée qui affecte les lieux à la manufacture d’armes. Le comité central d’artillerie s'y installe dès 1795, et fait établir un bâtiment en 1816 dans la cour Treuille de Beaulieu, puis entre 1818 et 1840 des laboratoires de chimie pour Louis Gay-Lussac et enfin, dans la cour de Gribeauval, des ateliers de métallurgie et de forge.

Le cloître sert peu à peu à entreposer les armes obsolètes récupérées au fil des guerres et conquêtes et devient un musée, jusqu'au transfert de la collection à l'Hôtel des invalides en 1871. L'annexe du ministère de la Défense est renommée hôtel de l'Artillerie. Elle accueille les services du Contrôle général des armées jusqu'en 2010[3].

En 2016, Sciences Po Paris achète l'ensemble pour 87 millions d'euros (93 millions tout droits compris), en deçà de l'évaluation de 104 millions réalisée par France Domaine en 2009. Certains professionnels estimant que l'ensemble pourrait valoir jusqu'à 120 millions d'euros. L'offre initiale de Sciences Po était de 80 millions d'euros[4]. Cette décote suscite une controverse[5]. L'établissement prévoit de réaliser pour 200 millions d'euros de travaux et finance l'opération via un emprunt de 160 millions d'euros sur trente ans couvert par les loyers économisés, 20 millions de fonds propres et 20 millions issus d'une levée de fonds.

Description

Le site de l’artillerie représente une surface de 14 000 m2, délimitée par la rue Gribeauval au sud-ouest et l’Église Saint-Thomas-d'Aquin au nord-ouest.

Il est composé de l’ancien cloître dit la cour Sébastopol au nord, la cour Treuille de Beaulieu et à l’est la cour de Gribeauval.

L'escalier de l'aile Nord est classé aux monuments historiques. L'escalier Sud en cours de restauration est inscrit à l'inventaire supplémentaire, avant classement.

Bibliographie

  • Laurent Pautonnier et Léonore Losserand, sous la direction de Michel Borjon, Mickaël Colin, Mission d’expertise patrimoniale sur le site de l'Artillerie, ancien noviciat des Jacobins (Paris, 7e), AOS STUDELY, .
  • Étude historique réalisée par Martine-Camille Moreau-Kauffmann, Histoire du site de Saint-Thomas d'Aquin, Contrôle général des Armées, Ministère de la Défense, .
  • Livret de bienvenue à l'Artillerie édité par Sciences Po.

Liens externes

Notes et références

  1. « Noviciat des Dominicains », notice no PA00088792, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Paris promeneurs.
  3. Le Parisien, « L'armée vend ses murs », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Sciences Po acquiert l’hôtel de l’artillerie pour créer son campus parisien », sur lemonde.fr,
  5. « L'hôtel de l'Artillerie, convoité par Sciences po, au coeur des controverses », sur lesechos.fr,
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