Hôtel de Bullioud

L'hôtel Bullioud, est un hôtel particulier de la rue Juiverie à Lyon. Il est connu pour la galerie de Philibert Delorme construite à la suite de son voyage en Italie (1536). Son décor constitue la première expérience en France d'un nouveau style architectural, le style Renaissance.

Histoire

Au XVIe siècle, Antoine Bullioud, propriétaire de deux maisons donnant sur cour, souhaite faire construire, entre les deux, des cabinets et des galeries de communication. Il fait pour cela appel à l'architecte Philibert Delorme, de retour d’Italie (en 1536). Les galeries sont appuyées sur des trompes, sans empiéter sur le sol de la cour. Delorme décore l'ensemble de façon innovante avec des formes inspirées de l'antique, qu'il avait étudiées lors de son séjour en Italie : corniches, fenêtres encadrées de pilastres aux chapiteaux d'ordre ionique et de frontons. La frise inférieure des tourelles s'inspire du style ionique tel qu'il est perçu au début du XVIe siècle, avec une alternance de triglyphes, de bucranes et de fleurs.

Protection

L'hôtel est classé au titre des monuments historiques en 1920[1].

Description

L'ouvrage conçu par Delorme révèle l'œuvre d'une personne sensibilisée à l'art architectural italien, mais n'en maîtrisant pas encore complètement les codes[2].

La famille Bullioud

Il s’agit d’une importante famille patricienne lyonnaise aux XVe et XVIe siècles dont les membres occupèrent des fonctions importantes et furent reconnus pour leur savoir. Les principaux furent :

  • Guillaume (1430-1498) Lieutenant-général en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon, docteur ès-droit juge-mage de Lyon.
  • Pierre Bullioud procureur du roi au siège présidial de Lyon et procureur général au parlement de Dombes en 1573. Élève de Cujas, il fut reçu docteur en droit à l'Université de Valence. Député comme premier échevin par la ville de Lyon, en 1597, auprès d'Henri IV. qui assiégeait alors Amiens. Il mourut à son retour, le de la même année, à Paris, où il fut inhumé dans l'église Saint-Germain-l’Auxerrois, et placé dans la tombe du chancelier Pomponne de Bellièvre, dont il était proche parent. Il était très versé dans les langues hébraïque, syriaque, grecque, etc. Il a composé plusieurs ouvrages, dont quelques-uns sont restés manuscrits. Le plus connu est La fleur des explications anciennes et nouvelles sur les quatre évangélistes, Lyon, 1696.

Il donna, en 1589 dans sa maison de la rue du Bœuf, un festin fameux qui fut appelé le banquet d'Agathon, ou des sept Sages. Les convives étaient Genebrard, archevêque d'Aix ; le cardinal Cajetan ; François Panigarole ; le cardinal Bellarmin ; Matthieu de Vauzelles[3] ; le père Castor, jésuite, et Jean Hay, jésuite écossais.

  • Pierre (1588-1661) fils du précédent, jésuite, auteur d'un Lugdunum sacro-prophanum sur l'histoire de Lyon, de son église, de la fondation de ses monastères, chapitres et collégiales, de ses monuments et institutions et des hommes illustres du Lyonnais, Forez et Beaujolais.
  • Antoine (1514-1570) était trésorier général des Finances en Bretagne.

Traboule

Plaque informative au niveau du 8 rue juiverie.

La traboule menant à la galerie sur trompes Philibert Delorme est l'une des plus remarquables du Vieux Lyon.

L'entrée de la traboule se trouve 8 rue Juiverie, dans le 5e arrondissement de Lyon. Au fond de la cour se trouve l'Hôtel de Bullioud.

Bibliographie

  • Dominique Bonnet Saint Georges, « La galerie de la Maison Bullioud », Philibert De L’Orme Lyonnais, dossier des archives municipales de Lyon no 5, Lyon, 1993, p. 39-60;
  • Jean-Marie Pérouse de Montclos, Philibert De l’Orme Architecte du roi (1514-1570). Paris, Mengès, 2000;
  • Yves Pauwels, L’architecture au temps de la Pléiade. Paris, Gérard Monfort, 2002,
  • Yves Pauwels, « Les années d’apprentissage du jeune De L’Orme : l’hôtel Bullioud à Lyon », Bulletin Monumental, Société française d'archéologie, vol. 153-4, , p. 351-357 (lire en ligne)
  • Giuseppe Iacono et Salvatore Ennio Furone, Les marchands banquiers florentins et l'architecture à Lyon au seizième siècle, Paris, Publisud, , 285 p. (ISBN 978-2-86600-683-9, OCLC 406439976)

Notes et références

  1. « Maison, dite aussi hôtel Bullioud », notice no PA00117911, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Pauwels 1995, p. 351
  3. Avocat général au parlement de Dombes, publia un Traité sur les péages, bienfaiteur de l’hôpital de Lyon, mort en 1562.

Articles connexes

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